Test | Bioshock Infinite : Burial at Sea
07 déc. 2013

Bienvenue à Rapture, encore ?

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Bioshock Infinite : Burial at Sea - Episode 1

Bioshock Infinite a marqué une scission bienvenue avec les deux précédents opus de la franchise créée par Ken Levine. Loin des bas-fonds de la cité engloutie de Rapture, la cité de Columbia offrait une bouffée d'air frais galvanisante. Aujourd'hui nous retrouvons la fascinante Elizabeth et le brutal Booker DeWitt pour le premier DLC de la campagne à Rapture, à 20 000 lieues des airs. Un retour aux sources plutôt bien mené, mais dont l'addition est un peu salée.

L'histoire

31 décembre 1958, Saint-Sylvestre. Les coupes de champagne sont pleines, les soirées mondaines battent leur plein, le plus beau gratin de Rapture s'est mis sur son 31, mais l'ambiance est loin d'être allègre. Ceux qui ont fait les deux premiers volets le savent : cette date marque la chute de la cité fondée par Andrew Ryan dans l'oubli, la folie et l'insécurité la plus totale. Malheureusement, ce n'est pas dans ce DLC que vous vivez le déclin de Rapture de l'intérieur, du moins pas dans le premier épisode. Non, vous êtes Booker DeWitt, détective privé miséreux se noyant dans l'alcool toujours prêt à saisir une affaire. Alors que vous êtes dans votre bureau, seul, loin des festivités, une jeune femme (qui n'est autre qu'Elizabeth) se présente à vous et vous demande de retrouver Sally, une fillette disparue il y a peu. Étrange coïncidence : vous connaissiez Sally, vous l'aviez prise sous votre aile et elle a disparue sous votre garde. Pourquoi cette femme mystérieuse, froide, distante et ayant l'air de tomber du ciel cherche-t-elle Sally ? Pourquoi s'adresser à vous, Booker DeWitt, joueur, alcoolique et détective sans le sou ? Quelques éléments vous sont révélés au fur et à mesure de la progression, mais le principal, si ce n'est la quasi totalité, des révélations tient en un condensé de deux minutes lors du dénouement.
So 1958

Le principe

Une ville qui aime les enfants mais pas l'enfance.

Votre enquête commence en douceur, vous laissant profiter non seulement du décor immaculé, somptueux et lumineux des salles de réception, mais aussi de la quiétude de l'océan et du sentiment de sécurité. Une fois n'est pas coutume, pendant les quarante premières minutes vous évoluez dans une Rapture chic, brillante et éclairée de mille feux sans dégainer ou sans utiliser le moindre tonique. Mais tout est affaire d'illusion. Il suffit d'un protecteur effectuant des travaux de plombier sous-marin observé par des passants demandant : "[i]Que crois-tu qu'il y ait sous cette combinaison ?{/i]" ou "Sais-tu ce qu'il se passe quand la lumière devient rouge ? Moi je ne veux pas le savoir !" pour se rendre compte qu'un équilibre précaire règne. Ajoutez à cela un rang de petites sœurs alignées devant la foule et des ragots sur les magasins de Fontaine fermés et coulés suite à des révoltes pour renouer avec le doux malaise propre à Rapture. Après cette longue introduction jalonnée de petites missions sans grand intérêt, vous êtes enfin plongés dans la folie, la vraie, l'unique, de Rapture aux côtés des premiers Chrosômes, mis en quarantaine dans les anciens magasins de Fontaine. Encore une fois, de courtes missions qui s'enchaînent mais qui ne captivent pas toutes.

Le gameplay est le même que celui de Bioshock Infinite, à ceci près que vous pouvez désormais porter plus de deux armes. Le grappin est également présent, mais reste au final limité par l'étroitesse des salles, la taille réduite des rames et sa lenteur. Dernier ajout, le tonique Hiver d'Antan. Outre le fait qu'il vous permette de geler instantanément vos ennemis comme tout bon tonique de glace qui se respecte, vous pouvez désormais faire des ponts de glace en gelant des jets d'eau préalablement désignés histoire de joindre les deux bouts. Littéralement.
Rendez-vous en terrain connu

Pour qui ?

Un menu chrosômes Maxi Best Of avec un grand tonique s'il vous plaît. Sur place.

Bioshock Infinite : Burial at Sea s'adresse tout d'abord aux vieux de la vieille, à ceux qui ont fait (et refait) les deux premiers volets de la série. Redécouvrir Rapture, le fameux soir où tout a basculé a certes de quoi attiser la curiosité, de titiller la flamme nostalgique, mais surtout à faire du fan-service. Comme toujours, il y a fan-service et fan-service. Présentement, il faut reconnaître que le résultat est en deçà des attentes. Entre deux et trois heures de jeu (en prenant son temps et en fouillant chaque recoin pour dénicher chaque voxophone) composées de petites missions et d'une trame mise en suspens pour être révélée dans sa quasi totalité à la fin, c'est cher payé les quinze euros. Quand bien même la fin spectaculaire, avouons-le, donne une furieuse envie de voir l'épisode deux, c'est un investissement conséquent que certains pourraient regretter.
Un investissement conséquent

L'anecdote

Petite mise en garde : il est nécessaire d'avoir fini Bioshock Infinite et surtout d'avoir bien compris sa fin pour pouvoir apprécier ce DLC. Mis à part cela, voici une petite précision qui pourrait s'avérer utile. A un moment (je ne vous dirais ni quand, où et pourquoi), votre seule possibilité de progresser est de faire passer Elizabeth par une petite lucarne, la porte principale étant fermée. Si Elizabeth reste immobile, l'œil morne, à fixer la fenêtre sans rien dire, c'est que vous êtes victime d'un bug (comme bon nombre de gens à en croire les forums, y compris moi). Inutile de s'énerver, de courir et de tirer dans tous les sens : il suffit alors juste de quitter la partie, charger le dernier chapitre en date, et recommencer le niveau.
SOS bug
Les Plus
  • L'ambiance et les décors soignés
  • Elizabeth
  • Dans la continuité de la fin d'Infinite
  • Un fin qui donne envie de voir la suite
  • Le dernier ennemi
Les Moins
  • Des missions pas toujours captivantes
  • Pas de sous-titres lors de l'écoute des voxophone (le texte français est dans le menu)
  • Le coût pouvant dissuader l'achat
Résultat

Ce premier DLC de Bioshock Infinite est donc à l'image de l'environnement qu'il propose. D'un côté, le vernis présentant une Rapture des plus mondaines et les premiers cas de Chrosômes ont de quoi plaire, notamment dans la théorie mais aussi dans la pratique avec les décors soignés et les quelques ajouts au gameplay bienvenus. D'un autre côté, la trame et la progression sont précaires et trop inégales avec par exemple certaines missions négligeables. Sans basculer pour autant dans le fan-service le plus total et sans limite, Bioshock Infinite : Burial at Sea reste une bonne expérience, certes chère, mais qui a le mérite de se doter d'un cliffhanger magistral sur les deux dernières minutes. Espérons juste que le deuxième épisode sera mieux équilibré.

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