Test | Echoes of the End
26 août 2025

Rynn et châtiments

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Echoes of the End

Imaginez : un studio islandais, niché au cœur de Reykjavik, qui décide de se lancer dans le grand bain du jeu vidéo avec un premier projet ambitieux. Résultat : Echoes of the End. Une aventure viking-fantasy qui lorgne du côté de God of War et Tomb Raider, mais qui préfère vous tenir par la main dans un long couloir plutôt que de vous lâcher dans les fjords en liberté totale. Un choix qui se défend, mais qui laisse un petit goût de "déjà vu sous la neige".

L'histoire

Vous incarnez Rynn, héroïne charismatique dotée de pouvoirs grandissants, accompagnée d'Abram, un compagnon qui ne fait pas semblant d'exister (même si vous pouvez parfois lui passer au travers comme un fantôme, ce qui fait un peu perdre la tension dramatique). Rynn se lance dans cette épopée pour retrouver son frère disparu, fil conducteur d'un récit aux enjeux très personnels.


Ensemble, vous traversez une Islande fantasmée où les clichés narratifs s'installent confortablement, mais où la dynamique du duo permet tout de même de sauver les meubles. L'arrivée d'Abram, en particulier, relance bien le rythme, apportant à la fois humour, entraide et efficacité dans les combats et énigmes. Et entre nous, sans lui, Rynn aurait peut-être retrouvé son frère... mais sûrement pas notre patience.
Quand la légende patine sur la glace

Le principe

Les ennemis évoluent dans des zones dédiées et ne vous voient que si vous y posez les pieds.

Le gameplay, c'est un grand chaud-froid islandais. D'un côté, un mélange réussi d'action, de plateformes et d'énigmes, avec des combos en combat nerveux et des finish sanglants (décapitations et démembrements au ralenti, de quoi rendre Odin fier). De l'autre, un rythme qui s'étire, un scénario trop convenu et des problèmes récurrents : collisions douteuses, personnages qui glissent comme sur une patinoire, caméra capricieuse et consignes qui buguent parfois. Heureusement, les pouvoirs de Rynn sauvent la mise : double saut, dash et illusions à partir du chapitre 5, qui dynamisent l'exploration et rappellent un peu les Metroidvania (ou Hazel de South of Midnight, mais chut, n'allons pas fâcher les dieux).
Entre saga épique et jeu de couloirs

L'emballage

N'oubliez pas de recharger Rynn auprès des nombreux cairns que vous allez croiser.

Visuellement, c'est un sans-faute... ou presque. Les environnements sont splendides, qu'il s'agisse des orgues basaltiques, des mousses verdoyantes ou du glacier magistral qui vous scotchera à l'écran. L'identité islandaise apparaît d'abord par petites touches avant d'exploser littéralement avec les geysers et la géothermie en fin de parcours. Dommage que la direction artistique, par moments trop lumineuse, affadisse les couleurs. Le reste est solide : personnages bien modélisés, mécanismes imposants qui en imposent encore plus... mais une impression globale d'un décor de cinéma où vous restez dans un couloir.
Beauté volcanique… mais un peu trop lissée

Pour qui ?

Les combos avec Abram donnent des finish plutôt stylés.

Vous aimez les couloirs spectaculaires et les dialogues bavards ? Alors ce jeu est pour vous. Echoes of the End se destine aux amateurs de narration mise en scène façon blockbuster, un peu comme un God of War sous calmants. Vous y trouverez des énigmes accessibles (et un Abram toujours prêt à vous souffler la réponse), des combats musclés, des passages de plateformes dynamiques, mais sans l'ampleur d'un open-world. Les joueurs frustrés par les rails auront du mal à s'y attacher, mais ceux qui veulent un voyage balisé et esthétique apprécieront.
Pour les Vikings du dimanche et les fans de couloirs épiques

L'anecdote

Vous allez pouvoir admirer le célèbre mont Kirkjufell, le site le plus instagramé d'Islande.

Mon amour pour l'Islande m'a immédiatement attiré vers Echoes of the End. Retrouver à l'écran des paysages que j'ai eu la chance de croiser lors de mes voyages – les orgues basaltiques, les glaciers, les geysers – a eu l'effet d'une madeleine trempée dans l'eau chaude de Blue Lagoon. Forcément, je n'étais pas très objectif au départ : j'étais prêt à lui coller un bon 4/5 rien que pour ça. Mais, à force de tirer sur la corde, le jeu a fini par diluer son charme dans une aventure qui s'étire sur plus d'une quinzaine d'heures. À la huitième, j'étais encore conquis ; à la douzième, les défauts me sautaient aux yeux comme un troll sorti de sa caverne. Dommage : condensé en une épopée plus ramassée, Echoes of the End aurait sans doute marqué davantage.
Plus c'est long...
Les Plus
  • Des paysages somptueux et une ambiance islandaise immersive
  • Des combos nerveux et finish sanglants
  • Les pouvoirs de Rynn fun et bien intégrés
  • Abram dynamise vraiment l'expérience
  • Un mélange action/énigmes/plateformes bien dosé
Les Moins
  • Une progression trop linéaire, sur des rails
  • Des bugs de collision, de caméra et d'affichage
  • Des couleurs parfois un peu fades
  • Le rythme qui s'étire et un scénario convenu
  • Un manque d'originalité globale
Résultat

Echoes of the End n'est pas un Ragnarok vidéoludique, mais plutôt un premier pas prometteur pour ce jeune studio islandais. L'aventure se suit avec plaisir, les pouvoirs de Rynn apportent du fun, et les environnements valent largement une carte postale. Mais le tout reste trop linéaire, trop classique et parfois maladroit dans sa technique pour marquer durablement. Un ersatz séduisant, certes, mais qui manque encore d'inspiration pour gravir les sommets du genre.

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