Test | Valkyria Revolution
17 juil. 2017

Chronique d'une mort non annoncée

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Valkyria Revolution
  • Éditeur SEGA
  • Développeur Media Vision
  • Sortie initiale 30 juin 2017
  • Genre Rôle

Un peu plus d'un an après la sortie de la version remasterisée de Valkyria Chronicles sur PlayStation 4, SEGA sort enfin son spin-off intitulé Valkyria Revolution. Changement de cadre et de système de jeu, la qualité est-elle toujours au rendez-vous ?

L'histoire

L'histoire ne nous projette plus dans une allégorie de la Seconde Guerre mondiale mais s'inspire plutôt de la révolution industrielle européenne. Le mana a révolutionné les mentalités et a amené la guerre en plus de l'innovation. Dès le départ, Valkyria Revolution a une idée un peu agaçante : exposer une première diégèse avant de vous plonger dans un flashback (l'époque de l'aventure), pour enfin nous proposer un deuxième retour en arrière. En effet, le jeu narre l'histoire Amleth, héros solitaire et ténébreux que vous allez incarner. En mission, lui et son escouade anéantissent un robot gigantesque, avant que le protagoniste s'éclipse avec un général adverse. Il l'interroge au sujet d'une certaine Maria avant de le tuer faute de réponse. C'est donc à l'aide d'un flashback que vous comprenez qu'il est à la recherche de plusieurs généraux qui permettraient d'avoir des nouvelles de la jeune femme. Hélas, en tuant son adversaire, la guerre est plus que jamais déclarée.

Valkyria Revolution a un scénario plus intéressant qu'il ne paraît mais pâtit d'un emballage très décevant qui nuit carrément à l'expérience. Bien que les musiques de Mitsuda fassent – comme toujours – le travail, difficile d'être emballé par l'aspect technique du titre. Si la version Vita peut probablement faire illusion, la mouture PlayStation 4 s'avère à peine digne de la génération précédente, au point que la mouture remasterisée du premier volet semble plus belle. Plus gênant encore : le scénario est mis en scène d'une façon indigente, qui n'est pas sans rappeler les productions japonaises d'il y a une dizaine d'années. Oui, ça fait mal.
Une structure étrange et un emballage de 2007

Le principe

Mystérieux et ténébreux, Amleth est comme son nom de héros : pas très subtil.

Valkyria Revolution prend aussi un virage en matière de gameplay, en proposant une jouabilité mêlant jeu de rôle et action. Votre personnage doit attendre quelques secondes pour exécuter une action, ce qui ne vous empêche jamais de vous déplacer comme bon vous semble dans la zone de combat. Une fois l'action prête, à vous d'enclencher des attaques au corps-à-corps ou de mettre le jeu en pause pour faire appel à vos armes et pouvoirs secondaires (des magies ou coups spéciaux). Le jeu pêche par son côté simpliste et son manque d'équilibre global, certaines action étant anormalement dévastatrices (les tirs à distance) ou efficaces (les esquives vous rendent souvent invincible).

Évidemment, vous retrouvez aussi toute la panoplie du jeu de rôle japonais faussement complexe et, avouons-le, un brin lourdingue. Vous pouvez gérer la stratégie de votre groupe mais aussi passer par tout un tas de boutiques permettant d'acheter ou confectionner des costumes, des armes ou des améliorations rappelant le Saint système de sphérier de Final Fantasy X. Rien de bien original donc, surtout que le jeu a cette fâcheuse tendance à être inutilement bavard, et donc à vous donner l'impression de passer plus de temps dans les cinématiques et les menus que lors des missions. À ce sujet, mention spéciale aux courts temps de chargement entre les cinématiques. Oui, quand nous vous parlions de l'aspect technique, nous ne blaguions pas !
Pas catastrophique mais inutilement indigeste

Pour qui ?

Vous pouvez changer de personnages, la jouer infiltration et interagir avec des décors... vainement.

C'est le plus grand défaut de Valkyria Revolution : il ne se destine pas à grand monde, et encore moins aux fans de la série. En effet, difficile de ne pas tomber de haut en voyant ses systèmes de jeu, tous plus approximatifs les uns que les autres. Pourtant, rappelons que Valkyria Chronicles n'était déjà pas exempt de reproche en son temps (avec une hitbox parfois douteuse). Il avait toutefois le mérite de briller dans les autres compartiments de jeu, en particulier l'esthétisme et l'écriture.
Alors là...

L'anecdote

Le plus gros souci du jeu : les sauvegardes sont rares et les cinématiques très très longues.

Si Valkyria Revolution peut être un calvaire pour quiconque est habitué au caviar, je reste surpris de l'accueil du jeu par la presse, le faisant passer pour un jeu tout ce qu'il y a de plus médiocre alors que ce n'est pas tout-à-fait le cas. En tant que rédacteur ayant testé des jeux parfois calamiteux, Valkyria Revolution est tout bonnement moyen. On peut aussi, plus simplement, le comparer à toutes les productions "japoniaise" bon marché, souvent éditées par NiS (par exemple) et qui pâtissent pour la plupart des mêmes défauts (technique surannée, scénario bavard, système de jeu bancal, etc.). Il est donc amusant de voir que certains passent pour des "petits jeux sympathiques" quand d'autres, parce qu'ils sont issus d'une série plus reconnue, sont jugés catastrophiques voire injouables par certains. Non, Valkyria Revolution est très très moyen, mais comme bien des jeux.
On va pas en faire tout un fromage
Les Plus
  • Les musiques
  • Pas fondamentalement horrible à suivre et à jouer
  • Des enjeux géopolitiques plutôt bien retranscrits
Les Moins
  • Techniquement à la ramasse
  • Une Mise en scène surannée
  • Faussement compliqué
  • Terriblement bavard, au point de faire passer Metal Gear Solid 4 pour un jeu équilibré
  • Quelques révélations téléphonées
Résultat

Valkyria Revolution est un jeu particulièrement moyen, qui laisse même un goût amer compte tenu du fait qu'il est issu d'une série reconnue. Pire, il scelle peut-être le destin de cette dernière, un an après une version restaurée qui était pourtant réussie. Valkyria Revolution est surtout un projet terriblement bancal qui n'aurait jamais dû voir le jour. En allant plus loin, il est même légitime de se demander pourquoi SEGA ne s'est pas contenté de financer les portages des épisodes PSP, certains n'étant jamais sortis en occident. Un coup pour rien.

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