Test | Project Freedom, le shooter
01 juin 2005

Testé par fâcheux sur
Project Freedom

Project Freedom n'est sûrement pas le soft qui enterrera à jamais la mémoire de nos premiers shoot spatiaux (on pense aux illustres Freelancer, Freespace et autres Wing Commander), pourtant, l'animal a du charme, une belle gueule, et offre un très bon moment de détente. C'est sûr, parler de simulation spatiale serait excessif, et le jeu n'est pas exempt de défauts, mais rien de bien grave pour qui n'est pas regardant sur la profondeur du scénar ou sur les lois qui régissent la mécanique céleste.

Bon alors c'est l'histoire d'un mec, ben qu'est dans l'espace en fait

Passons très rapidement sur ce l'histoire (banale) qui sert de prétexte à la castagne dans les étoiles. Le joueur est donc membre d'une société qui loue ses services à différentes compagnies dans l'espace intersidéral : ce sont essentiellement les transporteurs de marchandises et autres commerçant qui font appel à vous et à votre escadron pour diverses missions pas toujours palpitantes, il faut bien l'avouer, mais il faut bien gagner sa maigre croûte ma pauvre dame. Et contrairement à l'idée première qu'on pourrait avoir, c'est que l'espace intersidéral, il est très fréquenté. C'est qu'il y en a du monde là dedans qui se croise, se fiche sur la gueule et repart comme si de rien n'était.

Mimine, regarde comment j'assure au pilotage (automatique)

La prise en main du joujou, moyennant quelques minutes d'exercice, est enfantine. Ici, point de calcul de trajectoire, d'équilibrage entre la vitesse de propulsion et la qualité du bouclier ou quelque chose de ce style. Le déplacement et le tir se font à la souris. Il y a bien quelques commandes accessoires que l'on peut configurer sur son clavier, mais on peut très bien survivre sans. D'ailleurs, il ne faut pas s'attendre à évoluer dans des vaisseaux différents. On vous file un coucou de l'espace et à vous, au gré des missions, d'améliorer certaines caractéristiques de l'engin. De l'armement en passant par le blindage ou encore la vitesse, voilà les grands paramètres sur lesquels on peut espèrer influer. Pour le reste, on fonce dans le tas. Des vagues successives de – pirates, aliens, bidules – viennent asticoter votre escadrille, à vous de faire l'essentiel du taf. Tant mieux d'ailleurs parce que vos coéquipiers ne sont pas spécialement utiles (en fonction des missions) : des bavardages incessants (ce qui leur vaut d'ailleurs de se faire sucrer leur prime), des crises de cécité ou de maladresse incroyables. Vous les voyez tournoyer, en vous félicitant de temps à autres sur vos jolis shoots, mais voilà, l'IA n'est pas monstre intelligente et après tout pour un shoot, pourquoi pas.

Chérie, ne t'inquiètes pas, je te raménerai des cartes postales

Les petites escarmouches se déroulent dans un environnement fort sympathique. Débris en tout genres, vaisseaux plus ou moins à l'abandon, énormes blocs de roches destructibles, il y a souvent l'occasion de se gauffrer au choix : sur un adversaire (ça va encore), sur un co-équipier (déjà moins marrant) ou sur un énormé pavé qui se trouve sur la trajectoire finenement pensée. Optez donc pour l'une des vues les plus pratiques (touche C du clavier) : la vue à la troisième personne, en d'autres termes, la vue du chasseur. On évite ainsi quelques rencontres malheureuses. Les missions dans l'espace alternent plus ou moins avec des missions au sol : destructions de buildings, de défenses anti-aériennes, de radars. Bon c'est pas transcendant, mais les quelques véhicules au sol et autres lance-missiles vous occuperont quelques instants. Là encore, il ne faut pas s'attendre à une grande finesse tactique, mais peu importe, le gamer de base prendra bien du plaisir à shooter tout ce qui bouge voire à dézinguer tout ce qui ne bouge pas (panneaux solaires, hangars...).

Hey ! Il y a de la friture sur la ligne ! Houston, vous me recevez ?

Concernant l'aspect audio du soft, pas grand chose de notable. Il est irritant d'entendre toujours les mêmes remarques à chaque shoot (c'est du style : "Oh mais quel As !" ou encore "Nous avons un nouvel as parmi nous."), les musiques sont agréables sans pour autant tout déchirer et encore une fois, un tantinet répétitives. C'est parfois très énervant, mais bon, rien n'interdit de pousser sa chaîne stéréo ou son lecteur de mp3 à fond pour dégommer tout ce qui bouge. Remarquez, plongés que nous sommes dans le feu de l'action, tout ceci n'a finalement pas un intérêt primordial. Un peu de soin apporté à logs audio n'aurait pas été de trop.
Résultat

On s'amuse donc bien avec Project Freedom, la maniabilité est sympathique pour un néophyte. A coups de roquettes et autres tirs lasers, les missions se déroulent sans grandes difficultés mais sans grande originalité non plus. Et pourtant, on continue d'avancer, guidés par je ne sais quel réflexe primaire : moi voir alien – moi balancer la sauce sur ce tas de cloportes pas bien finauds. Le soft fait clairement appel à une recette éculée dont on se demande encore comment elle peut faire des adeptes. Il ne s'agit même pas ici de customiser le vaisseau en super destroyer, le truc est ailleurs, peut-être dans la facilité qu'il y a lancer une partie avec une facilité déconcertante (le soft n'est vraiment pas gourmand d'ailleurs). Les parties sont courtes, nous sommes très loin d'un Homeworld par exemple, mais Project Freedom, à mes yeux, montre que même avec du matos de base, on peut passer un bon moment, sans prise de tête, pourquoi pas en fin de journée après le taf.

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