Test | Yooka-Replaylee
08 oct. 2025

Replaylee, mais pas à moitié

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Yooka-Replaylee

Souvenez-vous de 2017 : la nostalgie battait son plein, les joueurs rêvaient d'un nouveau Banjo-Kazooie, et Yooka-Laylee arrivait en promettant de ressusciter l'âge d'or de la plateforme 3D. Résultat : un caméléon attachant, une chauve-souris bavarde, et un level design qui faisait parfois tourner plus que les ventilateurs de la Xbox One. Huit ans plus tard, Playtonic nous offre Yooka-Replaylee, un remaster tellement peaufiné qu'on a presque l'impression que le duo a léché l'écran lui-même.

L'histoire

Tout commence quand Capital Bzz, un méchant à la tête aussi lisse que Gru de Moi, moche et méchant, décide de voler tous les livres du monde pour les transformer en profits (concept redoutable, on avoue). Vous incarnez Yooka, un caméléon au cœur tendre, et Laylee, une chauve-souris sarcastique et cabotine perchée sur sa tête. Ensemble, ils partent récupérer les fameuses "Pagies", pages dorées magiques éparpillées dans cinq mondes débordants d'inventivité.


Chaque univers a son thème bien marqué : une jungle tropicale pleine de ruines, une station de glace truffée de pièges, un casino clinquant, un marais hanté, et un temple mécanique aux rouages infernaux. Entre deux sauts périlleux et trois blagues sur les papillons, le duo rencontre une galerie de personnages loufoques – marchands, aventuriers, chevaliers, voire même un certain Shovel Knight en personne.

Bref, Yooka-Replaylee ne se contente pas d'un scénario prétexte : il vous embarque dans une chasse au trésor joyeusement absurde, où la mauvaise foi de Laylee vaut à elle seule le prix du ticket.
Un Gru-nivers enchanteur

Le principe

Dr Colvert, l'acolyte du méchant du jeu, ajoute une dose d'humour souvent sans s'en rendre compte.

Le gameplay de Yooka-Replaylee coche désormais toutes les bonnes cases du genre. Le duo saute, plane, roule, nage, et s'accroche avec une fluidité qu'on n'aurait pas osé espérer en 2017. Le tout est nerveux, précis et intuitif, avec juste ce qu'il faut de challenge pour garder l'attention sans jamais frustrer. Oui, la caméra fait encore parfois des siennes – mais c'est un peu la marque de fabrique des jeux de plateforme 3D. Presque rassurant, finalement.


L'ajout d'une carte intégrée change tout : fini les tours à vide en espérant tomber sur la dernière Pagie cachée derrière un rocher texturé façon puzzle. Le level design, lui, est toujours aussi généreux mais bien plus lisible. Les mondes fourmillent d'activités : puzzles environnementaux, courses, mini-jeux, et combats contre des sbires cartoonesques.

Et puis, il y a les transformations : un passage obligé et toujours aussi délirant. En un clin d'œil, Yooka et Laylee se métamorphosent en chasse-neige, en plante carnivore ou en banc de piranhas, histoire de varier les plaisirs et les stratégies.
Caméléon sous stéroïdes

L'emballage

Grâce au Dr Céphalo, vous allez vous transformer en tout, et surtout n'importe quoi.

Dès les premiers instants, vous en prenez plein les yeux (et les oreilles). Yooka-Replaylee bénéficie d'une remastérisation somptueuse : textures retravaillées, lumières plus naturelles, animations fluides et musiques réorchestrées avec un soin digne d'un Pixar sous amphétamines. Les dialogues sont toujours truffés de jeux de mots et références (mention spéciale à Mars Attacks!), et le cri des papillons quand Yooka les avale reste un moment de pur bonheur auditif.


L'ensemble dégage une bonne humeur communicative, celle d'un studio qui s'amuse autant que nous. Et quand un jeu vidéo réussit à nous faire sourire entre deux sauts millimétrés, c'est souvent qu'il tient quelque chose de précieux.
Papillons, pagies et panache

Pour qui ?

La salle d'arcade est un régal : vous ne saurez plus où donner du jeton !

Ne vous fiez pas à son look tout droit sorti d'un dessin animé du dimanche matin : Yooka-Replaylee s'adresse autant aux jeunes joueurs qu'aux trentenaires nostalgiques de leur N64. Accessible sans être simpliste, le jeu s'impose comme une excellente porte d'entrée vers le genre plateforme-aventure, dans la lignée d'un Kirby ou d'un Super Mario Galaxy.


Et pour les vétérans qui ont grandi avec Banjo-Kazooie, difficile de ne pas sourire en retrouvant cette même alchimie entre exploration, humour et roulades improbables. C'est coloré, ça fait "boing" toutes les deux secondes, et ça réveille ce petit plaisir d'enfance qu'on pensait avoir perdu entre deux jeux post-apocalyptiques en 4K HDR.
Un jeu pour grands enfants et petits adultes

L'anecdote

L'identité visuelle de chaque monde est bien marquée.

Quand j'avais testé le jeu original en 2017, j'étais ressorti un peu grognon. Trop flou, trop bavard, pas assez précis. Huit ans plus tard, ce remake me donne tort avec panache. Comme quoi, l'humeur du moment peut transformer un caméléon en caillou, ou inversement. Yooka-Replaylee prouve qu'un bon jeu, parfois, a juste besoin d'une seconde chance pour briller.
Yooka, Laylee et l'avis du testeur repentant
Les Plus
  • L'univers débordant d'inventivité
  • L'humour omniprésent et les références multiples
  • Les cinq mondes riches et variés
  • Un gameplay fluide, précis et amusant
  • Une carte bien pensée qui évite les errements
  • Le ton bon enfant mais jamais niais
  • La salle d'arcade bien fun
Les Moins
  • Une caméra parfois capricieuse
  • Une lisibilité parfois un peu trop colorée (le revers du cartoon)
  • Quelques bugs de blocage dans les décors si vous explorez vraiment trop les recoins des mondes
Résultat

Yooka-Replaylee n'est pas juste une version polie du jeu d'origine : c'est une renaissance. Tout ce qui coinçait avant a été fluidifié, tout ce qui fonctionnait a été amplifié. Les niveaux sont variés, les personnages irrésistibles, les références croustillantes. Bref, un remaster intelligent, drôle, généreux et sincèrement réjouissant. Comme quoi, il faut toujours laisser une seconde chance, même aux caméléons. Et si vous entendez un petit cri de papillon dans votre tête, c'est probablement que vous êtes déjà conquis.

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