Test | Section 8 : Prejudice, rapide, énervé et cheap à plus d'un titre
04 sept. 2011

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Section 8 : Prejudice

TimeGates Studio a décidé d'octroyer une suite au premier Section 8, un shoot à le première personne qui était de facture classique, mais pourvu de certaines qualités qui donnent espoir quand à ce second volet. Avec un gameplay nerveux et rapidement pris en main, l'éditeur tente de fournir à petit prix une expérience agréable surtout orientée vers le multijoueur.

Unreal engine is back physically

Téléchargeable sur Steam pour un coût minime, Section 8 : Prejudice vous propose pour l'instant 3 modes de jeu, un mode campagne, et les beaucoup plus intéressant mode essaim et invasion. Si le mode campagne est anecdotique, comme cela sera développé dans la partie suivante, le mode invasion vous propose de prendre des bouts de cartes en équipe, en multi sur internet ou avec des bots en local ; en piratant des structures clés et en tuant les vilains pas beaux d'en face. Le mode invasion, lui, vous amène à défendre un point en coopération contre des vagues incessantes d'adversaires.

Simple sur le papier, le jeu tire son épingle du jeu par une prise en main nerveuse et immédiate. Vous choisissez un rôle pour votre personnage, ce qui lui défini ses 2 armes de combat parmi un arsenal fourni, et ses 2 compétences spéciales. Cela change beaucoup d'être un ingénieur ou un soldat spécialisée dans l'assaut, et le jeu marche beaucoup sur la coopération. Vous disposez d'une armure spéciale équipée d'un accélérateur permettant de sprinter comme un dingue et d'un jet pack pour couvrir un maximum de distance facilement. Ceci permet de viser des objectifs stratégiques et de les atteindre rapidement par ces modes de déplacement assez défoulant. Votre armure intègre un bouclier qui diminue assez vite sous les impacts, mais qui se recharge tout aussi vite hors du feu ennemi, permettant de sauvegarder une barre de vie assez fragile. Ceci donne encore l'impression de combats qui peuvent être très rapides si vous êtes un bon viseur. Ajoutez à cela un système d'autolock qui permet de rester sur un cible mouvante pour un court laps de temps, et on peu commencer à voir le bon patchwork de bonnes idées. Autre bon point, le respawn. Au lieu de réapparaitre comme dans n'importe quel autre FPS, vous êtes renvoyé à votre hélicoptère pour un largage de toute beauté et très classieux. Autant de bons points pour le jeu multi qui viennent un peu relever le niveau d'une campagne solo plutôt laborieuse.

Ô solo mio...

Non, ce ne sont pas des Stormtroopers...

Dans le futur, une force armée destinée à pacifier et aider au terraforming voit le jour et prend de l'influence au court du temps. Vous êtes un de ces super soldats équipés de supers gadgets hypers balèzes, et il s'avère qu'il y a une histoire de traîtrise parmi les rangs de certains de vos collègues. Puis ça pète et c'est la guéguerre avec d'autres joueurs qui ont les mêmes armures que vous, mais en rouge. Sur ce fond de scénario très inspiré, vous pénétrez dans l'essence de Section 8 : Prejudice, la campagne. On ne s'embête pas avec les détails, on va directement dans le vif du sujet, et vu la tendance de nombreux FPS à s'embarrasser d'une histoire, les concepteurs ont jugé qu'ici ça ne servait à rien. Une intrigue dont vous vous fichez au bout de deux minutes, durée de vie et rejouabilité nulle, doublage français catastrophique (ils y croient à mort, c'est la chance de leur vie...), le mode campagne succède des clichés du genre comme la phase de snipeur pour couvrir un PNJ, le piratage d'un ordinateur en mode semi infiltration et la grosse bataille rangée sans jamais réussir à devenir palpitant. Seul mérite de ce mode obsolète, il consolide un peu votre maîtrise des commandes du jeu, mais un tutorial aurait été alors amplement suffisant. Sans en rajouter, c'est LA déception du titre. Heureusement, ce calvaire plat comme une assiette de fromage hollandais ne dure que cinq petites heures environ, rien de plus qu'une pénible journée de cours en faculté de Science Humaines ou de boulot de fonctionnaire dans un bureau. Vous pourrez ensuite vous consacrer pleinement au bon côté du jeu, le multi, avec la satisfaction d'avoir quand même achevé le mode histoire.

Pif Paf Frag

Le respawn a vraiment la classe !

Niveau réalisation, le jeu est de facture correcte. Les décors sont plutôt réussis, les sprites sont assez bien faits, bien que peu variés, même si nous sommes loin d'une superproduction. Il faut dire que c'est malgré tout raisonnable pour un jeu à 15 euros. Musiques et bruitages sont dans la moyenne, rien de notable ni de reprochable. Je ne reviendrais pas sur les voix françaises qui sont une ode au mauvais goût, servi par des acteurs qui avaient visiblement mieux à faire. L'Unreal Engine est mis à contribution, mais attention quand même à votre configuration, le jeu semble plus gourmand qu'un Unreal Tournament III tout en réussissant à être nettement moins beau.

Une autre ombre au tableau, comme beaucoup de jeux multi que l'on peu trouver sur Steam à bas prix, la question est de savoir si la communauté sera conséquente. Pour l'instant, le nombre de joueurs reste assez faible, et suivant les heures, il vous faudra souvent compléter vos équipes par des bots. Mais, petit plus, ceux-ci sont dotés d'une IA correcte et auront parfois des réactions intéressantes et surprenantes.
Les Plus
  • Un jeu rapide, nerveux et qui répond bien
  • Fun en multi
  • Un rapport qualité/prix attractif
Les Moins
  • Scénario de campagne dépourvu d'intérêt
  • L'Unreal Engine patine un peu sur des configurations modestes
Résultat

Section 8 : Prejudice est un FPS correct, techniquement dans les clous, serti des bonnes petites idées de gameplay, gâché par un manque de moyen et d'ambition pour son ensemble. Mais les quelques petites idées de gameplay originale : le sprint, le jet pack, le bouclier, le respawn, apporte le petit plus qui, couplé à des missions simples mais efficaces, permettent tout de même de passer des bons moments. Le mode solo, lui, est affligeant de nullité, d'une platitude et d'un ennui sans nom, mais semblait surtout servir de prétexte à une prise en main et un tutorial amélioré. Ensemble correct donc, loin d'une gros titre du genre, mais pour le prix, on peut dire que ce jeu rempli son contrat.

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