Test | IronFall : Invasion
13 avr. 2015

Un TPS qui ne chute pas sur 3DS

Testé par sur
Aussi disponible sur
IronFall : Invasion

IronFall : Invasion a vu son arrivée annoncée en grande pompe. Il faut dire que le jeu accompagne avec une certaine conviction la sortie de la New 3DS, mettant en avant aussi bien son écran que l'apport des deux gâchettes supplémentaires et du c-stick. Alors, simple démo technique ou expérience vraiment réussie ?

L'histoire

C'est probablement le gros regret concernant IronFall : Invasion : qu'il s'agisse de sa trame scénaristique ou de son background, le jeu fait le strict minimum. À vrai dire, c'est tout juste si l'histoire ne résume pas à des mots clés, un peu comme dans les jeux des années 80. Les héros ? Jim et sa collègue. Le but ? Sauver le monde en tuant des sortes d'androïdes extraterrestres. C'est ce que vous retiendrez de la trame, les péripéties se résumant généralement aux interactions inhérentes aux mécaniques de jeux (aller actionner çi, trouver ça). C'est dommage, car vous peinerez à rentrer dans un univers pourtant solide sur le plan technique.

Car c'est toute la force d'IronFall : Invasion qui est résumée dans sa plastique : des textures plutôt propres, du 60 images/seconde... Le jeu est costaud et ne flanche jamais. Non pas qu'il soit le premier à mettre en avant les qualités de la Nintendo 3DS, mais disons que les "gros jeux" se font tout de même assez rares sur la console du constructeur japonais. IronFall : Invasion est donc un jeu plutôt flatteur pour la console portable, et son orientation n'est pas sans rappeler celle de The Conduit sur Wii – qui avait lui aussi valeur de vitrine tout en allant à contre-courant des autres productions du support.
La déception scénaristique

Le principe

Le système de couverture est efficace.

C'est d'autant plus vrai que le gameplay tient plutôt bien la route. Le jeu propose la même configuration que Gears of War, profitant des gâchettes exclusives à la New 3DS pour adopter un gameplay plutôt plaisant. D'ailleurs, le système de rechargement est le même que celui du mastodonte d'Epic Games, tout comme le système de sprint et de couverture qui permet ici de recouvrer de l'énergie (symbolisée par votre pouls sur l'écran tactile). La progression est agréable, surtout que le jeu est malin : si la jouabilité manque parfois de précision, la frustration se dissipe rapidement au regard de la facilité (relative) du titre, qui vous laisse toujours une marge conséquente pour rater quelques tirs. Un bon point.
L'ambition d'un grand

Le multi

Ce genre de passages (relier des câbles sur l'écran tactile) permet de varier un peu les situations.

IronFall : Invasion propose un mode multijoueur qui se révèle être bienvenu. Pourquoi ? Car il permet de profiter du gameplay tout en s'affranchissant de la campagne solo au scénario assez insipide (même si elle reste un bon exercice en vue du multi). Ce mode jouable en local ou sur internet a un petit goût de nostalgie : ici, pas de fioriture et vous vous concentrez sur l'essentiel, un peu comme dans les jeux du début des années 2000. Si IronFall : Invasion vous permet de choisir vos configurations, il esquive plus ou moins le piège de l'équilibrage en évitant les mécaniques de jeu trop complexes. Pas de bonus à foison ou autre, simplement des batailles dans des maps heureusement assez exigus. En découle un mode plutôt amusant, même s'il est dommage que certaines armes prennent vite le dessus sur d'autres (c'est par exemple le cas des fusils à pompes ou des armes lourdes). Un mode tout de même divertissant de par son côté rentre-dedans.
Droit au but

Pour qui ?

Vous pouvez parier et gagner des crédits dans le mode multi.

Le titre de VD-dev se destine à une catégorie de joueurs un peu particulière, à savoir les personnes possédant une 3DS mais n'ayant pas de consoles de salon, et qui désirent goûter aux jeux "pour les grands". Si des titres de ce genre peuvent exister sur smartphone, la solidité technique d'IronFall : Invasion plaide clairement en sa faveur, tout comme les différentes configurations en matière d'ergonomie. En effet, même si aucune n'est véritablement idéale (dommage que la 3DS normale ne dispose pas des gâchettes supplémentaires, sans quoi la possibilité d'y ajouter le circle pad aurait fait fureur), le jeu reste néanmoins jouable et divertissant à plusieurs.
Les adeptes de la 3DS

L'anecdote

Le jeu est plutôt solide techniquement, dommage que la direction artistique soit un peu décevante.

D'ailleurs, si vous voulez vous affranchir de la campagne solo, les développeurs ont eu la bonne idée de proposer différentes versions du jeu sur l'eShop, avec notamment la possibilité de n'acheter que le pan multijoueur. Voici une formule qui peut en convaincre certains, même si l'aventure principale a au moins l'avantage de nous introduire au gameplay. Si vous êtes adeptes des parties endiablées avec votre 3DS, vous savez quoi faire, d'autant qu'IronFall : Invasion est l'un des seuls titres décents du genre.
À la carte
Les Plus
  • Techniquement très solide
  • Plutôt jouable
  • Une difficulté très bien calibrée
  • Le multi, plutôt sympa
  • Le menu "à la carte"
Les Moins
  • Une direction artistique passe-partout
  • Un scénario décevant
  • L'importance de certaines armes dans le multi, qui tronquent un peu l'équlibre de jeu
Résultat

IronFall : Invasion ressemble peut-être à une vitrine pour la 3DS, mais une vitrine plutôt belle. Un peu à l'instar de Metal Gear Solid 3D, Super Smash Bros. for 3DS ou de Xenoblade Chronicles 3D, la raison d'être de ce jeu réalisé par trois frenchies est de montrer ce dont est capable la portable de Nintendo. Si certains prouvaient qu'il était possible d'adapter un titre PS2 ou Wii sur 3DS, IronFall : Invasion montre que la console est susceptible de voir naître des jeux adoptant un gameplay similaire à celui de Gears of War. Un bel exercice servi par un multijoueur séduisant. Il est toutefois dommage que la direction artistique et le scénario de la campagne passent autant au second plan. On se prendrait presque à espérer une suite remplissant un cahier des charges plus fourni.

Partagez ce test
Tribune libre