Test | Grandia HD Collection
22 sept. 2019

Une version HD un peu bâclée

Testé par sur
Aussi disponible sur
Grandia HD Collection

Entamée en 1997 sur PlayStation première du nom, la série Grandia devait être un concurrent à celle des Final Fantasy. Malgré deux épisodes à suivre en 2000 sur Dreamcast et PS2 avec Grandia II puis en 2005 Grandia III (jamais sorti en Europe), la licence n'atteindra pas son objectif avec les coups de massue donnés par Square Enix. Redécouvrir en 2019 des jeux qui ont quasiment disparu sauf dans nos cœurs de gamers est toujours une bonne surprise. Amis de la nostalgie, bienvenue dans ce test.

L'histoire

Le monde de Grandia est coupé en deux : d'un côté les humains qui ont favorisé la technologie, de l'autre une race « sauvage » qui favorise la magie. Vous incarnez Justin, un adolescent rebelle envers sa mère et l'autorité, amateur d'aventure, qui part à la découverte de ruines anciennes en compagnie de son amie d'enfance Sue. Sur place, et après avoir échappé à l'armée, ils y rencontrent Liete, une jeune femme mystérieuse, qui les invitent à aller découvrir la civilisation disparue, lien entre les deux mondes. Il n'en faut pas plus à Justin pour partir à l'aventure et révéler les secrets de ce monde déchiré. Le scénario est classique et les rebondissements sans surprise. Pourtant l'ensemble est cohérent et l'humour rehausse l'intérêt pour l'histoire.

Fini l'adolescence et le passage à l'âge adulte, Grandia II change complètement de décor et de héros. Vous incarnez Ryudo, un Geohound solitaire, sorte de mercenaire pas très regardant sur ses missions, qui ne croit qu'en l'argent qu'il recevra en récompense de son travail. Sa profession n'est vraiment pas bien vue par le peuple qui le conspue régulièrement, l'ignore ou le fuit. Pourtant, le clergé local vous confie une mission : escorter Elena, une jeune prêtresse de Grana, jusqu'au lieu d'une cérémonie particulière et veiller à sa sécurité. En tant que non-croyant, vous n'êtes bien sûr pas le bienvenu à la cérémonie et vous ne pouvez que constater les erreurs commises. Rien ne s'est passé comme prévu et Elena est maintenant possédée par les ailes de Valmar. Vous prenez alors la direction de Saint Heim pour rencontrer le pape Zera et ainsi aider la jeune prêtresse. Là aussi ne vous attendez pas à une super grande originalité, pourtant l'histoire est plaisante à suivre et les dialogues donnent particulièrement de la matière au scénario.
Deux jeux, deux mondes et deux histoires

Le principe

Surveiller la barre d'action est le plus important durant un combat.

La série des Grandia présente sensiblement le même gameplay d'un épisode à l'autre. Vous êtes dans des J-RPG qui se différencient de leurs concurrents en installant un mélange de combat en temps réel et en tour par tour. À l'écran, une barre indique l'ordre d'attaque des personnages, ainsi que ceux qui ont déjà une action en cours. Quand vient le tour d'un personnage, une pause tactique se met en route vous permettant de choisir votre action : attaque, critique, magie, objet, etc. Toutes ces actions nécessitent du temps de préparation et ont une incidence sur le déroulement du combat. Une attaque placée sur un monstre qui ne cible pas votre personnage peut entraîner un contre le faisant reculer sur la barre d'action. Un critique placé au bon moment peut annuler l'action d'un ennemi et le renvoyer tout au début du temps d'action. Mais inversement, une magie ou une technique prennent du temps à se préparer et vous risquez de vous faire contrer avec la même incidence sur vous.

Bien sûr, vu que vous dirigez un petit groupe, chaque personnage a sa spécialité dont il faut tenir compte pour survivre aux combats. Car Grandia est spécialement réputé pour sa difficulté et la nécessité de se battre de façon ultra répétitive, malgré le fait de voir les ennemis à l'écran. Pour le reste, vous êtes face à du grand classique avec une gestion de l'équipement comprenant des objets ayant des effets sur la résistance au poison ou au sommeil par exemple. Vous avez aussi toute une série d'objets consommables à collecter sur les différentes cartes de terrain. Car chaque lieu passe par l'accès à la carte qui vous permet d'arriver dans la zone désirée, comme dans le bon vieux temps. Si l'on peut trouver les combats répétitifs, il faut aussi rappeler qu'il est nécessaire d'atteindre un certain niveau pour finir une zone. Vos magies et vos techniques ne progressant que par l'utilisation, il est impératif d'aller à l'affrontement pour être sûr de ne pas stagner.
Un mélange surprenant mais efficace

Pour qui ?

La VF est tellement douteuse que passer le jeu en anglais paraît inéluctable.

Avec la sortie de Grandia HD Collection, c'est surtout les amateurs de J-RPG à l'ancienne qui vont se régaler. Se replonger dans le système de combat de Grandia est assez plaisant mais il faut aussi avouer que l'amélioration n'est pas spectaculaire. Si le passage au 16:9 est réussi sans déformer les objets, l'absence de réel bonus (vitesse * 2, pas de combat, barre de HP au maximum ou invincibilité) vous plonge ou replonge dans une expérience brute, voire même difficile pour Grandia. Et nous n'avons pas encore évoqué les crashs sur la version Switch.
Les joueurs de RPG à l'ancienne

L'anecdote

Certains décors donnent tout son sens à cette version HD.

Je n'ai pas évoqué le point le plus important pour une version HD, à savoir les retouches apportées aux jeux. Pour Grandia comme pour Grandia II, il y a eu un petit lifting de fait avec un lissage des textures et un passage au 16:9. Si l'effet sur Grandia est réussi, les effets de flou rajoutés autour de certains détails, notamment les icônes des personnages, montrent que le travail a été bâclé. Mais si c'est tolérable sur Grandia, c'est franchement décevant sur Grandia II puisque le jeu ralentit régulièrement voire crash en plein milieu de partie sans raison apparente. J'ai pour ma part dû recommencer deux fois le début de l'histoire avant de pouvoir sauvegarder à la première auberge puisque le jeu plantait après la cinématique pendant les premiers mouvements. Et je suis loin d'être le seul à avoir ce genre de soucis. C'est franchement pénible de sauvegarder toutes les cinq minutes ou de serrer les fesses quand l'exploration d'un donjon vous pousse trop loin d'un point de sauvegarde.
Remastered HD = qualité ? Pas forcément
Les Plus
  • Le plaisir de retrouver Grandia et Grandia II en français
  • Le système de combat toujours plaisant malgré les années
Les Moins
  • Ou est passé Grandia III ?
  • La traduction française de Grandia II
  • Pas de nouveauté ou presque (accélérateur, bonus XP)
  • De nombreux crashs qui poussent à sauvegarder très souvent
Résultat

Jouer à Grandia HD Collection est un mélange de sensations déconcertantes qui vous poussent d'un extrême à l'autre assez rapidement. D'abord il y a l'envie de redécouvrir les deux jeux contenus dans la collection, de vivre les aventures des deux personnages principaux, et d'utiliser correctement le système de combat, mélange de tour par tour et de temps réel. Et puis, vous lancez Grandia II. Et là vous vous interrogez sur le temps pris pour cette adaptation. Le jeu propose une VF, sauf qu'elle semble parfois directement sortie de Google Traduction. Mais surtout, le jeu crashe comme rarement, ce qui vous pousse à sauvegarder toutes les cinq minutes juste pour ne pas recommencer un dialogue. Si vous ajoutez à cela l'absence de bonus, vous avez affaire à une version HD réalisée à la va-vite presque décevante.

Partagez ce test
Tribune libre