Test | Syberia 2 : à la recherche du mammouth disparu
23 mai 2004

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Syberia II

Syberia 2 est un jeu d'aventure rythmé, bien mené et bien pensé. Accompagné d'un automate chauffeur de train et d'un vieillard souffrant mais espiègle, partez à la recherche du pays des mammouths en traversant différents paysages fournis aussi bien graphiquement qu'énigmatiquement. Durant cette folle aventure vous aurez la possibilité de donner des bonbons à une petite fille, vous travestir, vous envoyer en l'air dans un cercueil, toucher les fesses d'un automate, sentir l'haleine d'un ours, vous faire déshabiller par un inconnu, fréquenter des pingouins, et si vous êtes sage, voir des mammouths. Mais ça, c'est seulement si vous arrivez au bout !

Il était une fois...

Dans ce jeu qualifié de "jeu d'univers" par son éditeur, vous incarnez la jeune avocate Kate Walker qui, en compagnie de Hans Voralberg, un vieux créateur d'automates, part à la recherche de Syberia, l'île imaginaire où vivent des mammouths dans des champs d'herbe bleue... Et elle y croit, Kate, tellement fort que tous les gens qu'elle croisera au cours de son voyage la regarderont d'un œil perplexe. Tout à fait comme si vous annonciez chaque matin à votre patron que vous voulez rejoindre à tout prix le repère de Peter Pan. Certes, on pourrait sourire doucement, mais au fil de l'aventure la fable des mammouths se concrétise jusqu'à devenir une réalité. Eh oui, Kate verra du mammouth, et du beau ! Mais patience, car elle n'est pas prête d'y arriver.

Les deux font la paire

C'est en effet tout de suite à la fin de Syberia 1 que débute Syberia 2. Logique, et pourtant, les autres jeux de ce type (comme Versailles, Egypte...) n'ont pas de suites à proprement parler mais des jeux qui reprennent le thème. Avec Syberia, c'est un gros scénario que l'on vit en deux épisodes. Benoît Sokal, auteur de Syberia, tient à souligner le lien entre les deux jeux ; cependant il n'est pas fondamental de faire le premier pour joueur au 2, un résumé des événements étant proposé. Au programme de ce deuxième volet, donc, un univers plus ouvert, avec de nombreux passages dans la nature, même si l'on traverse plusieurs villages. L'action se situe plus précisément dans 5 grands lieux : un village sibérien, un monastère, la toundra, le village Youkol, la banquise, l'île Syberia. A noter que certaines étapes sont particulièrement longues, mais rien de vraiment ardu si l'on reste attentif.

Des énigmes et des casse-tête

Syberia 2 compte en effet, au même titre que Syberia 1, deux types d'énigmes. Les quêtes et les puzzles. La quête principale est de mener à bien la mission de Kate, qui est d'amener le petit Hans à Mammouth Land. Sur cette base vous devez mener de multiples quêtes annexes pour pouvoir continuer le voyage. Et bien évidemment, il ne suffit pas de faire une action pour obtenir ce que vous cherchez ; c'est par un jeu complexe de combinaison d'actions et d'objets que vous trouverez ce que vous cherchez. Pas de difficulté majeure à signaler, tout étant à chaque fois expliqué soit par un personnage soit par un document. Certes, si vous n'avez pas entendu la phrase capitale qui vous permet de savoir comment obtenir tel objet et que le personnage refuse de la répéter, c'est rageant, je vous l'accorde. Mais c'est très rare. D'autre part, certains objets ne sont utilisables qu'une fois que d'autres (parfois sans rapport) ont été utilisés. Là aussi, c'est légèrement surprenant.

L'autre aspect du jeu consiste à résoudre un certain nombre de puzzles. Ce sont souvent des assemblages mécaniques qu'il faut réparer ou combiner pour ouvrir une porte ou actionner un dispositif. Là aussi, logique et rigueur sont de mise. Il n'y a pas de place pour le hasard, les documents et les personnages vous donnant souvent des indices. Petit bémol par contre pour l'énigme de l'horloge (autant vous prévenir), que je trouve (à titre personnel) déroutante par rapport aux autres. C'est dit. Autrement, toutes les autres sont assez bien fichues, pour qui aime les casse-tête originaux.

Ohh ! Regarde comme c'est joli !

Le gameplay résulte d'une excellente alchimie. Le jeu est entièrement en 'point to click', c'est-à-dire que tout se fait à la souris. En passant le curseur sur les différentes zones du tableau, des actions assez variées peuvent êtres réalisées. Les déplacements en douceur sont un véritable bonus : le tableau peut ainsi défiler avec le personnage sans avoir à changer de zone. Graphiquement, Syberia 2 est une réussite. Les décors sont riches et variés, et sont souvent accompagnées d'animations qui meublent joyeusement le tout. Certains petits détails montrent à quel point le souci d'immersion était capital lors du développement. On appréciera ainsi les différents angles de la caméra, un peu comme dans une bande dessinée, tout comme les détails des personnages et des décors, ainsi que la tête de Kate qui se tourne vers l'élément important du tableau. Sans compter les cinématiques qui viennent rythmer le scénario au bon moment, qui sont d'excellente facture.
Les Plus
  • Les graphismes
  • La bande son
  • Les énigmes
Les Moins
  • Les sauvegardes mélangées des différents joueurs
  • Le manque de logique dans certains enchaînements de dialogues
Résultat

Je parlais des objets accessibles que par intermittence, mais ce n'est pas le cas des dialogues. Car s'ils sont vraiment bien fournis, beaucoup peuvent être suivis sans aucune logique. On peut se retrouver à parler avec un personnage de quelque chose que l'on ne connaît pas encore. Dommage, car sans cela la richesse des dialogues est parfois surprenante ; on peut parler de beaucoup de choses avec moult personnages, et c'est souvent dans les thèmes les moins intéressants que l'on trouve quelques indices capitaux...

Vous ne vous ennuierez pas en jouant à Syberia 2, bien au contraire. Et si vous êtes coincé, il existe toujours le forum officiel, lequel Benoît Sokal aimerait se voir transformer un jour en matière créatrice autonome de scénario autour de l'univers de Syberia.

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