Test | Need for Speed : Underground
09 déc. 2003

Testé par sur
Aussi disponible sur
Need For Speed: Underground
  • Éditeur Electronic Arts
  • Sortie initiale Nov. 2003
  • Genres Arcade, Simulation

Lorsqu'on parle de courses d'arcade en milieu urbain, au volant de véhicules rutilants et souvent hors de prix, on pense souvent à Need for Speed. La série s'étant déclinée en de multiples variantes tout en perdant un peu de ses qualités, il était inutile de préciser que ce nouvel épisode avait une sacré pression sur les épaules.

Fast and Furious

Pour renouveler un genre qui tournait finalement en rond, les gentils développeurs au service d'Electronics Arts se sont librement inspirés du succès du film Fast and Furious. Si le principe des courses immédiates permettra au joueur pressé de découvrir les différents types de courses que ce nouvel épisode nous offre, le vrai cœur du jeu, celui qui permettra de débloquer circuits et voitures, se déroulent uniquement de nuit dans la rue. Et non seulement vous devrez gagner les courses, mais le faire avec style. Finies donc les courses bien propres dans des véhicules tout juste sortis du concessionnaire, on laisse la place à des courses souvent sans foi ni loi (à la limite du stock-car par moment) au volant de véhicules ayant bénéficiés d'un tuning au goût parfois discutable. Tout dans le jeu rappelant d'ailleurs cet aspect cinéma dans les accidents souvent spectaculaires ou les changements de vue caméra pendant les sauts.

Une ville, 6 types, 111 possibilités

Un drift tout en glisse

Le mode Underground pourrait se résumer en une succession d'épreuves (111 au total) qu'il vous faudra remporter pour atteindre le haut de l'affiche, devenir populaire et tomber les filles. Vous débuterez donc au volant d'une caisse pourrie dont il vous faudra améliorer les performances en débloquant des accessoires aussi divers que de nouveaux pneus, kits de freins, turbo et autres packs de nitro. Même son de cloche pour l'aspect esthétique de votre caisse à savon dont les améliorations feront monter votre cote de style, même si l'on regrettera que les différentes marques présentes n'aient aucune influence sur le jeu. Débloquer ces différents bonus passera donc par des courses assez classiques (sur plusieurs tours, en sprint ou en éliminant le dernier lors de chaque tour) et deux courses plus originales : le drift et le drag. Les courses drag sont des courses de vitesses pures : une ligne plus ou moins droite et on roule. Seuls problèmes, la circulation et surtout le changement de vitesse manuel qu'il vous faudra maîtriser sous peine d'exploser votre moteur. Les épreuves de drift sont quand à elle des courses où tout repose sur l'art du dérapage contrôlé où il vous faudra marquer un maximum de points pour vaincre. Pas si simple lorsqu'un contact avec un mur fait chuter le nombre de points que vous pouvez gagner.

Midtown Madness

Chinatown dans toute sa splendeur

Devant une telle liste d'épreuves, il fallait un terrain de jeu convainquant et de grande taille. Les développeurs d'Electronics Arts ont donc modélisé une ville entière, avec ses lieux facilement reconnaissables (Speedway, aéroport ou Chinatown pour ne citer que les premiers), ses travaux publics ainsi que sa circulation et ont tracés leurs circuits dans cet environnement. De ce choix découle pourtant un défaut qui apparaîtra très vite : nombres de circuits reprennent des portions complètes d'autres circuits déjà parcourus à maintes reprises lors d'épreuves précédentes. Alors certes il arrive qu'un virage à droite se transforme en virage à gauche, mais l'ensemble dégage vite une impression de déjà vu. Un autre regret vient se greffer à ce problème de répétition lorsque l'on constate que la course ne vous offre que peu de choix de chemins pour rejoindre l'arrivée. S'il existe certes des raccourcis lors de la plupart des épreuves, le programme ne vous permettra pas de vous échapper bien loin des chemins balisés par de grandes flèches rouges...

Claque visuelle

Devinez quels sont les bolides en course et qui appartient à la circulation...

Graphiquement, ce nouvel NFS va décoller de nombreuses rétines, et les images qui accompagnent le test ne rendent que peu hommage aux graphismes de l'ensemble. Si la ville brille plus par ses lumières que par un réel graphisme recherché, la route et surtout les bolides en course sont réellement magnifiques. On retrouve ainsi de nombreux reflets sur la carrosserie ainsi que des gerbes d'étincelles marquant un contact trop insistant avec un mur. Deux autres options servant principalement à accentuer une sensation de vitesse pourtant déjà bien présente ne seront par contre pas au goût de tous : le motion blur (un flou appliqué aux décors et qui se révèle assez gênant lors de l'utilisation de la nitro notamment) et les traînées lumineuses à grandes vitesses donnent un aspect plus tape à l'œil que réellement utile à l'ensemble. Le principal reproche graphique que l'on pourrait faire à ce nouveau Need For Speed s'avère concerner les autres véhicules qui partagent la route avec nous, parfois plus proche de la boîte à roulettes aux graphismes cubiques que du véhicule moderne.

L’enfer, c’est les autres

Oups !

Difficile de parler d'un jeu de course sans évoquer le style de conduite et la maniabilité du jeu. Pas de surprises pour les fans de la série, la conduite est toujours aussi arcade et vous pourrez toujours faire les pires cascades sans même érafler votre bolide. La prise en main est quand à elle tout aussi aisée, y compris au clavier, et l'on est loin d'avoir besoin d'un volant à retour de force pour s'amuser sur le jeu. Seule l'ergonomie des menus n'est manifestement pas conçue pour la souris et sent l'adaptation console à plein nez. Malheureusement, les courses ne sont elles pas exemptes de défauts. Le plus gênant est sans nul doute la circulation, qui plutôt que d'être gérée globalement semble se limiter à une portion de route. On peut ainsi voir des véhicules apparaître exactement au même endroit d'un tour sur l'autre (mention spéciale au tramway ou au train des courses drag), voir même attendre patiemment au milieu d'un croisement que le joueur daigne le dépasser. Comme ces véhicules obstacles ne font généralement pas le moindre effort pour vous éviter (au contraire de vos concurrents souvent très agressifs), les accidents sont légions, souvent inévitables et s'engager dans un virage en aveugle demandera souvent au joueur de serrer les fesses et d'accélérer plutôt qu'un réel talent dans la conduite.
Les Plus
  • La sensation de vitesse, excellente sur la majorité des circuits
  • La facilité de prise en main, y compris au clavier
Les Moins
  • Le manque de diversité du décors
  • Le côté simulateur de chance des courses dans le traffic
  • Les bagnoles incassables dans pratiquement tous les modes de jeu
  • La victoire obligatoire en mode Underground
Résultat

Au rayon des petits regrets, il convient encore de classer l'absence des forces de l'ordre dont la présence, à la manière d'un Need for Speed: Hot Pursuit, aurait ajouté du piment aux épreuves. De même, on regrettera que le mode underground ne permette pas la défaite, rendant ainsi l'évolution dans les classements assez artificielle puisque prévisible. Vous l'aurez compris, malgré ces petits défauts, ce nouvel épisode de la série contribuera sans nul doute à faire remonter l'estime du public pour le jeu, bien aidé par un mode multijoueur dont les classements mondiaux devraient désigner le seul roi du monde.

Partagez ce test
Tribune libre