Test | Anthem

18 mars 2019

Le monde d'Anthem, Bastion, a été créé il y a longtemps par les dieux Démiurges. Étrangement, ceux-ci ont abandonné leur création inachevée en laissant sur place l'outil qui leur a permis cet exploit : l'hymne de la création. Les hommes et les créatures locales s'affrontent pour le contrôle des terres et les humains se sont réfugiés dans d'immenses cités défendues par des murs encore plus grands. Les reliques laissées par les dieux sont exploitées mais malheureusement celles-ci demeurent instable. Les humains en ont pourtant tiré des technologies surprenantes comme le Javelin, un exosquelette individuel, qui ont permis une paix instable, mais une paix tout de même. Pourtant, deux ans avant votre aventure, une faction rebelle d'humains, le Dominion, tente de s'emparer d'une des reliques des dieux, ce qui a pour effet de créer une énorme tempête perpétuelle : le Maelstrom. La cité perdue, vous fuyez avec votre armure et vous voilà, deux ans plus tard, à faire des petits contrats comme freelancer. Jadis héros, vous devez aujourd'hui faire face à une population réticente à votre présence mais qui demande souvent votre aide.

L'univers créé par Bioware est luxuriant et verdoyant. Le monde de Bastion se rapproche d'ailleurs beaucoup de l'univers de films comme Avatar ou Star Wars qui ont été sources d'inspiration. Le lore du jeu est riche mais il n'est pas mis en avant directement. Il faudra lire les entrées du Cortex pour en apprendre plus sur les différentes guerres et les factions présentes. Par contre le bestiaire n'est pas très varié et c'est un peu regrettable, cela nuit à l'effet d'immersion. Vous pouvez aussi croiser par endroits des murs invisibles qui sont l'indication de nouvelles zones qui se débloqueront plus tard. C'est vraiment très limite.

C'est là que le jeu est attendu et les premières prises en main des Javelins ne sont que bonheur et joyeuseté. Après un saut et la pression de la touche R3, vous avez cette sensation d'être Tony Stark qui prend la première fois les commandes de son armure Mark III. La prise en main en vol est facile et intuitive. Vous avez même la possibilité de faire du vol stationnaire pour observer les lieux. L'ensemble est simplement enivrant. Et quand les phases de tir commencent, le bonheur continue. Le jeu propose des commandes classiques pour un TPS. En plus de vos armes à feu, vous disposez d'une grenade (LB), d'un pouvoir spécifique (RB), d'un effet de support de zone (LB + RB) et d'une super attaque (flèche du haut sur le pavé directionnel) qui se recharge avec le temps. Et l'ouverture du feu sur un groupe d'ennemis donne un résultat ô combien grisant. Car en plus des dégâts physiques des munitions, vous pouvez placer des dégâts élémentaires de glace, de feu ou d'électricité. L'enchaînement de ces différentes attaques donne lieu à des combos dévastateurs. Ces combos sont d'ailleurs d'autant plus intéressants en y ajoutant de la variété dans les Javelins présents.

Car Anthem est avant toute chose un jeu multijoueur qui nécessite de se connecter à un groupe de joueurs, amis ou non. Chacun ayant son Javelin et chaque Javelin ayant ses spécificités, les combinaisons sont alors à optimiser. Il existe pour le moment quatre types d'exosquelettes. Le modèle commando est le Javelin mixte : bon partout mais excellent nulle part, il permet de peaufiner avant de choisir son style ou de performer dans tous les domaines. Le Tempête est celui destiné au soutien et tirs à distance. Il est aussi celui qui utilise le plus d'attaques élémentaires pour geler ses ennemis, les figeant sur un cours laps de temps, ou les faire brûler. L'intercepteur est la version hyper mobile des Javelins, mais aussi hyper fragile, qui fait énormément de dégâts avec ses armes tranchantes au corps à corps. Et le Colosse, pour finir, est le destructeur du groupe, celui que l'on arme de lance-grenades et d'un fusil à pompe pour aller occuper l'ennemi de très près. Et ce qui est plutôt bien pensé, c'est que vous pouvez changer et équiper n'importe quel Javelin en une partie (contrairement aux classes de Destiny par exemple).

Par contre, rendu au hub du jeu Fort Tarsis, le tableau est beaucoup moins beau. Vous passez en vue première personne, vous ne courrez pas dans un dédale de couloirs qui s'impose à vous. Chaque PNJ est placé à un bout de la carte et les allers-retours sont nombreux. Pour minimiser la perte de temps, vous empilez les demandes afin de les enchaîner en missions. Certes, l'endroit est beau et les dialogues sont nombreux avec quelques petites interactions ici et là, mais hormis la collecte de codex (des textes qui vous en apprennent plus sur l'histoire) ce hub ne sert à rien. Il aurait été préférable de le rendre plus fonctionnel, d'autant que le passage à la forge puis en expédition vous redemande un temps de chargement. Il y a bien une base d'amarrage pour regrouper les commerces et la forge, mais elle vous dispense seulement des déplacements à la première personne.

Si vous êtes un adepte des jeux de tir en escouade de quatre, Anthem ne vous a sans doute pas échappé et il est fait pour vous. Si vous êtes plutôt novice, il vous correspondra aussi avec son gameplay intuitif, des sensations dignes de Iron Man et une difficulté relative. C'est d'ailleurs ce que les premiers regretteront sûrement. La seule difficulté vient de l'augmentation du nombre de points de vie de vos ennemis sans vous forcer à pleinement coopérer ou mettre en place des stratégies. Vous pouvez aussi attendre un peu que le contenu soit augmenté pour profiter pleinement de l'expérience.

Durant les explorations libres du Bastion, vous rencontrez régulièrement des évènements tels que vaincre un Titan, aider les arcanistes, libérer des otages, etc. Si ces évènements s'enchaînent plutôt bien, il y en a un dont un défaut a été presque rédhibitoire pour moi, c'est celui qui vous oppose aux proscrits. En effet, les proscrits se déplaçant eux aussi en Javelins, vous vous trouvez face à des ennemis qui bougent énormément et qui regagnent un bouclier rapidement. Et j'ai eu le droit plusieurs fois à un ennemi qui, une fois son bouclier tombé, sortait des textures du jeu pour se mettre à l'abri. Ne recevant plus de dégât, son bouclier remontait et il revenait alors dans la bataille. Bon, j'ai réussi à force de grenades collantes à les tuer, mais j'ai bien galéré la première fois que j'ai croisé ce type de bug.