Test | Street Fighter Alpha 3 Max ou le retour fulgurant de la 2D
25 avr. 2006

Testé par sur
Street Fighter Alpha 3 Max
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 10 mars 2006
  • Genre Combat

Préparez vos pouces, ménagez vos articulations, Street Fighter Alpha 3 Max va vous en faire voir de toutes les couleurs. Graphiquement à la hauteur de sa réputation, il reste tout aussi technique que ses ancêtres dont la jouabilité reposait sur des bornes d'arcade. Imaginez le résultat sur une PSP, ce petit objet si délicat : un vrai massacre ? Le pad analogique sera-t-il à la hauteur pour encaisser combos et coups spéciaux ? M. Bison restera-t-il indétrôné ? Blanka ne mange-t-il vraiment que des épinards ? Vous le saurez en lisant ce test.

Ca va saigner

A moins de ne jamais avoir touché un pad de console ni d'avoir pénétré l'antre d'une salle d'arcade, impossible d'être passé à côté de la saga Street Fighter. Elle sévit déjà depuis de nombreuses années, tous supports confondus. Plus de quarante titres et tout autant de fun concentré dans cette version PSP, qui se base sur l'un des épisodes les plus techniques de la série. Les quarts de tour combinés avec différents coups de poing et de pied sont le BA-Ba des combats, et savoir les manipuler avec facilité vous conduira très vite à la victoire. Malheureusement, la PSP n'a pas vraiment la forme d'une borne d'arcade, encore moins sa maniabilité. Oubliez le pad analogique qui ici vous fera faire des sauts de cabri : sa sensibilité trop élevée vous contraint à vous rabattre sur la croix directionnelle. Au bout de quelques combats, elle criera sa douleur par quelques crissements de platique. Et tous les champions vous le dirons : pour gagner, il ne faut pas avoir peur d'y aller fort sur les touches. Pour profiter pleinement de Street Fighter Alpha 3 Max, donc, il ne faut pas hésiter à pousser sa console si fragile au-delà de ses limites. Et des vôtres.

De quoi s'occuper

C'est tout ?

Avec ses innombrables persos et sa multitude de modes de jeu, Street Fighter Alpha 3 Max propose une équation de durée de vie quasi sans fin. Finir le jeu avec chaque personnage relève de l'impossible et surtout, demande un sacré paquet de motivation. Malgré le nombre, les combattants sont issus, pour la plupart, des précédents opus. Quant aux modes de jeu, ils ne restent pas moins que des combats, que nous allons ici détailler. Choisissez d'abord celui qui prendra les baffes à votre place mais qui surtout placera quelques coups de poing enflammés. Au menu, les classiques héros de la saga, plus quelques personnages venu d'autres jeux de combat comme la ravissante Sakura, tout droit venue des Rival School. Si vous êtes du genre féroce, optez pour le mythique Blanka. Les amateurs de boxe seront ravis de retrouver Balrog. Si vos préférences vont dans un autre style, vous apprécierez sûrement Sodom... Bref, il y en a pour tous les goûts.

La croix et la bannière

Pas évident à placer celui-là.

Cette quarantaine de combattants disponible dès que le jeu se lance témoigne de la richesse du titre. Car au-delà des traditionnelles touches de coups de pied et poing, chaque personnage dispose d'une série d'attaques spéciales et de combos qu'il vous faudra maîtriser très rapidement sous peine de ne jamais dépasser le stade de débutant. Pour cela, le manuel du jeu se révèle indispensable, puisqu'il recense les principales attaques de chaque personnage. Chacun a ses propres combinaisons, bien que certaines soient très proches. Comptez sur les quarts de tour face ou arrière, les demi-cercles, les combinaisons en "Z" et autres joyeusetés que malheureusement, le stick analogique interprète très mal. Là où il aurait pu être très utile, ce dernier se révèle imprécis au possible. Résultat : la croix directionnelle en prend un coup. Votre pouce aussi. Car la croix de la PSP, ce n'est pas le grand luxe non plus : plus d'une fois vous ratez un Hadouken pourtant bien senti en dérapant. Ce qui est d'autant plus agaçant que la majorité des combos se construisent à partir de doubles quarts de cercle... qui ne rentrent qu'une fois sur cinq. En plein combat, difficile d'encaisser les coups pendant que l'on essaie de placer son attaque spéciale. Heureusement, la touche "Select" de la console est paramétrable : utilisez-la comme raccourci de combo.

Dur, mais joli

Tous les prétextes sont bons pour montrer sa culotte...

Pour compliquer encore plus le tout, vous devez avant chaque combat choisir l'ISM de votre personnage : cela vous permet de jouer avec les combos à l'ancienne, ou bien avec des combos propre à ce titre. Une manière de perdre un peu plus le joueur dans toutes ces combinaisons de touches, mais qui doit certainement ravir les amateurs de la série. Ce sont bien les seuls. Le vaste champ qui vous est offert est une invitation au combat : mode "arcade", "survival", "team battle", sont des classiques immuables. Street Fighter Alpha 3 Max intègre une nouveauté, le "dramatic battle" qui vous permet de combattre à deux contre un, et inversement. Autre élément intéressant, le "World Tour", sorte de mode carrière qui se révèle plein de richesses et surtout beaucoup plus accessible : étant bien plus long que les autres, sa difficulté graduée et les conseils apportés seront l'objet d'un premier contact privilégié pour les novices par rapport à la difficulté élevée du mode "arcade".
Les Plus
  • La quarantaine de personnages aux personnalités bien démarquées
  • Des décors, animations et effets des plus réussis
  • Le meilleur jeu de baston 2D
Les Moins
  • La prise en main déplorable, à cause de la PSP et non du jeu
  • L'écran 16/9 n'est en fait qu'un 4/3 étiré
  • La gestion des ISM et de certaines techniques pour les débutants
Résultat

La beauté des décors et des animations a toujours été l'un des points forts des Street Fighter. Cet épisode ne déroge pas à la règle avec un univers complètement 2D toujours aussi réussi. Notez que certains mouvements des combattants font aujourd'hui un peu cheap, mais les superbes combos en mettent plein la vue : flammes bleues, vertes ou rouges, uppercuts hyper rapides, sauts dantesques, chaque combat est un florilège de coups rapides et de poings colorés. Le résultat final est donc fortement partagé : d'un côté vous avez en main l'un des trésors des jeux de combat, dont le passage sur PSP révèle l'éclat graphique et l'écran assure un rendu parfait. De l'autre côté, la maniabilité déplorable de la console de Sony entache le titre qui du coup, peine à accrocher le joueur. Vous peinez à rentrer des coups qui nécessitent une précision diabolique des directions, ce qui entraîne une inévitable déception. Avec un peu d'astuce – la touche "Select" – et de volonté – quelques heures d'acharnement – vous finissez tout de même par enchaîner combos et modes de jeu. Au final, mieux vaut patienter pour la compilation Street Fighter Alpha Antology qui comprend ce titre plus trois autres.

Partagez ce test
Tribune libre