Test | Battlefield Vietnam
17 mai 2004

Testé par sur
Battlefield Vietnam

Après Battlefield 1942 et ses deux add-ons officiels, Digital Illusions revient avec un successeur du jeu de guerre désormais célèbre, vous offrant cette fois-ci comme terrain de jeu le Vietnam et sa charmante et accueillante jungle. Bien que jeu à part entière, Battlefield Vietnam ressemble pourtant beaucoup plus à un troisième add-on qu'à un nouveau volet de la série. Pourtant, ce FPS s'en sort très bien, roulant dans les traces d'un concept déjà très bien rôdé, malgré quelques petits problèmes de lag, omniprésent dans les parties sur Internet.

We need you !

Battlefield 1942 vous plongeait en pleine Seconde Guerre mondiale, dans la peau d'un soldat luttant avec ferveur pour défendre les intérêts de son camp, à pieds ou bien aux commandes de divers appareils et véhicules tels que tanks ou autres avions. Battlefield Vietnam reprend exactement les mêmes préceptes, affrontant cette fois ci armée américaine et armée nord-vietnamienne, sur un fond de rock'n'roll des sixties, dans une vingtaine de cartes reprenant divers grands points de la guerre du Vietnam. Pour ceux que ça démange, autant le dire tout de suite, Battlefield Vietnam passe plus pour un gros add-on de Battlefield 1942 que pour une réelle évolution du jeu. Les habitués du précédent épisode retrouveront très rapidement leurs marques mais pourraient avoir une impression de déjà-vu. Cependant, Digital Illusions nous propose tout de même un renouvellement suffisamment important pour ne pas lasser l'habitué au bout de la première bataille.

Petit rappel

Pour ceux qui n'ont pas suivi l'épisode précédent, voici un rapide rappel du principe de Battlefield. Deux camps d'affrontent sur une carte, d'une taille plus que raisonnable, sur laquelle sont répartis, sous forme de drapeaux flottants au vent, quelques points de contrôle. Chaque équipe débute la partie avec un certain nombre de points – appelés tickets – et la première arrivée à zéro a perdu. Pour faire perdre des points à l'armée adverse, il existe dès lors deux possibilités : descendre un par un les gentils bonhommes la composant, ou contrôler plus de points de contrôle qu'elle. Aussi, une carte tactique, tenant compte du relief et quadrillée, est disponible en haut à droite de votre écran, indiquant la position de vos compatriotes, qu'ils soient à pieds ou dans un véhicule, ou encore vous alertant en cas de tentative de prise d'un de vos points de contrôle. Mais qu'il y a-t-il de neuf dans cette version rajeunie de Battlefield 1942 ?

George of the jungle

Tout d'abord, les cartes sont nettement plus intéressantes que dans la version précédente : finies les plaines ensablées et ses merveilleux bunkers bétonnés : dans Battlefield Vietnam, on entre pleinement dans la jungle, la vraie, avec ses hauts feuillages, ses palmiers, ses temples aux formes mystiques et ses villages de cases et de bambous. Aussi, on trouve de nombreux emplacements pour se couvrir et embusquer l'ennemi, ainsi que pas mal de bâtiments tels que des maisons ou des immeubles en ruine qui proposent souvent des accès aux étages réjouissant la plupart des snipers en herbe. Du coup, on fera bien plus attention à rester à couvert pour ne pas attirer irrémédiablement le feu ennemi, et il n'est pas rare de se retrouver à ramper dans la boue vietnamienne, à travers les herbes vivaces qui parsèment les collines de ce merveilleux pays pour surprendre un sniper isolé, ou prendre à revers un tank avec son joyeux lance grenades.

La fleur au fusil

La panoplie d'armes a d'ailleurs, elle aussi, été entièrement revisitée, avec au programme toute la déclinaison de la gamme des fusils de guerre classiques – M16, M19, M21, AK47, SKS 56... – mais aussi les habituels grenades, mines et couteaux. Quelques lance-roquettes sympathiques et souvent bien utiles face à l'artillerie ennemie, ses blindés, et surtout ses hélicoptères, viennent enrichir cette atirail guerrier et on remarquera surtout le SA-7 nord-vietnamien, seul modèle à tête chercheuse du lot, et ravageur face à l'aviation américaine. Par ailleurs, il est possible d'utiliser un mortier, arme spéciale s'il en est car deux personnes sont nécessaires à son activation : une pour le placer et une qui permet la visée au moyen d'un télémètre. Malheureusement, rares sont les occasions de se servir d'une telle arme, car trouver à la fois le temps de le faire, et un coéquipier encore en vie pour exécuter la manoeuvre retourne souvent du miracle tellement l'action est intense.

Cannon Fodder

Une grande part de cette action est due à la présence de nombreux véhicules au milieu du champ de bataille : en plus des jeeps et autres tanks de Battlefield 1942, il est désormais possible de piloter des avions, des bateaux et meme de réaliser des séances d'hélitreuillage de véhicules terrestres au commandes de votre Chinook adoré, ce même Chinook qui permet d'organiser une jolie séance de parachutage/tir au pigeon – rayez la mention inutile – de vos coéquipiers au-dessus d'une position ennemie. Mais que ça soit à bord d'un char Patton, lourd et blindé, au canon destructeur, ou rampant à travers les pousses de bambous ou les rizières vietnamiennes, votre M16 à la main, l'action est toujours aussi stressante et votre survie ne tient qu'à un fil : impossible d'y aller en courant, le fusil brandi à bouts de bras, le cri du guerrier sortant de votre gorge, à l'assaut de l'ennemi, sous peine de se prendre illico une balle en pleine poire, fatale évidemment.

Lag, quand tu nous tiens !

Battlefield Vietnam est résolument orienté réseau, ne proposant pour jouer seul qu'un mode escarmouche vous opposant à un certain nombre de bots – qu'il vous incombera de définir en début de partie – sur la carte de votre choix. Malheureusement, on déchante un peu à partir du moment où l'ont veut se lancer dans le grand bain du jeu sur Internet : il est souvent ardu de trouver un serveur sur lequel on dispose d'un ping correct, bien que cela existe, et il faut avouer que le lag omniprésent est plutôt frustrant. Heureusement, Electronic Arts nous a promis un patch 1.01 qui devrait – au conditionnel – corriger tous ces problèmes et rendre le jeu sur Internet plus fluide. Cependant, si l'on fait abstraction de ces soucis, ou que l'on a de la chance, on se prend très vite au jeu.
Les Plus
  • Le concept de Battlefield 1942 repris avec réussite
  • La possibilité de faire à peu près n'importe quoi avec les véhicules
  • La musique dans les véhicules
Les Moins
  • Le lag en multijoueurs
  • Il existe presque la même chose gratuitement
  • Les temps de chargement des maps
Résultat

Bien que n'étant pas une révolution de Battlefield 1942, et arrivant en même temps que certaines images du futur et magnifique Battlefield 2 ou de Battlefied: Modern Combat, Vietnam ne décevra ni le fan averti de la série, ni les nouveaux joueurs venus découvrir les affres des combats dans la jungle. En plus, la réalisation technique est plutôt bonne, le jeu tournant très bien sur une machine moyenne – XP2500 avec 512 de RAM et une GF4 4800 en 1024*768 – et le jeu est plutôt joli, bien que loin d'être transcendant. Enfin, on peut applaudir des deux mains la possibilité de mettre de la musique dans les véhicules, et d'en faire profiter tout le champ de bataille environnant... quelle joie de se retrouver au milieu d'Apocalypse Now, la cavalerie aérienne vous survolant, la Chevauchée des Valkyries à fond le ballons issue du cockpit du pilote. Le seul gros défaut de Battlefield Vietnam est sans doute son prix, un peu élevé pour un gros add-on, surtout quand on sait qu'un mod – Eve of Destruction – fait presque la même chose, pour rien du tout.

Partagez ce test
Tribune libre