Test | L'esprit de camaraderie selon Assassin's Creed : Brotherhood
24 nov. 2010

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Assassin's Creed : Brotherhood

Récente valeur montante de l'écurie Ubisoft, Assassin's Creed cherche sans cesse à se renouveler d'épisode en épisode. Pourtant, après un deuxième volet haut en couleurs (et en nouveautés), on pouvait craindre le pire de ce Brotherhood qui s'annonçait comme une simple extension. C'était sans compter sur l'ingéniosité des petits malins de chez Ubisoft Montréal.

Animus 2.5 ?

Brotherhood, comme les autre épisodes de la série, possède une narration bipolaire. D'un coté, vous incarnez Desmond Miles, un jeune gars vivant de nos jours, enrôle par les assassins, une secte essayant de combattre une méchante corporation appelée Abstergo. Cette dernière est en fait une couverture pour un groupe nommé les templiers : une société secrète contrôlant la planète entière. De l'autre, à l'aide d'une machine quasi-magique, vous revivez les souvenirs d'un ancêtre Italien, Ezio Auditore de Firenze, vivant durant la Renaissance. Après avoir vengé la mort de sa famille dans Assassin's Creed 2, Ezio pensait pouvoir se la couler douce dans sa villa Toscane en compagnie de sa douce et de tous ses amis. Hélas, en épargnant sa Némésis, le pape Alexandre VI, excusez-moi du peu, Ezio se retrouve très vite cerné par les Borgia. Sa villa est détruite, la secte des assassins se retrouve en déroute et surtout tous ses acquis sont confisqués ! Vous voilà donc à nouveau nu comme au premier jour, sans équipement, sans alliés avec seulement votre astuce et vos talents pour survivre. Très vite, vous entrez dans Rome, le grand terrain de jeu de Brotherhood, avec pour objectif de détruire l'influence des Borgia, de re-bâtir la secte des assassins et d'en finir une bonne fois pour toute avec le pape et ses acolytes templiers. Cette fois, Desmond ne sera pas oublié : à la recherche d'artéfacts nommés pommes d'Adam, vous l'aurez sous votre contrôle lors de séquences de jeu assez variées. Malgré des dialogues qui font souvent mouche, le scénario n'arrive pas à décoller de son postulat de départ : une histoire d'extraterrestres et de fin du monde vient s'empêtrer dans la lutte de pouvoir entre les templiers et les assassins. Et disons le franchement, si vous n'avez pas aimé la fin complètement psychédélique d'Assassin's Creed 2, vous allez hurler à la fin de Brotherhood.

Rome, ville ouverte

Les machines de guerre de Leonard de Vinci offre des anachronismes jouissifs.

Dans Brotherhood, vous n'aurez accès qu'à une seule ville : Rome. Biensûr, la superficie de celle-ci est beaucoup plus étendue que n'importe laquelle des trois villes présentes dans Assassin's Creed 2. Encore une fois, la direction artistique s'est pliée en quatre pour offrir une retranscription de la Renaissance absolument bluffante tout en la pliant aux nécessités du gameplay. Ainsi, Rome est parsemée de ruines antiques allant du célèbre Colisée aux plus banales colonnes éparpillées à travers toute la cité. De plus, le passé antique de la ville vous sera d'une grande aide puisque vous pourrez utiliser l'ancien système de catacombes pour vous déplacer rapidement entre les différents quartiers de la ville. Les chevaux sont maintenant capables de se déplacer dans l'enceinte de la ville, vous garantissant des poursuites effrénées à travers les ruelles de Rome. Le panel d'actions équestres a d'ailleurs été revu à la hausse : vous pouvez maintenant highjacker d'autres cavaliers ou même vous agripper directement aux plate-formes dès que vous passez en dessous. La disparition de la villa Monteriggioni implique que Rome devienne votre nouvelle source de financement. Ainsi, vous pourrez achetez différentes échoppes, guildes et autres lieux célèbres afin de rénover la ville. Chaque bâtiment acheté vous rapport un petit pécule qui viendra remplir vos caisses toutes les vingt minutes ainsi que divers bénéfices comme des réductions d'achat. Toutefois, avant de pouvoir acheter toutes ces petites merveilles, vous devrez vous débarrasser de l'influence de la famille Borgia, ce qui n'est pas gagné d'avance. Chaque quartier de Rome est sous la coupe d'un capitaine Borgia. Vous devrez d'abord le localiser dans un secteur ultra-sécurisé puis le neutraliser et enfin détruire la tour surplombant le quartier pour le libérer. Toutefois, si vous êtes repéré, le capitaine tentera de fuir et si il réussit, vous devrez recommencer plus tard. A vous de vous creuser les méninges pour vous en débarrasser de la manière la plus subtile possible.

Looking for group

Le multijoueur prend vite des proportions dantesques quand il tourne à la boucherie.

Mais la libération de chaque quartier ne vous offre pas uniquement une récompense pécuniaire, elle contribue grandement à l'effort de guerre contre les templiers. En effet, très vite, vous aurez l'occasion de recruter de citoyens désœuvrés à votre cause, chaque tour détruite vous permettant d'obtenir une recrue pour un maximum de dix adeptes. Ainsi commence le véritable aspect "brotherhood" du titre. Chaque recrue peut être employée de deux façons : soit en support direct, soit comme sur un contrat d'assassin. Le support direct vous permet à tout moment d'invoquer vos assassins pour qu'ils vous viennent en aide. Sélectionnez une cible et vos frères d'armes tenteront de la neutraliser puis s'en iront. Bien entendu, leur aptitude au combat dépend de leurs caractéristiques d'armure et d'arme que vous aurez le loisir de modifier. Pour que ces derniers progressent dans leur discipline, vous devrez les envoyer faire des missions à travers toute l'Europe. En pratique, quand vous êtes à proximité d'un pigeonnier ou dans votre base, vous aurez accès à un menu vous permettant d'envoyer vos recrues en mission. Ces missions prennent du temps (comptez six à une quinzaine de minutes) rendent la recrue indisponible et vous récompensent avec des florins, de l'expérience pour vos larbins ainsi que des objets précieux. Plus vos adeptes sont costauds, plus ils auront de chances de réussir la mission, vous pouvez en mettre plusieurs sur la même tache pour maximiser vos chances au détriment de l'expérience gagnée. Une fois suffisamment aguerris, vos adeptes deviendront de véritables assassins au cours d'une cérémonie en grande pompe. Fer de lance du marketing, cet ajout complètement neuf ne fait pas d'ombre aux anciens aspects du jeu. Bien au contraire, ces derniers n'ont pas été oubliés.

Faire du neuf avec du vieux

On peut maintenant véritablement se battre à cheval.

La grande force de Brotherhood est d'apporter tout un tas d'améliorations quasi invisibles aux différents mécanismes de jeu mais apportant toutes quelque chose. Ainsi, le combat se voit doter d'attaque secondaires : vous pouvez utiliser votre épée pour occire un garde et achever un autre à l'aide d'une arme secondaire comme le pistolet ou un couteau de lancer. Vous pouvez également tuer vos adversaires à la chaîne si vous êtes doué. Pour vous entraîner à utiliser ces nouvelles techniques, des missions virtuelles ont été ajoutées au menu principal. Ces dernières vous offriront même des petites récompenses sympathiques. Les missions principales faisant avancer l'histoire sont désormais plus longues, plus profondes et vous offriront du fil à retordre. En effet, pour complètement "synchroniser" Desmond avec son ancêtre et, par la même occasion, obtenir ses souvenirs refoulés, des objectifs spéciaux devront être réalisés : ne pas se faire détecter, ne pas perdre de vie, etc. La série des Assassin's Creed étant d'ordinaire assez facile, cette difficulté est la bienvenue et offre une véritable satisfaction. Au rayon des grands classiques, vous aurez le plaisir de retrouver les énigmes complètement loufoques du sujet 16, avec à la clef un film vidéo encore plus timbré que dans l'épisode précédent, des petits challenges des différentes guildes ainsi que les différents petits plaisirs comme la chasse aux drapeaux, aux plumes et autres collectables. Leonard de Vinci fait aussi son grand retour, mais pas de la même façon. Le génial inventeur a en effet été contraint par l'ennemi à fabriquer toutes sortes d'engins aussi anachroniques les uns que les autres. Ainsi pour obtenir son support, vous devrez localiser et détruire des prototypes de tanks, mitrailleuses, etc. Plus c'est fou et plus ça marche : ces missions sont probablement les meilleures du jeu et offrent une diversité rarement vue dans la série. Bref, vous aurez tellement de choses à faire que vous pourrez passez plus d'une vingtaine d'heures sur les petits à-cotés sans continuer l'histoire. Et je ne parle même pas du multijoueur.

Petits meurtres entre amis

Le jeu commence sur les chapeaux de roue.

C'est surement la plus grande surprise de Brotherhood : l'ajout d'un mode multijoueur. Développé par le fabuleux studio Ubisoft Annecy, responsable des modes multijoueur de la série Splinter Cell entre autre, celui-ci puise sans vergogne sur le principe de The Ship/Bloody Good Time, crée par Outerlight Studios. Sans vouloir être une Cassandre, on pourrait tout de même se demander si le fait qu'Ubisoft ait édité ce dernier n'avait pas pour seul but d'éviter de se faire accuser de plagiat par Outerlight. En effet, le principe est le même que dans les jeux sus-nommés : vous incarnez un templier cherchant à assassiner une cible spécifique. Hélas, vous n'êtes pas uniquement le chasseur mais également la proie ; un autre joueur est également à votre recherche. Le système est assez simple mais offre suffisamment de diversité pour ne pas être trop répétitif. La méthode d'assassinat définit le nombre de point que vous obtiendrez : plus vous serez discret, plus la récompense sera haute. Il existe bien évidemment différents modes de jeu pour jouer seul, entre amis ou pour tenter protéger un VIP. L'aspect le plus agréable de l'ensemble étant sans aucun doute la progression de votre bonhomme. Plus vous enchaînerez les parties et plus vos possibilités d'assassinat seront importantes : empoisonnement, déguisement, la véritable petite panoplie de l'assassin. Le multijoueur de Brotherhood vous rendra paranoïaque et vous procurera un plaisir incommensurable par la même occasion.
Les Plus
  • Des tonnes de choses à faire
  • La gestion des assassins
  • Rome, terrain de jeu très bien pensé
  • L'économie enfin proprement intégrée
  • Des tas de petites améliorations
  • Une aventure finalement assez longue
  • Un multijoueur vicieux et addictif
Les Moins
  • Une extension déguisée
  • Une histoire abracadabrante
Résultat

Assassin's Creed Brotherhood est une extension comme on aimerait en voir plus souvent. A mille lieux des suites copiées/collées auxquelles les éditeurs nous habituent, la dernière mouture de la série s'offre un petit lifting dans tous les domaines. Incarnant le concept de la "force tranquille", Brotherhood ne change rien en apparence mais ramone en profondeur toutes les imperfections du gameplay et se permet d'ajouter une tonne de nouveaux éléments. C'est bien simple, il s'agit de la meilleure version d'Assassin's Creed jusqu'à présent et si vous passez outre l'histoire complètement débile, vous avez tout simplement en face de vous un des jeux les plus solides de l'année 2010.

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