Test | The Stanley Parable
14 nov. 2013

Essai ludique sur le jeu vidéo

Testé par sur
The Stanley Parable

Le lecteur féru de jeux vidéo est devant son ordinateur. Une fois encore il lit, sur son site préféré bien sûr, le test d'un jeu dont le contenu le pousse à se rendre sur Steam et l'acheter. Ou pas. Mais dans ce cas, que va t-il arriver à notre pauvre lecteur ?

L'histoire

Stanley est l'employé de bureau numéro 427 dont le travail consiste à appuyer sur les touches d'un clavier pendant un laps de temps plus ou moins long. Mais, un beau jour, aucun ordre ne lui est transmis. Afin de s'assurer du bon fonctionnement de sa hiérarchie, Stanley quitte son bureau mais il ne voit aucun signe de vie. De ce point de départ, débute une exploration narrative. Plusieurs scenarii se complètent et possèdent chacun au moins deux embranchements. En dire plus tiendrait du sacrilège car le principe de cet essai vidéoludique reste l'histoire, et son sujet la narration. Bourré de références au médium qu'il emprunte, The Stanley Parable n'a qu'un seul message à délivrer et se résume ainsi : vous ne pouvez pas vous échapper. Dès qu'il y a narration, il y a maîtrise de la majeure partie des éléments qui la composent. Dans le cas présent, ce concept est poussé dans ses limites, ne vous laissant au final que très peu de terrain d'expression, voire aucun, par la prédiction de vos moindres faits et gestes. Une véritable leçon de game design moderne. Ceci étant dit, la relation créée de toute pièce entre vous, le narrateur et le personnage que vous incarnez, Stanley, vous procurera de grands moments d'hilarité.
Un bureau comme origine

Le principe

Qui tiendra quatre heures à appuyer sur le bouton rouge ?

Pas d'armes, pas d'objets, pas de compétences, seulement une vue à la première personne et la possibilité d'interagir avec les décors. Pauvre en possibilités direz-vous. Ce n'est pas ce qui intéresse les développeurs. Il n'en est pas moins qu'il existe des règles strictes à cet univers. Premièrement, à la fin d'un scénario, vous revenez toujours à votre point de départ. Les décors matérialisent les différents embranchements scénaristiques. Refaire plusieurs fois de suite le même scénario peut avoir des incidences sur les actions du narrateur, notamment l'ouverture plus rapide de portes. Vous choisissez votre progression dans ce drôle d'univers en suivant ou non les directives du narrateur. L'expérience se révèle tantôt drôle, tantôt triste et parfois pleine de poésie.
Portal sans portail ?

Pour qui ?

Le musée, une mine d'or pour en apprendre un peu plus sur le contexte de création du titre.

Amoureux d'expériences nouvelles, vous ne serez pas déçu. Le jeu a l'art de balancer habilement vos émotions et de vous procurer un grand nombre de sentiments. Il vous questionne également sur les ressorts de la narration vidéoludique par l'absurde. Cependant, il illustre son propos sans trop l'intellectualiser avec une certaine forme de pédagogie. Nous vous conseillons d'essayer la démo, elle vous donnera un bel aperçu de ce que développe The Stanley Parable.
Explorateur virtuel

L'anecdote

Sûrement la fin la plus hilarante du jeu.

Après avoir retourné le contenu du titre, vous ressentez un grand vide. Une soif de nouveaux scenarii que vous comblez par la réalisation des succès. Ceux-ci font réellement partie de l'aventure et déclenchera sûrement quelques éclats de rire. Deux d'entre eux semblent pour l'instant irréalisables, notamment celui où vous ne devez pas jouer pas pendant cinq ans à ce titre. Peut-être un message ?
Abstinence
Les Plus
  • Le narrateur, sérieux challenger en face de GLaDoS
  • La variété des situations
  • Une véritable maîtrise de la narration
Les Moins
  • Trop peu de contenu
  • Une démonstration peut-être trop appuyée ?
Résultat

Une demi-heure. Voilà le temps qu'il vous faudra pour avoir un aperçu de The Stanley Parable. Une expérience quasi indescriptible. Non, plutôt un objet vidéoludique qui se passe d'explications pour la jouissance de la découverte, un OVNI donc (objet vidéoludique non identifié). Le cinéma, la littérature et le spectacle vivant ne sont plus les seuls pourvoyeurs d'essais en tout genre. The Stanley Parable prouve que le jeu vidéo a sa place au sein de la grande famille des arts, en ce sens qu'il produit une véritable réflexion sur les questions que pose son médium d'origine. Néanmoins, il vous crée une soif de découverte, de nouveau contenu, qu'il n'étanche pas. Ce n'est donc pas un très bon jeu vidéo mais un superbe essai, intelligent et drôle.

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