Test | Tearaway
19 févr. 2014

Un jeu en carton ?

Testé par sur
Tearaway

Dans le monde du jeu dématérialisé où les grosses productions se confondent avec des jeux dits indépendants, Tearaway tente de sortir son épingle du jeu. Une ambition légitime au regard de son concept, mais qui risque d'être noyée dans la pléthore de jeux à petit budget sortant chaque mois... C'était sans compter sur son support au catalogue encore rachitique : la PlayStation Vita.

L'histoire

L'intérêt de Tearaway ne réside pas tant dans son histoire que dans ce qu'elle implique : la destruction du quatrième mur au profit d'une omniscience pour le moins surprenante. Vous êtes un Vou, une entité qui (en quelque sorte) se rapproche de Dieu. Quand je dis vous, je ne parle pas de l'avatar que vous contrôlez mais bel et bien de vous en tant qu'individu, jouant avec vos grosses mimines sur votre console. Ainsi, le jeu met à profit votre image pour l'incruster dans les environnements, en plus de vous demander de vous servir de vos mains pour progresser (nous reviendront là-dessus plus tard). Malgré ça, vous contrôlez également un bonhomme, un messager ayant pour but de remettre une lettre à quelqu'un... à savoir vous, le Vou. Tearaway a donc pour ambition de mélanger deux mondes : le virtuel et le nôtre. En quelque sorte, le titre est un god game singulier, non pas basé sur l'influence d'une entité sur un peuple, mais plutôt sur le destin d'un personnage.
Une histoire de pronoms ?

Le principe

Il faut parfois dessiner des éléments puis les appliquer à des personnages.

Pour mener sa lettre à destination, le messager doit compter sur l'aide du destinataire, c'est-à-dire le Vou. Si le joueur contrôle le messager comme n'importe quel autre héros de jeu vidéo, il lui arrive aussi d'interagir directement avec l'environnement. Souvent incrusté en arrière plan, il peut surtout se servir du pavé tactile à l'arrière de la PS Vita pour résoudre des énigmes avec ses doigts : faire sauter le personnage avec des tambours, faire apparaître ses doigts dans le jeu, actionner des mécanismes... Le principe est assez ludique, d'autant que la diversité est au rendez-vous. A mi-chemin entre plateforme et aventure, Tearaway mise assurément plus sur son gameplay que sur son esthétisme atypique mais peu attrayant.
Avec les mains

Pour qui ?

Des phases plus conventionnelles ont ausi présentes. Ici, vous chevauchez un cochon.

C'est la grande question de Tearaway. D'un côté, le titre ne séduira ni les fans de "boom-boom", ni les fans d'aventure épique. Le jeu se destiné plutôt aux amoureux des jeux-concepts avant tout basé sur le ludisme. D'une certaine façon, Tearaway vise le même public que Nintendo, avec un game design recherché et une utilisation ingénieuse des fonctionnalité du support (le tactile, le gyroscope, l'appareil photo, le micro...).
Et Nintendo ?

L'anecdote

L'appareil photo est mis à profit, notamment pour révéler des éléments.

Tearaway permet de débloquer des croquis téléchargeables sur internet. En les imprimant, vous pouvez confectionner des maquettes en papier plutôt amusantes. Quand on vous dit que le jeu mêle le virtuel à la réalité !
La maternelle
Les Plus
  • Un jeu qui exploite parfaitement la console
  • Une vraie réflexion sur le point de vue
  • Des mécaniques qui prêtent à sourire
  • Typiquement le genre de jeu capable de séduire les amoureux du gameplay
Les Moins
  • Peu engageant visuellement
  • Une histoire minimaliste
Résultat

Tearaway est assurément l'un des titres qui exploitent le mieux les spécificités de la Vita. Jeu qui pousse à réfléchir (notamment sur la notion de point de vue dans le jeu vidéo), le titre sait également surprendre et amuser. Finalement, seules la direction artistique (ni chatoyante ni originale) ainsi qu'une histoire peu engageante en rebutera certains. Tearaway se destine donc avant tout aux amoureux du gameplay, qui trouveront ici un jeu fourmillant d'idées amusantes.

Partagez ce test
Tribune libre