Test | Iron Harvest 1920+
04 oct. 2020

Un jeu de stratégie qui en a sous le capot

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Iron Harvest

D'inspirations assez explicites, Iron Harvest arrive avec une proposition stratégique à base d'uchronie misant sur le dieselpunk. Il est temps de se lancer dans une variante des plus grands conflits du XXe siècle et de voir ce qu'il se passe sous le capot.

L'histoire

Iron Harvest s'inscrit à l'aube du XXe siècle, dans une réalité alternative où les technologies diesel ont atteint leur paroxysme. Au revoir les chars d'assaut et autres tanks, les mechas réécrivent les événements sur le champ de bataille. L'univers dieselpunk ne s'éloigne cependant pas de l'Histoire telle que vous la connaissez, puisqu'il pioche allègrement dans les références historiques du violent passif occidental – ces fameuses guerres mondiales qui ne vous sont pas inconnues – en mettant en scène une uchronie qui frappe dans le classique, mais avec justesse.

Les factions dépeintes sont des variations des véritables nations ayant pris part aux violents conflits de notre temps : la Rusviet, la Polonie et la Saxe. Chacune dispose de sa propre campagne présentant une histoire globale à toutes et mettant en scène des protagonistes et antagonistes récurrents. Les références sont abordables, et le jeu se permet de présenter un univers aisément accessible – pour une culture occidentale tout du moins. Tout l'intérêt scénaristique se porte sur ce dernier, au détriment d'une narration plutôt classique et basée sur des héros aux motivations ordinaires – dans ce qui se fait dans le milieu héroïque évidemment.
Iron Harvest vous plonge en plein théâtre de guerre d'un univers alternatif

Le principe

Une base bien fortifiée, espérons qu'elle tiendra...

Reposant sur un contexte épique, Iron Harvest est un jeu de stratégie en temps réel dans la veine d'un Company of Heroes – d'où le jeu tire beaucoup d'éléments – ou encore d'un Starcraft/Warcraft en poussant plus loin. Vous disposez de trois factions jouables, avec pour chacune leurs héros et unités spécifiques. Amis du genre de la stratégie, vous ne serez pas dépaysés, les bases de gameplay sont évidemment de la partie. Cependant, la proposition de Iron Harvest n'est pas de l'ordre de la macro-gestion – les ressources s'obtiennent en capturant des points stratégiques, et les bâtiments de production ne sont qu'au nombre de deux en plus du QG. Tout l'aspect tactique prend alors sens dans la micro-gestion, là où les bons placements et déplacements font toute la différence. À la façon des Company of Heroes, comme cités plus haut, votre infanterie peut se placer à couvert, à l'intérieur de divers bâtiments, ou traverser le champ de bataille baïonnette à la main. La gestion diffère à l'utilisation des méchas au pas bien plus lourd, mais le principe reste le même. La vitesse de réaction et de lancement des ordres est votre meilleur atout. Les escarmouches sont globalement plutôt intenses, et laissent plus de place au rush qu'à un jeu sans pression, à moins de vous embourber dans un conflit stagnant façon guerre de position.
La cible est principalement la micro-gestion de ses unités

Le contenu

Prendre avantage de l'environnement est la clé.

Classique dans le genre, Iron Harvest contient les modes connus de tous lorsqu'il s'agit d'un jeu de stratégie en temps réel. Tout d'abord le mode campagne, qui permet de prendre en main une par une chaque faction. Bien qu'accompagné d'un scénario et de cinématiques assez bien réalisées, il vous permet principalement de vous faire la main avec la gestion et la tactique sur le champ de bataille, tout en présentant par moments un vrai défi en difficulté élevée. C'est là le bon moyen de vous familiariser avec les trois factions et leurs unités respectives avant de vous plonger dans les véritables challenges. Il est par ailleurs possible de jouer à la campagne en multijoueur, offrant une rejouabilité à celle-ci. De plus, un mode défi permet de pousser l'expérience de la campagne un peu plus loin une fois terminée.

Le cœur du jeu se porte sur les escarmouches. Il est possible de se battre contre l'ordinateur, mais celui-ci ne propose qu'une faible menace même en difficulté la plus élevée. Vous pouvez tout de même utiliser ses adversaires comme terrain de jeu afin de découvrir le mode plus en profondeur. La véritable difficulté se situe en multijoueur. L'ennemi est alors imprévisible et sait riposter face à vos assauts. L'ajout quelques semaines après la sortie du jeu d'un mode classé est fortement bienvenu, puisque Iron Harvest semble tout droit conçu pour être joué en compétitif.
Un contenu assez varié pour plaire à tous

Pour qui ?

L'arrivée du mode classé est plus que bienvenu !

À vos APM ! Tout droit ciblé pour le compétitif, notamment avec l'arrivée du mode classé, Iron Harvest frappe dans la micro-gestion pointilleuse. Vous y trouvez ici votre compte en tant que joueur assidu et invétéré. Le défi principal se trouve en multijoueur, et sa profondeur tactique vous offre un large panel d'expériences. Par ailleurs, les joueurs plus occasionnels ne sont pas en reste. En effet, le mode campagne offre une expérience plutôt complète, et son mode coopération peut vous offrir de belles soirées avec un ou une ami(e).
Le mode multijoueur est le véritable défi du jeu

L'anecdote

Visuellement explosif !

Après avoir terminé la première campagne et laminé mes adversaires sur le mode escarmouche contre l'IA, je me suis naturellement et avec assurance tourné vers le multijoueur. Cependant, c'est avec malheur que je me suis retrouvé face à un joueur ayant connaissance de la vraie méta du jeu, me prenant de court sur tous les points, alors que je tentais de résister vainement. C'est à ce moment là que j'ai réalisé la force avec laquelle Iron Harvest impose une connaissance à avoir pour rivaliser en ligne. Une bonne pioche dans le milieu de la stratégie compétitive.
Un jeu d'une bonne profondeur tactique

DLC - Iron Harvest : Operation Eagle

Les combats prennent de la hauteur.

Iron Harvest revient après plusieurs mois avec une première extension au contenu assez étoffé. De quoi gonfler le contenu pour encore des heures durant. Ouvrant un nouveau pan de son histoire, Operation Eagle s'intéresse à l'entrée de l'Union Américaine d'Usonia – son équivalent des États-Unis comme vous l'aurez compris – dans la guerre. À la façon dont l'Histoire s'est déroulée, l'Usonia fait le choix de s'impliquer plus fortement dans les conflits, auparavant concentrés sur les échanges commerciaux avec l'Ancien Monde. C'est donc toute sa force de frappe qui s'en trouve impliquée, instaurant un nouveau standard technologique : les véhicules aériens. Toujours dans son esprit dieselpunk, ce sont de véritables forteresses héliportées et faites de métal, cordes et tissus, qui vont désormais parcourir le champ de bataille. Voilà de quoi relancer l'équilibre qu'on trouvait jusqu'à maintenant au sein des différents types d'unités, sans toutefois renverser totalement la balance – ce sont plus des variantes des unités véhiculées déjà existantes qu'un véritable nouveau type à part entière.

Qui dit évolution dans la trame des conflits avec l'arrivée d'une nouvelle faction, dit nouveaux fronts et nouvelle campagne. Celle-ci va vous mener au travers de déserts et paysages d'inspiration arabe. Les intérêts des usoniens les portent à ouvrir ce nouveau front pour faire face aux saxoniens qui contrôlent ces territoires. C'est à force d'alliance avec les peuples locaux que la guerre va faire rage. Ce mélange de cultures apporte une belle dimension à cette nouvelle faction assez classique dans le genre de la stratégie aux époques contemporaines – avec ses unités allant de snipers légers aux véritables Space Marines. Il en va de soit, de nouvelles cartes pour le mode escarmouche sont aussi de la partie, de quoi vous faire relancer le multijoueur si vous l'aviez quitté.

Cette première extension apporte un joli contenu, assez conséquent pour vous faire revenir batailler. Cependant, elle ne révolutionne pas non plus le gameplay proposé jusqu'à présent – mais ce n'est pas un mal. Si vous aviez apprécié Iron Harvest à sa sortie, vous apprécierez Operation Eagle.
Un contenu assez conséquent pour vous rappeler au combat
Les Plus
  • Une micro-gestion qui fonctionne du tonnerre
  • Un univers dieselpunk classique mais efficace
  • De beaux visuels accompagnés de leur musique épique
  • Le DLC Operation Eagle ouvre de nouvelles portes de gameplay bienvenues
Les Moins
  • Un fil rouge de campagne assez classique
  • Des cinématiques traînardes techniquement, mais qui gardent leur effet
Résultat

Piochant parmi les plus grands du genre, Iron Harvest propose une expérience de stratégie en temps réel se basant sur un univers dieselpunk uchronique. D'une envergure tactique assez précise, le jeu se base principalement sur l'aspect micro-gestion et fait fi de tout aspect économique. Iron Harvest se lance avec simplicité dans le genre. Le concept prend tout son sens lors d'escarmouches multijoueur, mais offre une campagne qui – sans être transcendante – est agréable à jouer. Le tout fonctionne extrêmement bien et promet de nombreuses heures de jeu.

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