Test | Call of Duty débarque sur PSP
07 mai 2007

Testé par sur
Call of Duty : Roads to Victory

C'est la guerre. La guerre des consoles. Avec la toute-puissance du PC, sa robustesse, ses performances, sa fluidité, il fait peur à la petite PSP. Frêle, fragile, délicate, est-elle capable d'accueillir sur son bel écran 16/9 un jeu aussi fort que Call of Duty ? Elle réussit à dompter cette version baptisée Les Chemins de la Victoire dessinée particulièrement pour elle. Au risque de vous plaindre de l'atroce maniabilité des premiers instants, concentrez-vous plutôt sur l'univers guerrier richement reconstitué et placez-vous au cœur de l'action. C'est la guerre, et contre toutes attentes, la PSP dispose de toutes les armes pour vous faire gagner.

Haut, bas, gauche, droite

Un FPS sur PSP ? Vous ne semblez pas convaincu. Et vous avez un peu raison, car jamais vous n'aurez autant de souplesse dans les déplacements ou les mouvements de tête qu'avec une souris, un pointeur Wii ou un stylet Nintendo DS. Inutile d'alimenter le sempiternel débat des First Person Shooter, console ou pas. Constatez simplement que sur PSP, vous sacrifiez la fluidité au profit de mouvements saccadés. Call of Duty : Les Chemins de la Victoire vous place dans la peau d'un soldat allié en plein débarquement de 1944. Les missions s'enchaînent dans les corps US, Canadien puis Britannique, bien souvent derrière les lignes ennemies. Malgré la prise en main moyenne que le jeu propose, les missions sont suffisamment bien construites pour vous emmener d'un point A à un point B, en passant par une multitude de micro-objectifs qui viennent rythmer les actions de jeu. Un mélange tout à fait adapté à la PSP, avec des choix et des sacrifices mais au profit du divertissement sur la console portable de Sony. Et le résultat étonne, puisque l'ennui est un mot banni de ce Call of Duty portable.

Sortez couvert

Voici une belle mission dans les airs.

Vous ne vous arrêtez jamais, tout juste pour mourir de temps en temps. Votre progression dans chaque mission est articulée par des points de contrôles qui marquent l'achèvement d'un objectif entre chaque action majeure. Vous êtes face à une succession de situations qu'il vous faut résoudre et enchaîner pour atteindre la finalité de votre mission principale, le tout sous une forme extrêmement linéaire. Il vous est impossible par exemple de contourner un bâtiment pour échapper à l'attaque de l'Axe, vous devez les combattre de front ou du moins en vous protégeant derrière les éléments du décor. Certains espaces plus ouverts comprennent deux immeubles en vis-à-vis avec une cour intérieure, ou encore un étroit champ de bataille où vous pouvez circuler librement pour contenir l'attaque ennemie. Utilisez les portes, les tables, les renfoncements des tranchées pour vous abriter du feu ennemi tandis que vous rechargez ou ajustez votre tir. Comme dans les autres volets de la série, vous n'avez pas de compteur de santé ; cependant si une balle vous touche, votre vision et vos forces faiblissent. Une deuxième et c'est la mort, ce qui implique un retour au dernier point de sauvegarde. Rien de bien compliqué, vous êtes finalement toujours poussé à avancer.

Il faut bien que quelqu'un gagne cette guerre : vous

La ville s'effondre, vous êtes le seul encore debout.

D'emblée vous êtes lâché dans une ambiance de guerre qui prend aux tripes. Tandis que votre chef de section vous explique qu'il va falloir accompagner un convoi de ravitaillement, le premier camion explose à quelques mètres de vous, le souffle vous plaquant au sol. Long silence cotonneux puis un sifflement terrible dans vos oreilles. "Char ennemi droit devant !" hurle votre chef, tandis que vous courez déjà vers l'entrée des tranchées. S'en suit une avancée éprouvante alternant les mitrailleuses lourdes de l'ennemi et les chars à exploser à coups de bazooka. Vous rencontrez également des tireurs isolés s'acharnant sur le convoi à coup de lances-roquettes qu'il vous faut éliminer au fusil sniper en alternant rapidement les coups de gâchette qui vous permettent de zoomer, une pression sur flèche droite pour retenir votre respiration et... Quand le dernier camion passe finalement le point de passage, vous décrispez vos doigts de votre PSP et contemplez béatement la médaille qui vous est attribuée. Car si vos camarades de troupes sont sans cesse présents à vos côtés, ils ne servent en réalité qu'à prendre les balles à votre place. Vous descendez la quasi-totalité des ennemis au cours d'une mission, autrement dit vous effectuez le travail d'un surhomme sur le champ de bataille.
Les Plus
  • L'aide à la visée : parfait pour palier au manque de précision de la PSP
  • La mise en avant de l'action rapide et directe
  • Des missions riches et variées
  • Malgré la rigidité des contrôles, les dompter apporte une large satisfaction et rend le jeu nettement plus amusant
Les Moins
  • Pensez à jouer dans un endroit sans reflets de lumière
  • Une IA totalement à la traîne
  • Bien trop court
Résultat

Un char à exploser ? C'est pour vous. Des documents à aller chercher au fond d'un QG ennemi ? Vous êtes volontaire. Un canon à plastiquer ? Vous y allez, toujours partant ! Cette implication renforce la diversité des missions mais apporte une certaine frustration quant à l'efficacité de vos frères d'armes. Notons qu'ils restent tout de même plus actifs que dans un Medal of Honor : Avant-garde. Vous trouverez d'ailleurs de nombreuses similitudes dans ces deux titres, allant jusqu'à des missions extrêmement semblables. Call of Duty : Les Chemins de la Victoire reste cependant plus varié dans la mise en scène de vos missions, vous faisant endosser différents rôles dans un espace-temps plus étendu, balayant l'ensemble de la seconde guerre mondiale sur de nombreux fronts. Une fois encore, sa prise en mains particulière peut paraître rigide dans les premiers temps. Mais une fois l'action lancée, difficile de décrocher. Vous suivez le fil des missions richement rythmées et parvenez à faire votre cette prise en main pour arriver, finalement, à une fluidité optimale dans vos mouvements. Un régal !

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