Test | NEO : The World Ends with You
29 oct. 2022

Beaucoup de Persona

Testé par sur
Aussi disponible sur
NEO : The World Ends With You
  • Éditeur Square Enix
  • Développeur h.a.n.d.
  • Sortie initiale 27 juil. 2021
  • Genres Action, Role Playing Strategy

La suite de The World Ends with You sorti en 2008 sur Nintendo DS est enfin disponible sur PC ! Avec sa bande de copains qui visite un Tokyo alternatif sur fond de musique branchée, ce jeu d'action-RPG fait de gros clins d'œil à Persona 5 : Strikers, saga peut-être plus connue chez nous.

L'histoire

Vous êtes mort. Ah forcément ça surprend, surtout pour un collégien. Ça vous apprendra à traverser le fameux carrefour de Shibuya le nez sur votre smartphone aussi. Vous êtes mort mais tout n'est pas si négatif. Déjà vous continuez à déambuler dans Tokyo sous forme de fantôme, avec votre meilleur pote en plus. Et puis vous avez des pouvoirs, comme consulter votre smartphone H24 sans avoir à le recharger (Tim Cook payerait très cher pour ça). Et accessoirement balancer des sorts dévastateurs pour électrifier, cramer, empoisonner, etc.

Balancer des sorts sur... ? Ah, oui, il y a un petit astérisque en bas de votre contrat mortuaire, oh trois fois rien vraiment. Vous êtes coincé dans un jeu sadique (et bavard) qui vous oblige à occire démons et rivaux dans un Tokyo alternatif. Sous peine d'effacement définitif en cas de défaite. Le prix à payer pour balancer des sorts cool et consulter son smartphone depuis l'au-delà.
Coincé dans un Tokyo spectral, vous affrontez démons et dialogues sans fin

Le principe

Shibuya Crossing, la tour 109 : si vous connaissez Tokyo ou Persona, vous serez à la maison.

Un Japon alternatif, des démons, des sorts, des combats en temps réel, des musiques punchy, des amitiés solides, de bonnes bouffes (même les fantômes aiment les burgers et le cholestérol), des rivaux insupportables et des graphismes dépouillés, notamment des foules transparentes que vous traversez littéralement : non, vous ne jouez pas à Persona 5 : Strikers mais c'est tout comme. NEO : The World Ends With You pousse la ressemblance jusqu'à proposer d'infiltrer le cerveau de certains quidams pour changer leur comportement dans la vraie vie. Pas de palais imaginaire à traverser pour cela, il suffit de se balader dans la rue et d'espionner des conversations pour détecter des mots clefs à utiliser sur votre victime. Plus rarement, il faut chasser ses mauvaises pensées en tuant tous les démons qui torturent son pauvre esprit. Ce n'est pas la seule différence, loin de là : NEO : The World Ends With You se distingue surtout de son illustre collègue par ses mécanismes de combat.
Le cousin éloigné des Persona

La bagarre !

Vous pouvez classer les badges par force ou affinité, mais pas sauvegarder de decks préétablis.

Pour gagner des sorts, il faut collectionner des badges (des pin's pour les boomers). Vous pouvez les acheter en boutique ou les récupérer en combat, puis les renforcer en les utilisant. Plus vous combattez avec, plus ils deviennent puissants. Sachant que quelques combats suffisent pour leur faire atteindre un niveau max – une excellente idée qui limite le grind et vous encourage à en changer régulièrement. Certains badges ont des pouvoirs élémentaires qui s'avèrent plus ou moins destructeurs en fonction des ennemis. À vous de varier votre arsenal pour électrocuter un requin qui navigue sous le bitume (oui, bon...), empoisonner un rhino géant, jeter des rochers sur des scorpions, geler un grizzli ou brûler un caméléon invisible. Comme des icônes indiquent quel type d'ennemis vous allez croiser, et qu'il est possible de les éviter, vous pouvez très bien adapter votre collection du moment aux ennemis que vous visez.
Collectionnez les badges pour combiner les meilleures attaques

Pour qui ?

Plus vous tapez, plus vous faites grimper une jauge. À la clef, une attaque dévastatrice.

Si vous avez aimé Persona 5 : Strikers, foncez. À la recette de base, NEO : The World Ends With You ajoute des subtilités, même après une dizaine d'heures. Déplacements accélérés, attaque spéciale qui passe à 200 %, déblocage d'un réseau virtuel avec bonus à acheter, voyages dans le temps scriptés... La gestion de la nourriture pour obtenir des bonus temporaires, l'achat de vêtements pour améliorer ses statistiques, la conquête de territoires : le reste a déjà été vu ailleurs mais bénéficie ici de particularités qu'il faut prendre le temps de découvrir.

Les combats sont spectaculaires avec leurs effets visuels qui cachent parfois les ennemis (et leurs attaques). Dommage que marteler les boutons entre deux cooldowns suffise la plupart du temps, pour peu que vous ayez les bons badges. Il faut encaisser des dialogues verbeux, longs, parfois inutiles, heureusement intégralement traduits en français (avec des voix en anglais ou en japonais). Sans oublier les nombreux allers-retours dans les mêmes décors, un péché mignon du genre (pensez à The Yakuza Remastered Collection) – facilités par les temps de chargement autrement plus rapides sur PC que sur PlayStation 4. Avec plus de 40 heures de durée de vie, vous avez de quoi faire. Et de quoi lire.
Des combats spectaculaires, une durée de vie béton

L'anecdote

Les combats entre humains sont rarement intéressants, à l'exception des boss.

Plus vous jouez, plus vous découvrez de nouvelles mécaniques de jeu. L'une d'entre elle se dévoile à la fin de la première semaine : vous devez capturer des quartiers, quitte à éliminer vos adversaires. Si un territoire est vide, il suffit d'éliminer quelques démons pour se l'approprier. S'il appartient à un autre groupe, il faut s'approcher d'un de ses membres pour déclencher un combat, comme dans un bon vieux Pokémon Let's Go Pikachu. Dommage que les adversaires humains soient aussi prévisibles : ils disposent des mêmes attaques ennuyeuses, avec des cooldowns eux aussi. Cela aurait été sympa de les voir utiliser des badges associés à l'électricité, le feu, la terre, etc., comme vous. Aucun groupe ne va non plus disputer vos territoires conquis sauf si c'est prévu, tout étant ultra scénarisé – avec des barrières pour vous empêcher d'attaquer les quartiers dans l'ordre que vous voulez. Dommage, il y avait matière à faire quelque chose de plus ambitieux. Et de plus dynamique ?
Vous allez découvrir de nouveaux systèmes au fil du jeu, plus ou moins complexes
Les Plus
  • Des personnages attachants
  • La musique
  • Les combats dynamiques à base de badges à collectionner
  • Une boucle de gameplay hyper addictive – avec quelques nouveautés de temps en temps
  • Une durée de vie solide (40 h environ)
Les Moins
  • Très linéaire et directif, avec d'innombrables allers-retours dans les mêmes rues
  • Des dialogues nombreux, longs et souvent verbeux
  • Une réalisation très dépouillée, héritage PlayStation 4 oblige
Résultat

Voilà un jeu d'action-RPG 100 % japonais. La boucle de gameplay est hyper efficace avec ses combats rythmés, simples, spectaculaires et pour tout dire souvent brouillons ; sa gestion de la nourriture pour obtenir des bonus d'attaque temporaires ; ses innombrables dialogues qui habillent des allers-retours incessants dans les mêmes rues ; et surtout ses badges à collectionner pour exploiter les failles d'ennemis de plus en plus puissants. Porté par sa musique incroyable, le jeu a vite fait de vous happer malgré ses quelques défauts. Une valeur sûre si vous aimez les Persona.

Partagez ce test
Tribune libre