Test | Command & Conquer 3 fois plus de dégâts
25 avr. 2007

Testé par sur
Command & Conquer 3

Il n'est pas utile de présenter les Command & Conquer. Souvent décliné en Red Alert ou autres Generals avec certaines déviances de gameplay, la série reste le fer de lance des amateurs de RTS nerveux. Bonne nouvelle pour ses inconditionnels : ce nouvel épisode est digne du volet originel, pas moins que ça. Il reprend les bases de son succès, les remet au goût du jour et, devinez quoi, le résultat est excellent !

La guerre peut commencer

Avant de démarrer, sachez qu'ici il n'y a de place que pour la guerre. Oubliez les avancées de gameplay. Ne pensez même pas à ce que ce nouvel épisode donnerait avec tel zoom de tel jeu, ou tel système de construction de tel autre. En lançant Command & Conquer 3, vous faites un bond en arrière de 10 ans. En fait, vous revenez le jour où vous avez acheté le premier volet. Vous mettez le CD dans votre lecteur 2x et c'est parti ! Le titre laisse toujours une place de choix à une présentation soignée, toute en vidéos. Heureusement, les compressions ont bien évolué. Et c'est en qualité DVD que l'histoire se met en place. Accompagnés d'un très bon doublage, des visages familiers vous placent dans le contexte. Des petites jeunettes pour le moins croustillantes sont aussi de la partie, certains acteurs de série (LOST, V) le sont aussi. Et vous n'allez pas vous en plaindre, surtout que chacun des personnages prend de l'importance et une personnalité au cours de l'histoire. Le ton est vite donné : dans la guerre qui oppose le GDI au NOD, vous êtes au beau milieu. Et s'il devait y avoir sondage, il ne vous donnerait pas forcément gagnant.

Didactiquoi ?

Le Tibérium, ce pour quoi vous vous battez.

Vous qui avez déjà tâté du RTS, oubliez le didacticiel. Celui-ci est en plus répété lors de la première mission du côté des gentils, avec un "G" comme GDI, ceux-là mêmes qui souhaite voir le Tibérium disparaitre de la surface de la Terre. Car en plus d'être polluant, ce minerai aux fortes capacités énergétique excite les convoitises, et plus particulièrement celle du NOD, toujours mené par le charismatique Kane. Les deux campagnes solo vous font combattre pour le même but mais vu sous deux angles différents. C'est extrêmement intéressant car vous vous attachez à chaque camp. Chacun d'eux possède des arguments qui tiennent la route. Le scénario vous place en 2047 et, pour une fois, la paix dure. Mais en apparence seulement, car alors que vous vous félicitez d'avoir su gérer un petit accrochage, un missile détruit l'un de vos satellites. A partir de ce moment, les narrations – soignées – vous emmènent de missions en missions. Toutes de haut vol.

Comme au cinéma

Rien ne vaut un petit coup de pouce pour bien démarrer.

C'est dans une ambiance sonore cinématographique que vous volez d'objectifs en objectifs. Ceux-ci vous sont indiqués en cours de partie. De plus, ils sont symbolisés sur la carte. Une encyclopédie s'enrichit au passage d'articles concernant les unités que vous combattez ou utilisez, ne vous laissant jamais perplexe face à vos interrogations. Ne pensez pas que ce principe simplifie les missions. Il permet justement de les structurer au mieux. Vous ne vous concentrez ainsi que sur votre quête principale : combattre et détruire les points donnés dans un ordre précis. Ces missions sont enrichies d'objectifs cachés, et de points secondaires à accomplir. Ces derniers ne bloquent en rien votre progression. Ils améliorent la note finale de vos missions, que vous pouvez rejouer à un niveau de difficulté différent à tout moment. Force est de constater que suivre le fil du combat en respectant ces points secondaires l'enrichit. De cette manière, vous placez et exploitez au mieux vos unités. Une fois encore, interdisez-vous de penser que ce fil d'Ariane vous formate les altercations : la preuve en images.

La mort peut être si belle

Ça explose, ça vole en éclat et les ombres suivent.

Au fil du jeu, vous traversez plusieurs environnements distincts. Urbain, désertique, même apocalyptique, tous ont un point commun : leurs décors ne sont pas des plus détaillés. Mais qu'importe ! Dès les premiers mouvements de troupes, vous ne pouvez que vous régaler des nombreux effets visuels. Explosions, distorsions, effets de chaleur et particules en surnombre flattent la rétine. Les bâtiments ne sont pas en reste. Quant au fonctionnement de votre base, c'est tout aussi fidèle à l'esprit originel de la série. Du côté du GDI, vous déployez votre véhicule de construction mobile. Positionnez à côté des centrales qui fournissent l'énergie nécessaire au fonctionnement de la base. Récoltez bien sûr le Tibérium, toujours à l'aide des fameux collecteurs. Suivez ensuite les instructions pour créer vos unités terrestres, navales ou aériennes. Le GDI permet d'élaborer des véhicules lourds. Le NOD vous met plus dans la peau d'un chef de guérilla. Ses unités sont plus fragiles mais compensent leur faiblesse par la capacité à se rendre furtives par exemple. Les Scrins, une race Alien qui fait son apparition à la fin du jeu, utilise quasiment le même principe de construction. Cette race permet d'étoffer et de varier les plaisirs à plusieurs. Mais ce sera tout pour eux.

Et à plusieurs ?

Sa super-arme a failli avoir raison de cette base. La contre-attaque est sans appel.

Leurs unités, tout comme les deux autres belligérants, se complètent et possèdent des capacités d'évolution. Les supers armes des Scrins sont pour le moins utiles et impressionnantes. Cependant, si votre but est de développer au maximum votre activité de Scrin, vous avez bien du mal à résister aux assauts fougueux de vos adversaires, à moins de ne dépenser une fortune en tourelles. Ce qui est handicapant pour votre but premier. Vous l'avez compris : le multijoueur est une extension naturelle de Command & Conquer 3. Les armes de destruction massive que vous employez occasionnellement dans le mode solo prennent ici toute leur dimension. Rayon à ions, secousse sismique, vaisseau-mère ou missiles viennent changer la donne. Vous êtes prévenu de l'utilisation d'une super-arme par vos adversaires. Cela vous laisse alors un laps de temps donné pour détruire son unité. Mais qui vous dit que ce n'est pas un leurre ? Prévoyez toujours un repli efficace. Le mode escarmouche est très fourni : une vingtaine de cartes font office de terrain de jeu jusqu'à huit participants. Vous pouvez choisir jusqu'au mode de combat de vos adversaires IA. Vous pouvez ainsi affronter des amateurs de rush ou une IA préférant faire le plein de grosses unités avant l'attaque. Petit bémol : il est parfois difficile de distinguer les IA par rapport à leur mode d'attaque. Les rusheurs ne veulent parfois pas sortir de leur base, et inversement. Bien entendu, l'option du choix aléatoire est disponible parmi ces 5 manières de jouer et c'est tant mieux !
Les Plus
  • Des Effets graphiques magnifiques et surtout bien intégrés à l'action
  • Des cinématiques dignes d'une série TV
  • Des missions intéressantes
  • Un mode escarmouche des plus complets
  • Une réalisation sans faille
  • Un classicisme qui fait sa force
Les Moins
  • Des décors qui font parfois un peu tâche
  • Peut être un peu trop classique pour certains
Résultat

Après cet entraînement de taille, démultiplié dans la longueur par la sortie de l'éditeur de niveaux, vous passez au mode en ligne. Celui-ci ajoute à l'escarmouche divers points, en plus d'affronter des joueurs humains. Hélas, il n'y a pas de "Capture the Flag" ou autres modes de jeux au menu. Il n'offre que du deathmatch classique en 1 contre 1 ou 2 contre 2. En plus de la voix par IP disponible, vous pouvez assister à des parties ou diffuser les vôtres. Un temps de décalage de diffusion est accessible afin d'éviter les perturbations. Un très motivant classement officiel est tenu. Vous faites ainsi profiter de vos victoires à la Terre entière, vos défaites aussi... Les parties à plusieurs sont à l'image du jeu : rapides et nerveuses. Il faut tomber sur un hyper protectionniste pour faire durer une partie plus d'une heure. Au final, il est bien dur de ne pas penser du bien de ce Command & Conquer 3 malgré son classicisme qui ne suit pas la surenchère actuelle d'ajouts d'éléments de gameplay. Il reste fidèle à l'esprit de la série, et surtout à son mode de fonctionnement qui a fait ses preuves. Pour ne rien gâcher du fond, la forme est très agréable. Chaque élément est bien pensé mais aussi bien réalisé. C'est pour toutes ces raisons que vous pouvez investir les yeux fermés, car Command & Conquer 3 vous les tiendra ouverts de longues heures durant.

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