Test | Bayonetta 2
10 nov. 2014

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Bayonetta 2

En 2010, Bayonetta créait l'évènement et s'imposait comme le digne successeur de Devil May Cry. Pas étonnant avec Hideki Kamiya (réalisateur sur DMC) aux commandes. Pourtant, malgré des critiques dithyrambiques, Bayonetta a peiné à trouver son public. La suite ici présente a néanmoins vu le jour, et ce grâce au soutien de Nintendo.

L'histoire

Après la défaite de Balder, le monde retrouve son calme. Un peu trop d'ailleurs. Alors que Bayonetta fait ses achats de Noël avec son acolyte Enzo, elle rencontre Jeanne, autre sorcière bien connue des fans de Bayonetta. Cette dernière alerte notre héroïne : les anges n'ont pas fait parler d'eux depuis trop longtemps. Il n'en fallait pas plus pour qu'ils apparaissent et que le chaos s'installe. Alors qu'elles semblent toutes deux maitriser la situation, Bayonetta perd le contrôle d'une invocation et cause la mort de Jeanne... enfin presque, puisque notre sorcière bien-aimée dispose de 24 heures avant que son amie traverse l'enfer pour de bon. Elle décide donc de partir pour l'au-delà. Pour ce faire, direction Naotun, une ville où l'eau est Reine. D'après une légende, cette cité renfermerait un passage menant vers l'autre monde. Sur place, elle rencontre Loki, un jeune garçon ayant lui aussi d'étranges pouvoirs...

L'histoire de Bayonetta valait le détour pour plusieurs raison, et notamment pour la façon dont elle maniait l'ésotérisme pour mettre en valeur sa sublime héroïne : Bayonetta, femme à la fois séductrice, provocante et libérée. En ce sens, Bayonetta reste l'une des plus exceptionnelles héroïnes du jeu vidéo, de celles que le média a longtemps fantasmé en regardant le cinéma. Moins surprenante que le jeu initial, cette suite reste néanmoins portée par la belle, qui semble s'être assagie et avoir gagné en maturité. Élément principal de Bayonetta 2, l'eau retranscrit d'ailleurs plutôt bien le changement d'ambiance avec le premier jeu. On regrette quand même la présence d'archétypes symboliques mais moins subtils qu'autrefois. Loki, par exemple, est un adolescent insupportable qui peine à suppléer les personnages secondaires d'autan. Heureusement que son rôle évolue plutôt finement au fil de l'aventure, et que Rodin, marchant d'armes peu communes, est toujours de la partie.
"Je connais une sorcière qui n'as pas froid aux yeux (ni ailleurs)"

Le principe

Heureusement, notre sorcière n'a pas complètement perdu son sens de l'humour.

Tout d'abord, le niveau de difficulté de Bayonetta 2 a été revu à la baisse (ceux qui veulent corser le challenge peuvent évidemment jouer en difficile). S'il convient d'aborder cet aspect en premier, c'est parce que l'un des principaux défauts de Bayonetta résidait dans la frustration émanant de plusieurs facteurs : caméra brouillonne, progression chaotique, actions contextuelles ridiculement punitives... autant de points qui ont été corrigés dans Bayonetta 2. Premièrement, la gestion des achats a été revue, et dans le bon sens. Alors qu'avant vous passiez votre temps à acheter des sucettes ou des cœurs pour améliorer la santé de l'héroïne, cette suite optimise le plaisir de jeu en vous donnant plus de crédits à dépenser, et en rendant les affrontements un brin plus faciles. Un sentiment dû à la refonte des esquives, plus permissives et déclenchant l'envoutement plus fréquemment : esquiver une attaque au bon moment ralentit les ennemis. Mieux gérée, la caméra évite pour sa part les désillusions d'un coup porté hors de l'écran. Et quand bien même, contrairement au premier épisode, vous faire toucher n'entraine plus la perte abusive de votre magie.

Mis bout à bout, ces ajustements améliorent grandement l'expérience de jeu et font de Bayonetta 2 une suite véritablement meilleure. Certains pouvaient craindre de ne pas retrouver la démesure du premier épisode mais il n'en est rien. Dès les premières minutes, les boss gigantesques font surface et les combos se déchainent. Histoire d'ajouter encore plus de gigantisme à l'ensemble, les développeurs ont intégré une nouveauté plutôt pratique : la possibilité d'utiliser sa magie pour réaliser des coups surpuissant. C'est à vous qu'il revient de choisir entre le fait de gagner en puissance ou de révéler votre côté démoniaque en effectuant des "attaques sadiques". Globalement, bien que le jeu tend moins vers le n'importe quoi (les passages en moto/missile du premier volet), il brille toujours pas son dynamisme, la démesure de certains chapitres et un bestiaire à la fois varié et impressionnant. Ceux qui craignaient que Platinum Games peine à maintenir le cap peuvent donc être rassurés.
Être une femme libérée, c'est enfin plus facile

Le multi

La confection de sucettes est plus utile. Et pour cause : vous trouvez des ingrédients plus souvent.

Surprise ! Bayonetta 2 possède un mode multijoueur. Rien d'extraordinaire puisqu'il s'agit de défis jouables en coopération. Les ennemis pouvant être affrontés dépendent de votre progression dans le solo, en fonction des adversaires déjà combattus, et il est possible de miser des crédits pour remporter le jackpot. Bien qu'il ne constitue pas le plat principal de Bayonetta 2, ce mode Double Apothéose a le mérite de prolonger le plaisir et de rajouter un peu de challenge pour les plus acharnés. A noter que celui-ci n'est disponible qu'en ligne.
Halo quoi

Pour qui ?

Malgré la débauche d'effets visuels, l'action est toujours lisible.

Le tour de force de Bayonetta 2, c'est d'être à-même de convaincre les joueurs qui trouvaient le premier épisode brouillon. A la fois moins frustrant, mieux calibré et plus coloré, le jeu est aussi une réussite esthétique et graphique. Bayonetta 2 n'a peut-être pas eu la chance de sortir sur next-gen, certes, mais il fait tout de même mieux que son aîné, avec quelques passages et décors particulièrement réussis. Cerise sur le gâteau : le jeu tourne en 60 fps et bénéficie d'une fluidité jamais vue à ce jour pour un beat'em all. Enfin, le titre prend en charge le tactile et il vous suffira de tapoter sur l'écran pour frapper vos adversaire. Évidemment, cette fonction demeure anecdotique, surtout qu'elle nécessite de fixer l'écran du GamePad pour être utilisée dans des conditions optimales.
Détracteurs bienvenus

L'anecdote

Présents dans Bayonetta 1 et 2, les costumes Nintendo confèrent des attaques particulières.

Bayonetta 2 a aussi la bonne idée d'être vendu dans plusieurs éditions, et notamment avec Bayonetta premier du nom. Quoi de neuf pour cette mouture Wii U ? Pas grand chose si ce n'est un framerate encore plus stable, quelques costumes Nintendo et des commandes tactiles identiques au deuxième épisode. Le portage de Bayonetta est surtout l'occasion, pour les joueurs n'ayant pu joué à la version 360/PS3, de découvrir les bases fondatrices de la série et de constater les évolutions opérées entre les deux volets. C'est aussi la preuve, en quelque sorte, que le titre était un peu "overhypé" à l'époque. En effet, difficile de revenir au gameplay (et à la progression) de Bayonetta après avoir goûté à sa suite. En revanche, le scénario et l'ambiance qui en découle réussiront sans mal à vous tenir en haleine.
C'est cadeau !
Les Plus
  • Très joli par moment
  • Techniquement très solide
  • Le gigantisme
  • Une progression plus agréable
  • Plus accessible et au moins aussi profond
  • L'exploration un peu mise en avant (environnements un peu plus ouverts)
  • Une Bayonetta qui a un peu évolué
  • Les musiques
  • Un contenu conséquent
Les Moins
  • Une écriture un peu en retrait, surtout dans la première moitié de l'aventure
Résultat

Bayonetta 2 est une suite comme on aimerait en voir plus souvent. Platinum Games a tout simplement écouté les joueurs et nul doute que Hideki Kamiya (qui a supervisé le jeu et participé à l'écriture) a tout de même veillé au grain. Plus accessible, plus profond, plus beau... Bayonetta 2 est la suite tant espérée. Et qu'importe si l'écriture est un peu en retrait (rappelons que dans l'esprit de ses créateurs, Bayonetta ne devait pas avoir de suite), le jeu fait carton plein sur tout le reste. Un jeu certifié Platinum Games, Kamiya, Nintendo... mais aussi par vous.

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