Test | FIFA 17
06 oct. 2016

Un jeu de transition ?

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FIFA 17

Après un épisode faisant la part belle à la gente féminine niveau nouveauté, FIFA 17 décide enfin de se transformer en jeu scénarisé. Un beau bonus (comme toujours), mais cet épisode en devient-il indispensable pour autant ?

L'histoire

Electronic Arts a surtout axé la communication entourant ce FIFA 17 sur son nouveau mode Aventure. Dans celui-ci, vous incarnez Alex Hunter, jeune prodige du football qui doit se faire une place en Premier League anglaise. Évidemment, tous les codes du genre sont présents, qu'il s'agisse de votre ascension, de la sélection de votre équipe ou des archétypes qui vous entourent (votre rival et meilleur ami, le père absent, etc.). Comme dans les autres titres de sport reprenant ce principe, il vous faut également faire évoluer vos performances (merci les séances d'entrainement) et choisir quelques réponses bien senties faisant soit parler votre arrogance, soit votre modestie. Comme toujours, le risque est de nuire globalement à la crédibilité – déjà douteuse – du récit, même si vos réponses ont un impact sur votre nombre de fans et vos relations avec votre manager.

Le plus gros problème de ce mode Aventure, c'est justement de ne jamais trop s'extirper de la recette inhérente au genre. Si du point de vue de l'histoire la formule fonctionne toujours (après tout, c'est comme les films de boxe disposant de thématiques surexploitées mais toujours efficaces), le constat est plus mesuré en ce qui concerne l'aspect ludique. Car à force de s'inspirer de la concurrence, voire de la pomper sans vergogne diront certains, impossible de ne pas être exigeant et d'autant plus critique envers l'expérience.

En témoigne le système de notation d'Alex Hunter. Comme dans NBA 2K, chacune de vos actions est censée être évaluée par une note. Si dans la franchise de Visual Concepts le système brille par sa transparence et sa justesse, le constat est ici beaucoup plus mitigé. Il vous arrivera parfois d'éliminer un défenseur, de tirer au but, de voir un goal faire un arrêt surréaliste avant d'observer la balle s'écraser sur la transversale... tout cela en voyant la note de vos performances être abaissée sous prétexte que vous avez "gâché une occasion". Absurde. De même, contrairement à NBA 2K qui prend en compte chacune de vos actions, il est dommage de ne pas voir votre activité sur le terrain être prise en compte. Presser un joueur sans récupérer le ballon et cela n'aura aucune incidence sur votre note. C'est Edinson Cavani qui va être content...
Un mode Aventure décevant

Le principe

Vos choix jouent (relativement) sur votre nombre de fans ou vos relations avec votre manager.

D'ailleurs, cela nous pousse à aborder l'autre gros problème du jeu (qui n'en sera pas un pour tout le monde) : la faiblesse globale des défenses et l'inertie trop peu prononcée des joueurs. N'y allons pas par quatre chemins : FIFA 17 est plutôt arcade, privilégiant l'attaque et les chevauchées fantastiques à la construction pure et dure. De ce fait, difficile – contrairement à NBA 2K – d'être emballé par l'idée de jouer en défense tant la priorité est donnée à l'attaque. Au passage, FIFA 17 était lui aussi censé proposer une IA capable de s'adapter à votre style de jeu : nous n'allons pas vous mentir, la différence est imperceptible.

Toutefois, passé le mode Aventure, FIFA 17 reste un épisode finalement très drôle car spectaculaire, et qui tente quelques nouveautés. C'est par exemple le cas des coups de pied arrêtés vous proposant désormais de choisir la position du tireur, en plus de sélectionner avec plus de précision la zone d'arrivée du ballon lors des corners ou autre. Un point sympathique même si, concrètement, difficile de mesurer si le résultat est plus pertinent que par le passé.

Les penalties et coup-francs sont pour leur part assez drôles à tirer, même si le jeu a cette fâcheuse tendance à vous faire toucher les barres de façon outrancière (une question de spectacle ?). Cela nous mène à un autre point laissant dubitatif : les gardiens aux compétences toujours aussi hallucinantes. Voir l'un deux arrêter trois frappes de mules d'affiler, en pleine lucarne, a toujours quelque chose de frustrant. Plus pragmatiquement, on comprend vite qu'Electronic Arts a avant tout voulu faire de ce FIFA 17 un titre spectaculaire, qui tranche avec les volets les plus réalistes (et parfois controversés) ayant vu le jour ces dernières années.
Priorité à l'attaque

Le contenu

Ouf ! Les jolies footballeuses sont toujours là !

Évidemment, l'arrivée du mode Aventure n'a pas eu de conséquence sur le contenu de ce volet. Que ce soit en multi ou en solo, vous retrouvez les atouts habituels de la série (avec quelques bonus comme la ligue japonaise). Il est donc toujours possible de jouer à FIFA Ultimate Team, mais aussi d'organiser des compétitions féminines, ces demoiselles étant une fois de plus présentes dans le jeu.
Toujours aussi gargantuesque

Pour qui ?

Le moteur Frostbite permet à la franchise de passer un vrai cap sur le plan technique.

Chose étonnante : il n'est pas certain que les adeptes de football réaliste soient plus attirés par FIFA 17 que par PES 2017. En effet, le jeu de Konami propose de construire et de poser le jeu quand le jeu d'Electronic Arts fait la part belle à un football champagne qui, soit dit en passant, est parfaitement mis en valeur par son aspect technique et son ambiance. En effet, l'éditeur a misé sur son moteur Frostbite pour cette version, et le résultat est au final assez remarquable, au point que vous verrez une réelle différence entre cet épisodes et le précédent. Le son n'est pas en reste avec une ambiance à faire pâlir le derby entre Lyon et Saint-Etienne. Soulignons enfin l'arrivée de Pierre Ménès aux commentaires.
Les amateurs de spectacle

L'anecdote

Les entraineurs de Premier League sont modélisés, ce qui permet quelques inserts niveau réalisation.

Le mode aventure de FIFA 17 a pour défaut d'être complètement scripté, ce qui entraine des incohérences assez surprenantes et qui symbolisent plutôt bien le manque de calibrage du mode. Quand NBA 2K vous fait débuter dans un club annexe après un tour de draft, FIFA 17 multiplie les erreurs.

Par exemple, vous pouvez commencer dans votre club de cœur en Premier League et avoir quelques minutes de jeux lors des matchs. Qu'importe que vous marquiez à toutes vos entrées : le coach ne vous donnera jamais plus de temps de jeu et ne vous inscrira même pas pour la Ligue des Champions. Pire : il vous prêtera sans scrupule en vous disant de "devenir quelqu'un".

Autres choses très amusantes : voire votre grand-père vous amener un burger pour diner ; ou vous entendre expliquer à votre père que "vu que vous commencer à pouvoir mettre un peu de côté, vous devriez pouvoir lui payer un billet d'avion". Pour un joueur en Premier League, on espère bien !

Dernière anecdote sympathique : ce match contre Everton lors duquel j'ai marqué le premier but à la 88ème minutes avant qu'Alex Hunter se fasse sortir par l'entraîneur. Le jeu m'a alors demandé si je voulais continuer de jouer ou si je préférais simuler la fin du match. Quel ne fut pas ma surprise de voir, après avoir simuler les dernière minutes, que j'avais finalement perdu 4 à 1. Quatre buts adverses en cinq minutes, sérieusement ? L'inverse s'est aussi produit contre Leicester.
Le "soccer" vu par les américains
Les Plus
  • Les graphismes
  • L'ambiance
  • Un vrai sens du spectacle
  • La gestion des coup-francs/penalties
  • L'histoire toujours efficace du mode Aventure
  • Des coachs modélisés et du contenu encore en hausse
  • À l'attaque !
Les Moins
  • Les défenses à la ramasse
  • L'abondance de scripts dans le mode Aventure (et les défenses encore plus à la ramasse)
  • Un mode Aventure qui manque globalement de subtilité et de calibrage
  • Des incohérences qui agacent
  • Les god-goals et les barres
Résultat

FIFA 17 est un épisode à la fois amusant et spectaculaire. Toutefois, certains verront probablement dans cette tendance à privilégier l'attaque un petit retour en arrière, le jeu flirtant parfois avec l'arcade. Des frappes qui fusent, des arrêts venus d'ailleurs, des barres à foison... FIFA 17 semble surtout être une vitrine pour promouvoir le football champagne et l'utilisation de l'impressionnant moteur Frostbite. Proposant un contenu toujours aussi gargantuesque, le jeu peine néanmoins à convaincre lorsqu'il s'inspire de la concurrence – à savoir NBA 2K, le meilleur jeu de sport à l'heure actuelle. En effet, difficile de ne pas être un peu déçu en comparant le mode Aventure à son modèle. Quoiqu'il en soit, FIFA 17 amusera pendant un an et c'est probablement le principal.

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