Test | Crackdown : petits joueurs s'abstenir
06 mars 2007

Testé par sur
Crackdown

Si vous étiez un animal, vous seriez quoi ? Un gentil dauphin ? Un superbe cheval ? Un lapin crétin ? Ou un monstrueux Godzilla, trop heureux de pouvoir tout détruire sur son passage ? Cette question, Crackdown vous la pose, en vous plaçant dans la peau d'un super-flic aux pouvoirs surhumains. Même si vous êtes là pour la justice, c'est à la sauvage : en faisant tout péter, en effectuant des sauts dignes de Hulk, en soulevant des voitures pour écraser la racaille avec, ou en les faisant valser d'une bonne beigne en pleine poire. C'est ça, Crackdown : le plaisir coupable de tout exploser sur son passage, pour une noble cause en plus.

Un scénario ? Pour quoi faire ?

Ne vous fiez pas à sa réputation sulfureuse, Crackdown n'a rien à voir avec les chefs d'œuvre de Rockstar. C'est vrai, vous vous baladez librement dans une ville divisée en quartiers. Vous volez n'importe quelle voiture, vous tabassez les piétons... mais la ressemblance s'arrête là. Crackdown ne propose aucun scénario, aucune mise en scène, aucune mission ; un choix culotté, qui réduit le jeu à un gigantesque bac à sable. Votre but ? Eradiquer les gangs, en tuant tous leurs leaders. Si ça vous ennuie, vous pouvez effectuer des cascades en voiture, participer à des courses et... c'est tout. C'est cruellement limité mais pourtant, aussi bête que ça puisse paraître, ça marche !

Le plaisir avant tout

Certains quartiers ne sont accessibles qu'une fois que vous avez boosté vos compétences physiques.

Même si les débuts sont un peu laborieux, le temps que le personnage évolue, Crackdown arrive à scotcher. Le rythme est constant, sans longueurs, sans pauses narratives, et même la mort n'est guère pénalisante. A condition de dénicher un point de sauvegarde proche des leaders à dégommer, il suffit d'une poignée de minutes pour revenir à la charge, avec toutes ses armes, toutes ses munitions. Pas d'argent à gérer, pas de malus en cas de mort prématurée : Crackdown est conçu pour que vous restiez collé à votre manette. Le fait d'améliorer les caractéristiques de votre héros progressivement joue aussi à fond, puisque l'envie de transformer son poulet basique en super-poulet fonctionne à merveille.

Un petit côté RPG

Effectuer des acrobaties améliore vos compétences en pilotage. Ecraser des gens aussi.

Plus vous écrasez de racailles sous vos pneus et plus vos compétences en pilotage augmentent. Snipez-les et vous deviendrez un roi de la gâchette. Tabassez-les et votre force décuplera, vous permettant à terme de soulever des voitures et de les jeter au loin. C'est d'ailleurs particulièrement jouissif de commencer par des poubelles, de continuer avec des bennes, puis de finir avec des carcasses de voitures encore fumantes, particulièrement efficaces pour zigouiller les abrutis qui essaient désespérément de vous canarder. Après cinq ou six heures, selon la façon dont vous jouez, vous pourrez effectuer des sauts spectaculaires de gratte-ciel en gratte-ciel, obtenir de nouveaux véhicules hyper performants ou faire exploser tout un quartier avec quelques grenades. L'impression de puissance devient alors incroyable, quand vous vous élevez majestueusement au-dessus d'un immeuble, abandonnant la piétaille derrière vous... Le pied !
Les Plus
  • Une sensation de puissance très agréable, après quelques heures de jeu
  • Un rythme soutenu
Les Moins
  • Pas de sécnario, pas de missions secondaires, pas de mise en scène
  • Très répétitif et donc lassant, passé le plaisir de la découverte
Résultat

Après, il reste un défaut tenace, gênant : la sensation de vide. Là où Rockstar arrive à construire des personnages dotés d'une vraie crédibilité, ceux de Crackdown ne sont guère que des caricatures : le savant fou, le chef de secte, le trafiquant d'armes... Même les zones dans lesquels ils se planquent font cliché, depuis la villa sur les hauteurs jusqu'au chantier. Et malgré les moyens variés de les atteindre, en passant par la mer, les égouts, les toits, ces missions d'élimination bêtes et méchantes finissent par toutes se ressembler. Bien que le système de visée soit efficace, les combats manquent de tactique et agacent parfois, dès que les ennemis sortent les lance-missiles : capables de tuer en un coup, sans prévenir, ils vont vous forcer à de fréquents allers-retours entre le point de sauvegarde et la zone d'affrontement. Du coup, passé le plaisir de la découverte, qui dure quand même une bonne huitaine d'heures, l'intérêt s'essouffle vite. Même en Multijoueur, où un ami peut vous rejoindre à tout moment, les stratégies se comptant sur les doigts d'un lépreux. Que ça ne vous empêche pas de craquer si vous adorez les jeux bourrins, l'expérience vaut le détour. Mais ne vous attendez pas à une tuerie ou vous seriez déçu.

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