Test | Heroes Of Annihilated Empires, premier chapitre
28 janv. 2007

Testé par sur
Heroes of Annihilated Empires

Les créateurs du célèbre Cossacks, titre impressionnant de par le nombre d'unités utilisables simultanément, vous invitent à un mélange des genres. GSC Game World présente le premier volet de sa trilogie aux titres mêlant STR et JDR : Heroes of Annihilated Empires. L'idée est bonne mais étant donnée l'ampleur de la tâche, le scepticisme naît quant à la qualité du résultat final.

Vous avez aimé le gouffre de Helm ?

C'est après une cinématique de toute beauté opposant les Elfes aux Morts-Vivants que vous démarrez l'aventure. Le décor est ainsi posé : vous incarnez Elhant l'Elfe fougueux, et il est – vous le découvrez au fil du jeu – très arrogant. Un Legolas version antipathique en somme. Fougueux que vous êtes, vous ne demandez qu'à en découdre avec les armées des morts, qui massacrent et pillent à tour de bras. Seulement voila, du côté Elfe, c'est la débâcle. Vous fédérez les troupes restantes tant bien que mal avant de relancer l'assaut. Ce premier épisode permet de vivre uniquement l'épopée Elfique qui les oppose aux revenus d'outre-tombe. Deux autres clans sont présents dans ce monde d'Aquador : les Cryo et les Mécaniciens. Ils ne sont utilisables pour l'instant qu'en Escarmouche ou en multijoueur. La tâche est néanmoins de taille et vous met à l'épreuve en bien des occasions.

Quant la magie devient réalité

ils se jettent droit dans le piège ...

Résumons de manière grossière la première heure de jeu. Elle permet de lancer à l'assaut les deux principales factions elfiques contre des squelettes putréfiés : les archers et les piquiers Elfes. Par la suite, vous connaitrez les centaures, combattrez des dragons ou des goules. L'univers traversé est bien celui du jeu de rôle, à n'en pas douter. Et le parallèle avec Le Seigneur des Anneaux est évident. C'est avec une certaine aisance, notamment grâce aux nombreux raccourcis claviers présents, que vous maîtrisez bon nombre d'unités. Hélas, les formations ne sont pas incluses. Au mieux, vous indiquez à vos soldats la direction dans laquelle ils doivent regarder. Les pouvoirs magiques quant à eux font leur apparition très peu de temps après vos premières échauffourées. Ils deviennent vite indispensables. Se présentant sous forme de cartes magiques bonnes à abattre quand bon vous semble, ils n'ont de limite que votre réserve de mana.

La fièvre acheteuse

Vous gérez un peu de monde tout de même.

Vous gagnez divers sorts tout au long de l'aventure. Ils sont offensifs, défensifs ou dits "de capacité". Le choix est varié, du ralentissement des ennemis à l'incantation d'êtres surpuissants. Ces sorts gagnent en force et en durée suivant leur niveau. Pour pallier aux coups durs et souvent aux manques de mana, des boutiques se trouvent au hasard des cartes. Elles permettent d'acquérir des fioles de santé, de poison et bien d'autres. C'est pour l'instant très classique dans la forme du jeu de rôle, donc tout va bien. Vous trouvez aussi aux détours des chemins des objets de puissance plus ou moins intéressants, et souvent bons à revendre. Vous êtes alors en droit de vous demander ce qui fait que Heroes of Annihilated Empires a de mieux que les autres titres de cet acabit. La réponse est certainement la suivante : avoir préféré le STR au système de combat au "tour par tour" dynamise et rend accessible ce titre. De plus, l'aventure de votre héros ne présente pour le moment pas de défaut majeur. Mais attention, mélanger ces ingrédients peut vite devenir explosif.

Et les hobbits dans tout ça ?

D'ici, on entend le Noir Parler. La langue de Sauron !

Evidemment, il n'est pas possible d'exceller dans tous les domaines, surtout au sein d'un seul et même titre. Vous lancez à l'attaque vos nombreuses unités au milieu de décors jolis, soignés et variés. Faisons une parenthèse sur les différentes ambiances graphiques rencontrées : elles incarnent et font ressentir la présence du type d'unité qu'elles annoncent. Vous croyez arriver dans les plaines du Mordor à un coin de la carte. Des semblants d'Orcs vous assaillent. Peu de temps après, une verte prairie, un Ant se trouve là. Les combats s'organisent plus ou moins de la même manière : les piquiers et autres costauds devant, les archers derrière. Faites l'inverse si vous le souhaitez, et constatez. Vous, en support, arrosez l'ennemi ou vos troupes de sorts magiques. En bref, l'action est présente, et vos actions indispensables. Le problème vient du fait que ces combats deviennent vite fouillis. En gros, vous alimentez la mêlée en nombre, et ça passe presque à tous les coups. De plus, les ennemis ne vous traquent pas, donc vous pouvez partir en retrait et relancer la fabrication de nouvelles troupes. Dommage.

De bonnes idées, à peaufiner

Ne vous y trompez pas, les formations explosent en 2 secondes.

La construction des bâtiments n'est pas non plus exempte de défauts. Vous ne connaissez par exemple pas le nombre de péons inactifs alors que les actifs dans tel ou tel domaine sont indiqués. Etrange. Un petit message écrit vous indique quand une construction est terminée : il aurait été préférable d'entendre un bo gros "job's done !" Warcraftien qui se remarque même au coeur de la mêlée. Ce ne sont que des soucis d'interface à peaufiner. Car cet aspect là n'a pas que du mauvais : clarté et explications sont les maîtres mots. Les ressources ne manquent pas et les constructions ne trainent pas en longueur. Il est alors aisé de concevoir votre village, qui devient bientôt une forteresse. Néanmoins, sans un minimum d'organisation, il faut abattre certaines unités sous peine d'assister à des embouteillages. En effet, le pathfinding n'est pas au top de sa forme. Cela pourrait être amusant si certaines de vos unités attendues en renforts n'allaient pas se faire dévorer par des Goules en se trompant de chemin. De ce fait, vous évitez de trop utiliser la mini-map et perdez un temps précieux lorsque vous êtes au combat. Ça en devient handicapant.
Les Plus
  • Graphismes chatoyants
  • Univers des D&D
  • Scénario soigné
  • Tout plein d'unités pour un rush incessant
  • Un côté accessible qui plait
Les Moins
  • L'histoire ne prend pas
  • Problème avec les Audigy
  • Combats brouillons
  • Sauvegarde rapide au moment de la mort de votre héros !
  • Pathfinding à revoir
Résultat

Le passage en Hack'n'Slash laisse apparaître le plus gros défaut de Heroes of Annihilated Empires. Votre héros n'est pas un molosse et il doit quasiment en permanence se retirer afin de regagner des points de vie après une série de coups donnés. Ce qui donne : "je te touche, je vais me reposer". Et ainsi de suite. Cela casse le rythme de jeu imposé par l'autre facette du titre : le STR. En fait, l'équilibrage des points de vie des boss et de votre personnage est loin d'être étudié. Néanmoins, au fil de l'aventure cette faille s'amenuise en fonction de la progression de votre protégé. Mais elle ne disparaît jamais totalement. Retenez aussi par la même que l'ambiance générale, même si elle souffre des défauts cités, n'en perd pas tout son intérêt. Vous prenez plaisir à arpenter les longues et difficiles missions qui composent le titre. A moins d'être vite découragé car il faut cependant une bonne dose d'acharnement pour en voir le bout. Ce n'est pas le scénario, qui est pourtant de qualité, qui vous porte jusqu'à la fin du jeu. C'est plus la curiosité car le mélange des genres est des plus intéressants. Notez seulement que faire cohabiter ces deux mondes tout en gardant leur profondeur est un défi qui sera peut être relevé dans le prochain volet. En attendant, voila ce qu'il est convenu d'appeller une mise en bouche.

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