Test | Tony Hawk's Underground 2 : le remix sur PSP
26 oct. 2005

Testé par sur
Tony Hawk's Underground 2 Remix

Tony Hawk et Bam Margera se retrouvent pour un tour du monde de skate et de fun. Copie presque conforme de la version consoles de salon, Tony Hawk's Underground 2 Remix n'a de remix que quelques niveaux. L'ensemble donne un vague air de déjà vu, et les fans de la série ne trouveront pas le souffle nouveau tant attendu. D'autant qu'ils seront désarçonnés par la maniabilité atroce sur PSP. Décidemment, ce titre ne cumule pas les avantages, et peine tant bien que mal à séduire le joueur.

On perd les habitudes et on recommence

Grabs, flips, grinds, manuals, switch, wallride... Si ces termes vous sont familiers, vous êtes paré pour Tony Hawk's Underground 2 Remix, alias THUG2 Remix pour les intimes. Sinon, il va vous falloir beaucoup de courage... et de patience. Car jouer à Tony Hawk sur PSP, c'est un peu comme le ski nautique : faut s'accrocher. D'emblée la maniabilité joue en défaveur de la PSP, puisque certains boutons manquent par rapport au pad de la PS2. L'habitué aura ainsi l'impression de réapprendre à jouer, ce qui n'est pas très gratifiant. Le bouton dédié à la rotation, par exemple, n'existe pas. Il faut donc choisir son trick avec une des flèches de la croix, puis se servir à nouveau de cette croix pour faire d'avantage qu'un 180°. Si au début cette pratique est très handicapante, on finit par s'y habituer. Tant bien que mal. Il n'empêche que de fait, instinctivement, on favorisera les tricks placés sur les flèches gauche et droite.

Et plus on avance – péniblement – dans le jeu, plus on se focalise sur un seul objectif. Et pour en réussir certains, il faut d'emblée commencer le round en beauté. Quand on le rate, on le recommence : bouton "start". C'est là que tout dérape. Les boutons "start" et "select" étant un peu trop proches l'un de l'autre, on appuie aisément sur ce dernier sans réellement le vouloir, ce qui provoque un changement brutal de la vue. Inutile de la reconfigurer en mode pause, il faut nécessairement être en plein jeu pour la modifier. Ce qui n'est vraiment pas très bien pensé.

Ca se joue (mal) sans skate

Il y a une drôle de mode ici : le slip est has-been

Continuons sur la maniabilité tout en embrayant sur les caractéristiques principales du jeu. Dans la série Tony Hawk's Underground, on aime bien la course à pieds. Il est possible d'attraper sa planche en main et de continuer à pieds, afin d'accéder à des passages impossibles autrement. L'idée en soi n'est pas mauvaise, mais cet aspect est vite agaçant : d'une part parce que la caméra n'est plus orientable de la même façon – faisant perdre un temps précieux – et d'autre part à cause de l'agitation intempestive du personnage. Difficile de marcher près d'un bord ou d'une balustrade sans qu'il décide de sauter par-dessus. On ne sait pas pourquoi, mais il saute, comme ça. Alors, quand on s'est amusé à grimper six étages d'échelles d'incendie pour aller chercher une misérable lettre quelconque et qu'au dernier moment il saute, on ne peut que remercier Shaba Games.

Outre ces quelques inconvénients pédestres, rappelons que la majorité du jeu se passe sur quatre roues. Mais là aussi, tout est loin d'être parfait. Ceci est principalement lié au level design. Les niveaux sont très similaires, et semblent pour leur majorité avoir été construits selon le même modèle : une sorte de "E" horizontal. De fait, certaines zones ont l'accès plutôt étroit, et il vaut mieux y aller en douceur. Mais cela reste difficile quand on est debout sur le skate, vu que le virage serré n'est pas à l'ordre du jour. Deux solutions : freiner ou passer à pieds, ce qui dans les deux cas nécessite une manipulation agaçante, alors qu'une vitesse de skate moins élevée et un level design plus adapté auraient suffit. On tombe donc souvent, on se prend de nombreux murs. Et c'est rageant. D'ailleurs, une crise de nerfs – ou tantrum – permet au joueur de balancer son skate après avoir loupé un trick. C'est marrant au début, mais on se rend compte qu'on perd encore plus de temps à le réaliser.

Le temps c'est de l'argent

Les C-O-M-B-O relèvent du vrai défi

Si le temps est si important dans THUG2 Remix, c'est parce que chaque session est limitée. Deux minutes pour réaliser un ou plusieurs objectifs, c'est souvent très court. On cherche donc à optimiser sa trajectoire, à éviter toute gamelle pour maximiser les chances de résultat. Car venir à bout d'un objectif peut parfois demander une sacrée dose de patience. Dans le mode carrière – celui où Bam affronte Tony – on passe beaucoup plus de temps à chercher et comprendre un objectif qu'à le réaliser. Sauf certains qui resteront définitivement inachevés, tant le long moment passé à comprendre ce qui est demandé peut être décourageant.

Les objectifs sont donc très variés, bien que dans le mode classique ceux-ci restent les habituels scores à atteindre, cassette cachée, lettres S-K-A-T-E à collecter, etc. En mode carrière, c'est plus confus. Tantôt il faut déclencher un dispositif qui mettra à flots un bateau. Ou bien placer des tricks très spéciaux dans un ordre précis sur une série de quarters. Ou encore trouver un personnage caché, qui lui aura une nouvelle série d'objectifs. Le plus rébarbatif étant de trouver dans le niveau l'élément qui déclenchera telle action et permettra d'atteindre l'objectif. Résultat, on passe deux minutes à s'acharner pour rien.

Heureusement c'est joli et ça sonne bien

Rock californien et plage sable fin. Que demander de plus ?

Graphiquement, THUG2 Remix n'est pas à plaindre. La PSP prouve ici qu'elle se débrouille aussi bien qu'une PS2. Les univers colorés sont très marqués par leur lieu géographique. Du coup, on se plait à découvrir les particularités de chaque niveau. THUG2 Remix se targue également d'un bon son, même s'il n'est pas aussi écorché que dans les deux premiers opus de la saga. La cinquantaine de titres semble globalement plus sage, même si certains sont produits par des célébrités comme Metallica, Faith no more, The Living Ends, The Melvins ou les Red Hot. Enfin, c'est devenu une habitude, THUG2 Remix permet comme son grand frère de personnaliser un certain nombre d'éléments : skater, objectifs, ou des tricks. Cela reste très gadget, mais permettra à chacun d'apporter sa petite touche personnelle au jeu. Quant au multi, rien de neuf sous les tropiques : le wifi aide à créer des parties, qui restent les mêmes que sur console de salon, l'écran splitté en moins.
Les Plus
  • Les deux modes de jeu et tous les niveaux
  • Les tricks, les transferts, toujours plus haut, toujours plus loin
  • Les nombreux personnages cachés
  • L'écran 16/9
Les Moins
  • Le level design de nombreux niveaux
  • La prise en main en rupture avec les versions précédentes
  • La difficulté de certains objectifs
  • Pas de partage de jeu pour le multi
Résultat

THUG2 Remix aurait pu être une véritable grenade s'il n'avait souffert des inconvénients de sa portabilité. Outre la maniabilité pénible et ses objectifs agaçants, on retiendra un level design moyen. A l'instar des épisodes précédents, les jeux Tony Hawk se suivent et se ressemblent. Ce n'est pas avec ce léger remix que les habitués seront contentés, les inconditionnels seront même pour la plupart déçus. Pour les néophytes, THUG2 Remix n'est pas le jeu le plus simple pour s'initier au skate virtuel. Afin de le maîtriser, il faut compter plusieurs heures et un acharnement de bûcheron pour commencer à prendre du plaisir à y jouer. Dommage, car le niveau d'entraînement fleurait pourtant bon la bonne idée : il s'agit du premier niveau deTony Hawk's Pro Skater, premier du nom, redessiné pour l'occasion. Ce sont des niveaux comme ça qui manquent dans THUG2 Remix, avec des objectifs potables et une maniabilité moins farfelue. Mais une fois la bête prise en main, la perséverence paye. On s'amuse, on s'éclate, on tente des tricks de plus en plus hauts, de plus en plus osés. Bref, on se la joue à la Tony Hawk.

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