Test | Metal Gear Solid V : Ground Zeroes
25 avr. 2014

L'infiltration presque next-gen

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Metal Gear Solid V : Ground Zeroes

Annoncé comme un prologue payant à Metal Gear Solid V : The Phantom Pain, Ground Zeroes a, par son existence, suscité débat. Car s'il y a une chose assez caractéristique et énervante chez Hideo Kojima, c'est sa propension à jouer de son statut de "petit génie du jeu vidéo" afin de se mettre les fans dans la poche. Bien que la prétention du bonhomme puisse agacer, il faut reconnaître que le résultat est à la hauteur. En général.

L'histoire

L'histoire, ou plutôt ce qui s'en approche, est la grosse déception de Ground Zeroes. Retenus prisonniers dans une base militaire, Paz et Chico n'espèrent même plus être sauvés. C'est sans compter la venue de Big Boss qui, pour l'opération, a troqué sa base et son armée pour sa bonne vieille combinaison. Si Ground Zeroes déçoit, c'est parce que sa structure est pour le moins grossière : une cinématique de début, une de fin et basta. Pourtant, le final vaut justement le détour et vous laisse un plaisir coupable. "Merde, en fin de compte, vivement The Phantom Pain !", c'est ce que vous vous direz devant la maestria du montage final, jouant parfaitement sur l'émotion. D'ailleurs, la scène trouve sa prolongation dans une bande-annonce téléchargeable via un code présent dans la boîte du jeu.
Un début et une fin

Le principe

Les cinématiques de début et de fin sont tout de même brillamment montées et mises en scène.

Malgré sa structure narrative aux allures de simple démo, Ground Zeroes laisse augurer de bonnes choses pour The Phantom Pain. Afin de camoufler les scripts si caractéristiques des jeux d'infiltration, Kojima Production a rendu les rondes des gardes plus naturelles, en plus de supprimer toute indication concernant leurs champs de vision. De même, étant donné que le jeu permet de parcourir l'intégralité de la base, l'appréhension de l'environnement est plus intéressante qu'auparavant. Désormais, un bâtiment entier ou une tente peuvent faire office de cachettes et le level design ne se résume plus à un couloir à traverser. C'est d'autant plus vrai lors des missions annexes qui se déroulent de jour. Il n'est pas rare non plus de se faire repérer par inadvertance, juste car vous n'aviez pas remarqué qu'un garde tournait la tête dans telle ou telle direction à un moment précis.

Certes, le jeu conserve quelques gimmicks liés au genre (comme le fait de marquer les ennemis avec des jumelles pour les voir déambuler à travers les murs), mais le tout gagne grandement en réalisme. Un point accentué par la progression au sein de la zone, jamais linéaire. Parfois, il ne faut pas hésiter à interroger un garde ou écouter des cassettes pour obtenir des informations sur la mission. Et une fois l'information obtenue, c'est à vous d'atteindre l'objectif comme bon vous semble. Car Ground Zeroes fait partie de ces rares jeux, comme Dishonored, qui donnent au joueur la sensation de progresser par lui-même. A ce titre, The Phantom Pain risque d'être de ces jeux dont il fait bon de partager notre expérience avec des amis, histoire de comparer les aventures. Évidemment, cela est également possible avec Ground Zeroes, sauf que l'aventure est trop courte pour être parfaitement révélatrice de la chose. Comptez deux heures pour finir la quête principale (sans vous faire repérer). Heureusement que des objectifs secondaires sont présents.
Annonciateur du renouveau de la série

Pour qui ?

Il est possible d'appeler l'hélicoptère à plusieurs endroit pour exfiltrer les cibles.

Au regard de son prix et de son contenu, Ground Zeroes ne convaincra que les fans les plus ardus de la saga. A 29 euros, l'existence de Ground Zeroes n'est pas vraiment justifiée, surtout que la structure du jeu rappelle quand même celle d'un simple démo plutôt que celle d'un véritable prologue. Et ce n'est pas la révélation finale qui y changera véritablement quelque chose. Intégrée à The Phantom Pain, l'expérience aurait peut-être été plus percutante.
Les adeptes

L'anecdote

Il y a plusieurs façons de gérer une situation. Le partage de vidéo sur next-gen est intéressant.

Quand on dit "prologue", on pense inévitablement à celui de Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty. C'est d'ailleurs ce qui rend Ground Zeroes si fade. A contrario du tanker de Metal Gear Solid 2, le prologue de Ground Zeroes manque de rythme et pâtit de l'absence d'un boss. Sans compter qu'il est payant.
Souvenirs, souvenirs
Les Plus
  • La cinématique de fin
  • Vers une infiltration next-gen ?
  • Un réalisme mesuré mais présent
  • Le montage et le mixage
  • Le Fox Engine, sympa
Les Moins
  • Deux heures pour la quête principale
  • Une structure narrative à la limite du foutage de gueule
  • Globalement loin d'être mémorable (contrairement au tanker de MGS2)
Résultat

S'il s'avère être un bon avant-goût de Metal Gear Solid V, Ground Zeroes ne se suffit pas à lui-même. Le titre met en avant un game design ingénieux mais paye son manque de contenu et sa durée de vie limitée. Certes, ce n'est pas un drame en soi mais le jeu peine à enthousiasmer véritablement. Ground Zeroes remplit sa mission principale (donner envie de jouer à The Phantom Pain) mais ne fera assurément pas date dans l'histoire de la série. Un achat pour les fans invétérés, si possible à prix (encore plus) réduit.

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