Test | Onimusha : Warlords
24 janv. 2019

Le service minimum

Testé par sur
Aussi disponible sur
Onimusha : Warlords
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 15 janv. 2019
  • Genre Action

Faire revivre des licences disparues peut sembler une bonne idée, que ce soit pour les joueurs ou l'éditeur. Et mettre en avant Onimusha : Warlords a de quoi susciter l'émoi, mélangeant nostalgie d'un jeu chéri par beaucoup et potentiel important pour un nouvel épisode. Pourtant, Capcom nous a habitué progressivement à des jeux remasterisés d'une qualité très limite. Préparez votre plus beau wakizashi pour faire seppuku à vos souvenirs.

L'histoire

À l'époque Sengoku, Samanosuke Akechi est un ronin qui parcourt les chemins sans but. Quelques jours après la chute de Nobunaga Oda, du clan Oda, lors d'une grande bataille entre les deux clans les plus puissants de l'époque, il assiste impuissant à l'enlèvement de la princesse Yuki du clan Saito (le clan victorieux). Avec l'aide d'une kunoichi nommée Kaede, il part à la rescousse de la demoiselle. Mais ils apprennent rapidement que Nobunaga Oda a passé un pacte avec les démons et que la vie lui a été redonnée. Samanosuke s'engage alors sur sa propre voie, celle de renfermer toutes les âmes des démons échappées grâce au pouvoir du clan Oni scellé dans un gant.

Initialement pensé comme le Resident Evil sauce Japon féodal, Onimusha : Warlords est vite devenu une référence en matière de beat them all. D'ailleurs vous retrouvez le mécanisme de collecte d'âme dans beaucoup de jeu de nos jours encore (Dmc, Darksider...). Le jeu propose d'explorer un château du Japon du XVème siècle. Les décors sont en 2D tandis que les personnages sont en 3D. Malheureusement, le tout a très mal vieilli et donne souvent l'impression que le personnage de Samanosuke souffre d'exophtalmie prononcée. Le mode 16/9 n'arrange rien, les décors étant juste étirés. De son inspiration du début, Onimusha : Warlords garde la caméra plan fixe sur les angles qui bougent d'une façon assez frustrante.
L'histoire d'un ronin attaché à une princesse

Le principe

Il est possible de faire évoluer vos armes avec les âmes collectées.

De façon générale, Onimusha : Warlords est un beat them all qui a été source d'inspiration pendant de longues années. Votre héros, muni d'un katana, doit découper toute une ribambelle d'ennemis qui se présente face à lui. En plus des attaques, vous devez alterner les gardes et les esquives pour optimiser votre efficacité. Progressivement dans l'aventure, vous récupérez trois nouvelles armes dotées d'éléments feu, foudre ou vent ainsi que d'armes secondaires de jets, afin de vous débarrasser de tout ce qui ne touche pas le sol. Vous avez aussi la possibilité d'améliorer votre armure en trouvant des sets d'équipements dans différents coffres.

Le point fort Onimusha : Warlords vient du fait de collecter des orbes élémentaires (au nombre de trois) qui vous donnent accès à trois pouvoirs et trois nouvelles armes. En plus de varier vos combos grâce à ces armes, vous disposez ainsi de trois super attaques qui vous permettent d'infliger de sérieux dégâts. La lame du vent vous permet par exemple d'invoquer un tourbillon tandis que le katana de l'éclair vous permet de foudroyer un ennemi. Votre progression passe donc par l'utilisation de ces différents talents, surtout que la difficulté du jeu est assez élevée malgré sa courte durée (comptez moins de 5 heures en normal). Progressivement, en récoltant des âmes, vous pouvez faire évoluer armes et pouvoirs pour déchaîner toute votre puissance. Bien sûr, cela vous force par moment à farmer l'expérience pour être sûr de passer une zone.
Sortir son sabre et tout trancher

Pour qui ?

T'as vu mes gros yeux ? Ne fais plus jamais ça !

Onimusha : Warlords est décevant. Certes, le jeu de base est respecté, la maniabilité légèrement améliorée mais les gros défauts restent présents. Les ajouts de cette version sont minimalistes et trahissent un certain empressement (comme le 16/9 qui est en réalité un zoom). Alors que la PS2 est encore largement disponible et qu'Onimusha se trouve aisément en occasion, l'achat paraît loin d'être nécessaire.
Les fans absolus, et encore

L'anecdote

Les angles des caméras vous laissent régulièrement prendre des coups pour rien.

Onimusha : Warlords a tout de même évolué sur un point important : la maniabilité. En effet, la version PS2 demandait d'utiliser le pavé directionnel tandis que cette version HD se joue au stick comme tout bon jeu actuel. Si globalement, l'expérience proposée manette en main est meilleure, il faut aussi dire que le manque de travail sur les caméras est encore plus rageant. Il n'est ainsi pas rare qu'un changement de caméra entraîne un changement de direction de votre personnage qui repart aussitôt en arrière (avec donc un nouveau changement de caméra). Votre personnage étant plus vif que le jeu à ces moments-là, vous êtes déjà reparti dans la zone précédente que la caméra n'a pas encore changé. Vous le découvrirez à votre insu, si parfois les ennemis se cachent dans l'angle, ces problèmes de changements intempestifs de caméra sont souvent source de stress et de perte de points de vie.
Maniabilité améliorée et les caméras de la mort
Les Plus
  • Le coup de projecteur sur une série qui a servi de base à beaucoup d'autres jeux
  • Les points forts du jeu de base (variation de gameplay, absorption d'âmes...)
Les Moins
  • Des textures HD à peine lissées pour un résultat pas terrible
  • Le 16/9 qui est un 4/3 étiré
  • Les défauts du jeu de base (caméra, lourdeur, durée de vie...)
  • La disparition des musiques d'origine pour une sombre histoire de droits
  • Les ennemis qui se coincent parfois dans les murs
Résultat

Onimusha : Warlords est à la limite de l'intérêt d'une version remasterisée et de ce que l'on en attend. Avec ses textures tout juste lissées, un nouveau mode de difficulté, les musiques d'origine retirées et le reste laissé dans son jus, même pour 20 euros, l'achat paraît difficile à justifier. D'ailleurs en l'état, il est à se demander si le simple portage de la version Xbox première du nom (une version enrichie sortie un an après Onimusha) n'aurait pas été plus judicieux. Quitte à choisir, ressortez vos anciennes machines avec votre jeu sur CD.

Partagez ce test
Tribune libre