Test | ARMS
20 juin 2017

Le punch du multi avant tout !

Testé par sur
ARMS
  • Éditeur Nintendo
  • Développeur Nintendo
  • Sortie initiale 16 juin 2017
  • Genre Combat

Avec une console dont le mot d'ordre est "un jeu par mois", il ne vaut mieux pas se louper. Après Ultra Street Fighter II qui a fait les beaux jours des joueurs Switch en mai, voilà que déboule ARMS, le jeu de boxe délirant de Nintendo. La firme japonaise continue t-elle sa trajectoire controversée mais implacable et... impeccable ?

Le principe

Le gameplay d'ARMS fait la part belle à la boxe et à l'élasticité façon One Piece. Vous jouez un boxeur aux bras/prothèses extensibles, avec pour seconde particularité (en comparaison d'un Punch-Out par exemple) de pouvoir bouger et sauter dans l'arène. C'est également ce ring plus ou moins grand qui fait le sel du jeu : le titre prenant en compte la reconnaissance de mouvements, même un espace incurvé ou une rangée d'escaliers prennent une importance particulière. Ajoutons à cela des bonus de zone apparaissant ici et là (santé, énergie permettant de faire des coups spéciaux, etc.) ainsi que des bombes, et vous obtenez un mélange assez original.

Surtout que les Joy-Con sont plutôt bien exploités à défaut d'être parfaits. À vrai dire, ARMS a pour principal défaut de longtemps se chercher. D'un côté les manettes font l'intérêt de l'expérience, de l'autre il est impossible de ne pas se sentir ponctuellement frustrer par le système de jeu. D'abord par les masques de collision parfois agaçants lorsque vous jouez avec la détection activée, ensuite par des épreuves pas toujours très amusantes. C'est le cas pour le volley (vous tapez dans la balle pour la faire exploser dans la partie adverse), mais surtout pour le basket qui a pour idée aberrante d'instaurer une part de hasard comme dans la réalité. Dans des matchs de seulement quelques points, cela est pour le moins étrange.

Enfin, peut-être bien plus important que ces couacs de gameplay, ARMS a la fâcheuse tendance à miser sur le service minimum. D'abord avec son solo se résumant à un parcours de dix matchs, mais surtout avec un système d'achat d'armes idiot qui gonfle artificiellement la durée de vie. Pour obtenir l'arsenal qui équipe votre combattant, vous devez participer à un mini-jeu nécessitant de détruire des cibles et des caisses. C'est sans doute, d'ailleurs, le moment où le gameplay est le plus énervant : lorsque les bras du personnage frôlent une caisse pourtant si précieuse, difficile de ne pas avoir la rage. Pour le contenu, c'est tout ce que vous aurez et ce avec quoi vous devrez composer. Oui, c'est peu.
Pas de bras, pas de contenu

Le multi

Les esquives, les sauts mais aussi la limite de temps sont au cœur du gameplay.

Heureusement, le multi rend l'expérience un peu plus intéressante. Premièrement parce que cet aspect d'ARMS met le gameplay en avant, ensuite parce que le système de matchmaking est particulièrement réussi : dans un salon constitué de plusieurs joueurs, le jeu génère des épreuves aléatoirement en fonction des membres disponibles. C'est aussi grâce au multijoueur que vous gagnez les précieux points nécessaires à "l'acquisition" de vos armes (à travers le mini-jeu évoqué plus tôt donc). Aussi, vu la difficulté à en obtenir, inutile de vous dire que vous aurez vite tendance à jouer avec un seul des dix personnages, comme dans bien des jeux de baston et comme en atteste la galerie de ce test. Évidemment, du multi local est aussi présent mais pas sûr que le jeu y soit particulièrement adapté lorsque la reconnaissance de mouvement est activée.
La fête du online !

L'astuce

Le matchmaking non classé est l'une des forces du jeu, à la fois efficace et festif !

D'ailleurs, une astuce consiste à jouer en mode nomade (ou du moins sans la détection de mouvements), avec lequel le ciblage est plus précis. Le constat est même gênant lorsque l'on observe les différences de performances dans le mode en ligne (avec peut-être 30% de victoires supplémentaires durant la rédaction de ce test). Mais plus important : pensez à jouer au mini-jeu à la manette, cela vous permettra de viser avec beaucoup plus de précision, et notamment les précieuses caisses renfermant des armes.
Déséquilibre en vue ?

Pour qui ?

Des matchs en équipes sont présents. À voir ce que la scène e-sport en fera.

L'un des défauts du jeu, c'est qu'il n'a pas vraiment le côté rassembleur de Splatoon. Ce dernier se destinait autant aux joueurs aguerris qu'aux novices, qui n'avaient qu'à adapter leur jeu en prenant l'initiative de peindre l'arène à leur façon. Ici, le concept est beaucoup plus brut et on imagine mal, quand même, un joueur novice prendre du plaisir à jouer en ligne contre des inconnus. Pour les autres, c'est bien ce mode en ligne qui fait d'ARMS un jeu digne d'être dans votre ludothèque Switch. Tout dépend donc du type de joueur que vous êtes, et de votre affection pour les modes en ligne. À voir aussi le destin du jeu sur la scène e-sport, le potentiel étant là.
Les sportifs de compétition

L'emballage

Vous choisissez votre configuration avant l'affrontement.

Enfin, il faut avouer qu'ARMS est plutôt joli. En plus d'être rapide, il a surtout pour lui une direction artistique assez géniale, à la fois atypique et colorée. Les musiques participent aussi à cette ambiance festive, notamment à travers le thème du menu qui rappelle à sa façon les hymnes des grandes compétitions sportives (coupes du monde, Jeux Olympiques, etc.). Dommage que le mode solo soit si peu habillé, ce dernier étant à la fois dépourvu de scénario et d'un commentateur (c'est tout juste si quelqu'un annonce les affrontements).
Un cachet indéniable

L'anecdote

C'est ce qui s'appelle une victoire sur le fil !

Si certaines épreuves annexes sont frustrantes (surtout que vous courrez toujours après les crédits, donc pas le temps de perdre), à l'instar de Mario Kart elles réservent parfois leurs moments riches en émotions. C'est le cas de quelques parties de basket que j'ai perdu sur le fil, ou de ce jeu consistant à détruire plus de cibles que mon adversaire et que j'ai remporté in extremis.
Amusant un temps
Les Plus
  • Esthétiquement réussi
  • Assez speed
  • Les Joy-Con qui amusent un temps
  • Un gameplay vraiment sympathique et assez profond
  • Une belle brochette de personnages
  • Le multi en ligne (et en local sans détection)
  • Plusieurs configurations de manettes possibles (mais pas forcément équilibrées)
Les Moins
  • La reconnaissance de mouvements peut poser débat à haut niveau
  • Des épreuves/modes pas toujours passionnantes
  • Le système d'achat des armes
  • Pas très adapté au multi local (avec la détection)
  • Un achat impensable si vous désirez juste du solo
Résultat

Mettant en avant la reconnaissance de mouvements, ARMS est un très bon jeu mais seulement sous conditions. La principale d'entre elles est sans aucun doute de devoir jouer en ligne pour parfaitement profiter de l'expérience. C'est d'autant plus vrai que le système de progression et le contenu sont assez discutables (voire scandaleux). En un sens, le titre s'ancre donc parfaitement dans le menu livré par Nintendo, après un Ultra Street Fighter II faisant la part belle au multijoueur local. Mais quand même, sans un solo digne d'intérêt et avec une approche parfois un peu limite, nous étions pas loin de la sanction ! Désormais, nous espérons juste que le suivi du jeu soit à la hauteur de celui de Splatoon en son temps, ce qui pourrait faire d'ARMS un grand jeu.

Partagez ce test
Tribune libre