Test | Halo Reach le paresseux
11 nov. 2010

Testé par sur
Halo Reach
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Bungie
  • Sortie initiale 14 sept. 2010
  • Genre First Person Shooter

Oubliez le Master Chief : cela fait deux épisodes que le héros emblématique de la série a pris sa retraite et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il manque cruellement dans Halo Reach. Situé tout en amont de la saga, ce prologue se situe bien avant l'arrivée du Master Chief : vous incarnez un Spartan de base, pas plus doué que les autres, alors que les Covenants envahissent la planète. De quoi exciter les fans de la série, même si depuis le tout premier épisode les ressorts n'ont curieusement pas changé.

La guerre, la vraie

Aprè Halo 3 et sa campagne solo médiocre, cette suite remet les compteurs à zéro : non, les floods si pénibles ne sont plus présents ; oui, les Elites sont bien là, et ils vont vous donner du fil à retordre. C'est surtout la campagne solo qui est mieux construite, plus dynamique, sans ces allers-retours qui ralentissaient le rythme. On sent que les développeurs se sont creusés la tête pour rendre le combat de l'UNSC plus crédible, avec des communications radio nombreuses et des animations dédiées. Les premières missions mettent vraiment dans l'ambiance, avec une reconnaissance sur le terrain, une enquête auprès des autochtones effrayés... Les dix premières minutes sont là juste pour l'ambiance, sans qu'on se retrouve à défourailler tout de suite. Quelques surprises sont même au rendez-vous au fil des missions, comme un passage en apesanteur absolument génial.

Daté au carbone 14

Un des moments forts de la partie solo.

Après, ne vous attendez quand même pas à un miracle : cette suite reste dans la lignée technique des précédents volets. Le moteur graphique a vraiment pris un coup de vieux, et ce n'est pas le lifting des Spartan qui va changer la donne. C'est particulièrement flagrant dans les environnements urbains, vraiment vides. Il faut dire aussi que les Gears of War sont passés par là et que côté technique et décors post-apocalyptiques, ils ont placé la barre très haut. En comparaison, Halo Reach donne l'impression d'être aseptisé : pas de tronçonneuse, pas de gros mots, le jeu reste fidèle à l'univers relativement propre de la série. Les véhicules sont toujours là bien sûr, des tanks en passant par les jeeps, et les niveaux se suivent et se ressemblent : si vous avez déjà joué aux précédents volets, vous serez plus nostalgique que surpris.

Sans multi, pas de salut

Le multi donne tout son intérêt au titre.

Mais le vrai coeur du jeu, c'est son mode multijoueur. Halo Reach offre plus d'options de customisation (purement visuelles), afin de donner en solo puis en multi un look unique à son Spartan. Surtout les nouvelles armes et bonus d'armure font un malheur en multi ; comme le jetpack, absolument génial. Les modes de jeu très variés offrent de grosses nouveautés. C'est le cas du mode Invasion où il faut défendre des zones successives, avec une montée en puissance progressive – tout simplement génial. Après, avec une durée de vie inférieure à six heures en solo, l'absence du Master Chief et des graphismes qui font mal aux yeux, Halo Reach ne vaut vraiment que pour son multi. Il faudrait laisser la série se reposer un peu (ça tombe bien, ces géniteurs en ont marre d'ailleurs) et revenir avec une approche plus adulte, plus réaliste ; le temps pour les développeurs de jouer un peu plus à Gears of War 2 et un peu moins aux précédents volets de la saga ?
Les Plus
  • Le multi encore enrichi
  • Le charme de Halo, son univers, ses musiques
  • Campagne solo rythmée, quelques belles surprises
Les Moins
  • Où est le Master Chief ?
  • Réalisation vieillotte
Résultat

Ce nouveau volet n'apporte du sang neuf qu'en multi : privée de Master Chief, réduite à six heures et bourrée de situations vues et revues dans les précédents volets, la partie solo est là pour meubler. Les nouveaux équipements et modes de jeu rendent par contre l'expérience multi absolument inoubliable – et les faiblesses du moteur graphique, clairement vieillot aujourd'hui, passent tout de suite mieux. Reste l'impression tenace que les développeurs ne sont pas foulés avec cette suite qui ne remet ni le concept, ni l'univers à plat. Un vrai regret quand on pense à la richesse de l'univers proposé et au charme indémodable tant des armes que des véhicules et des ennemis : vivement un vrai reboot de la série, sur de nouvelles bases techniques, avec plus d'ambition !

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