Test | Fuser
06 nov. 2020

Harmonix de retour aux platines

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Fuser

Particulièrement populaires dans les années 2000 et au début des années 2010, les jeux musicaux se font de plus en plus rares. Pourtant, Harmonix (principalement connu pour les premiers Guitar Hero, Rock Band ou encore Dance Central) continue sa route sur un secteur qui semble plus que jamais endormi. Fuser va-t-il réveiller les foules ?

Avant-propos

Fuser rappelle forcément un autre jeu d'Harmonix : Disney Fantasia : Le Pouvoir du Son. Si ce titre ne vous dit rien, c'est normal car il est sorti exclusivement sur le Kinect de Microsoft. Toutefois, c'est aussi dommage puisqu'il restera, à tout jamais visiblement, l'une des meilleures expériences dédiées à ce périphérique (lire notre test ici). En son temps, Disney Fantasia permettait de jouer à l'apprenti sorcier avec la musique, à base de mouvements de chef d'orchestre. Autrement dit, il anticipait déjà, en quelque sorte, le principe du jeu de DJ qu'est Fuser, qui permet lui aussi de manipuler les sons. Bien sûr, ce dernier s'avère logiquement moins poétique.
Un jeu qui en rappelle un autre

Le principe

Au niveau de l'esthétique, Fuser n'a vraiment rien d'original.

Fuser surprend par l'abondance de ses mécaniques. Vous disposez d'un bac de disques pouvant être sélectionnés par vos soins ou aléatoirement. Au programme, des chansons relativement confidentielles, mais aussi des gros tubes d'hier et d'aujourd'hui (de Donna Summer à The Weeknd, en passant par Benny Benassi, Coldplay, Sean Paul ou Billie Eilish). C'est une soixantaine de pistes qui sont présentes.

Le principe de Fuser consiste alors, tel celui de Disney Fantasia : Le Pouvoir du Son, à manipuler chaque piste instrumentale d'une chanson pour former un tout. Vous pouvez par exemple prendre la batterie de Killing In The Name (Rage Against The Machine), le synthétiseur de Blinding Lights (The Weeknd) et y poser la voix de Whitney Houston (I Wanna Dance with Somebody). La différence avec le jeu de 2014 vient surtout de l'habillage (en mode festival) et du nombre de possibilités.

En effet, en plus de simplement sélectionner les pistes, il est possible de réaliser des fondus d'entrée et de sortie, d'éjecter des disques, d'en mettre en sourdine, d'ajuster le tempo, d'ajouter des effets visuels aux spectacles... ou même de créer des boucles instrumentales. Si ces dernières étaient déjà présentes dans Disney Fantasia, l'intégralité du jeu se joue désormais avec un curseur s'apparentant à celui d'une souris d'ordinateur. Finalement, on se prend vite au jeu... Si on excepte un enrobage peut-être trop conventionnel.
Manipuler le son

Le système de progression

Les chansons sont nombreuses et variées. Bien sûr, 25 pistes sont déjà disponibles en DLC.

Fuser a un défaut qui devient symptomatique du genre : la campagne solo n'a pas grand-chose d'amusant. On retrouve ici un système de progression qui reste inchangé depuis une quinzaine d'années : vous jouez des sessions afin de faire grimper votre score. Pire que cela, une bonne partie de la campagne s'apparente à un gigantesque tutoriel, vous laissant très peu de marge d'improvisation et vous imposant des objectifs toutes les trente secondes. De ce fait, vous ressentirez un drôle de sentiment, coincé entre un concept libertaire sur le papier, et liberticide dans son application. On a connu plus audacieux. Heureusement, le mode Freestyle ainsi qu'un mode multijoueur permettent d'enfin accéder à un semblant de liberté, que ce soit en coopération ou contre d'autres joueurs. Il est par exemple possible de mixer avec d'autres personnes, en alternance, tout en répondant aux demandes de ces dernières (un rôle tenu par l'IA/le public dans le mode campagne).
Un solo vieillissant

Pour qui ?

Vous devez satisfaire les demandes du public, en intégrant des titres d'un certain genre, etc.

Pour les amoureux de musique, pas de doute : Fuser est un bon jeu. Mais précisons quand même une chose : s'il reste jouable à la manette, l'expérience est probablement optimale dans sa mouture PC, accompagnée d'une souris permettant d'accéder à tous les éléments avec plus de rapidité et d'aisance. Un plus, quand on sait que le jeu permet de gérer presque chaque compartiment des pistes, jusqu'au niveau sonore d'un segment.
Tous, avec une préférence pour la version PC

L'anecdote

Créez une boucle en passant sur le pavé, puis intégrez-là à votre set.

Au fond, Fuser reprend un principe qui s'apparente à pas mal d'applications musicales, qui permettent de créer des pistes à l'aide de dispositifs (écrans tactiles, claviers, etc.) pour se prendre pour de vrais musiciens. On regrette peut-être, justement, que le titre d'Harmonix ne joue pas plus sur cet aspect, alors qu'il aurait pu se transformer en véritable petit studio de partage de créations (en enlevant toutes les pistes connues et en conservant les instruments et un micro). Récupérer ses créations dans un format conventionnel sur son PC, avouons que ça aurait été un plus.
Un concept qui aurait pu être poussé plus loin
Les Plus
  • Musicalement, ça marche
  • Des mécaniques très nombreuses
  • Des "bacs de disques" variés
  • Des tubes assez nombreux, et juste ce qu'il faut
Les Moins
  • Un système de progression trop timide
  • Une ambiance visuelle dont on a l'habitude
  • Peut-être pas idéal à la manette (on regrette presque Kinect), mais faute de mieux...
Résultat

Sorte de suite pragmatique à Disney Fantasia : Le Pouvoir du Son, Fuser est un bon jeu. Si l'on regrette peut-être le manque d'audace du titre sur la forme (ambiance visuelle, système de progression, etc.), le principal est assuré grâce à la musique. Fuser est avant tout un plaisir musical. Moins magique que Disney Fantasia en son temps, il n'en demeure pas moins ludique voire grisant par moments. Mention spéciale à la mouture PC, qui doit être particulièrement appropriée grâce à l'utilisation de la souris.

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