Test | Ar Nosurge : Ode to an Unborn Star
04 nov. 2014

Imparfait, mais avec des idées

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Ar nosurge

Ar Nosurge : Ode to an Unborn Star fait partie de ces jeux que l'on s'étonne encore de retrouver en France. Le titre est une préquelle au projet transmédia Ar Tonelico (notamment composé de trois jeux de rôle), plutôt méconnu chez nous. Ar Nosurge vaut-il le détour malgré tout ?

L'histoire

Dans un monde où la magie est chantée par de rares demoiselles, et où l'humanité s'est résignée à vivre dans un vaisseau-cité nommé Felion, Delta et Cass doivent infiltrer un groupe terroriste qui kidnappe des humains : le Sharl. En fait, le gouvernement de Felion doute de la fidélité de Delta et se demande si le jeune homme ne serait pas à l'origine d'une attaque passée, menée par le Sharl quelques mois plus tôt. C'est pourquoi Delta et son amie d'enfance ont pour mission de ramener l'une des leurs, une femme du nom de Sarly. Rapidement, on comprend que l'intérêt du scénario d'Ar Nosurge réside avant tout dans ses thématiques plutôt finement développées. Ainsi, outre le rapport à la liberté ou à la religion, c'est bien l'idée de binôme et les connexions qui en découlent qui prévalent. Un point confirmé au bout de quelques heures de jeu, quand un second duo fait son apparition, cette fois constitué d'une fille et d'une machine.

Si la qualité d'écriture est au rendez-vous, il est regrettable que l'histoire ne soit pas mise en valeur avec plus de panache. Entre sa technique surannée (à peine digne des premiers jeux PS3) et la mise en scène simpliste quand elle n'est pas dénuée de sens (des plans sur des pieds, des caisses, le vide...), Ar Nosurge aura du mal à convaincre les joueurs en quête de spectacle. Un constat appuyé par l'abondance de dialogues, parfois assommant et laissant plus pensé à un visual novel japonais qu'à autre chose. C'est paradoxalement l'un des points forts du jeu sur lequel nous reviendront plus tard, plus précisément lorsqu'il s'agira de parler du système d'expérience.
Joli pitch, mal mis en valeur

Le principe

En haut, les vagues d'adversaires à venir. En rouge, celles que votre magie détruira.

Comme la plupart des jeux de rôle, Ar Nosurge vous propose de combattre des ennemis. Les affrontements sont pour le moins atypiques. Seuls deux personnages sont sur l'aire de combat : la fille qui se situe en retrait, et son gardien qui prend les devants, ce dernier ayant pour mission de la protéger. Vous bénéficiez d'un certain nombre de points d'action à gaspiller pour donner des coups avec monsieur, tandis que madame accumule de la magie sous forme de chant. Un peu compliqué sur le papier, le système est finalement d'une grande simplicité, surtout que l'aspect stratégique réside presque uniquement dans le choix de l'ennemi à frapper afin de contrer les attaques. Et quand bien même ces offensives passeraient, il est toujours possible d'activer un bouclier afin de protéger votre belle. En réalité, ces combats ne constituent pas l'élément principal d'Ar Nosurge. Pour tout vous dire, les "donjons" se résument généralement à deux ou trois affrontements, pas forcément palpitants qui plus est.

Toutefois, ces batailles ont l'avantage d'apporter un peu de diversité entre deux phases de dialogue. D'ailleurs, le jeu permet de plonger dans le subconscient de sa partenaire (et d'autres protagonistes) afin de débloquer ses attaques magiques. C'est probablement la meilleure idée d'Ar Nosurge, à la fois romantique et intéressante sur le plan narratif. Une fois dans l'esprit de votre partenaire, vous êtes le seul à pouvoir voir ses secrets et idées refoulées, celles qui lui permettront de mieux se comprendre elle-même par la suite. L'idée est plutôt belle, d'autant que chaque échec dans la sélection des dialogues s'apparente à du die and retry, et vous oblige à reprendre la séquence ratée dans son intégralité. Un vrai apprentissage de l'autre, en somme. L'idée trouve sa finalité dans une cérémonie de purification, sorte de métaphore de l'acte sexuel dans laquelle vous devez assigner des gemmes aux différentes parties du corps de votre compagnon (évidemment dénudé).
De bonnes idées

Pour qui ?

Salut, ça te dirait une cérémonie purificatrice ?

La réponse à cette question est plutôt simple. Premièrement, les joueurs s'étant essayés à Ar Tonelico pourront voir en Ar Nosurge un bon moyen de renouer avec cet univers. De façon plus pragmatique, le jeu peut aussi être conseillé aux joueurs en manque d'objet vidéoludique non identifié. En effet, Ar Nosurge s'inscrit dans une pure tradition japonaise, pour le meilleur (la qualité d'écriture) comme pour le pire (l'abondance de dialogue, le fanservice parfois "limite", etc.).
Les vrais durs

L'anecdote

Ce duo est disponible après 10h de jeu. Ensuite, vous pouvez passer librement de l'un à l'autre.

Ar Nosurge est développé par le studio Gust, déjà à l'origine de la série Atelier Iris. Il n'est donc pas étonnant de retrouver, comme dans celle-ci, un système de synthétisation d'objets. A la fois simple et complet, il reste toutefois en retrait, la faute à une difficulté toute relative. D'ailleurs, il est plus que conseillé d'augmenter le chalenge dès le début de l'aventure, histoire de donner un peu plus d'intérêt ludique au titre. Vous êtes prévenus.
Souvenirs japonais
Les Plus
  • Les duos
  • Les génometrics (le système qui consiste à explorer l'autre)
  • Tout de même bien écrit
  • Les musiques
  • Des combats qui auraient pu être intéressants
Les Moins
  • Bablabla... Blablabla... Blablabla
  • Un chara-design peu inspiré
  • Une technique à la ramasse
  • Une mise en scène minimaliste
  • Des combats qui auraient pu être intéressants
  • Le manque global de challenge (en normal)
  • C'es pas un défaut mais un avertissement : en anglais uniquement
Résultat

Pour une cinquantaine d'euros, Ar Nosurge : Ode to an Unborn Star est trop bancal pour être vivement conseillé. Toutefois, le jeu n'est pas dénué d'intérêt. Si son système de combat passe au second plan, ce dernier a tout de même le mérite d'être original. Plus intéressant : les différentes thématiques et le système de progression qui en découle. Globalement, le jeu possède un charme particulier et le romantisme qui se dégage de l'œuvre constitue sa force. Dommage que le titre soit tant à la traine techniquement (framerate à la rue, environnements vides, animations qui ont dix ans de retard). Le technique ne compte pas toujours dans les jeux... sauf quand elle commence à nuire à l'immersion.

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