Test | L.A. Noire nous en fait voir de toutes les couleurs
15 juin 2011

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L.A. Noire (2011)

Figurant parmi les jeux les plus attendus de 2011, L.A. Noire, jeu d'aventure doublé d'un GTA-like, arrive enfin sur nos consoles. Édité par Rockstar mais développé par la Team Bondi, jeune studio sans antécédents, le titre nous permet d'incarner un inspecteur du L.A.P.D. (les forces de Police de Los Angeles) en 1947. Après de nombreuses enquêtes et patrouilles, voici notre verdict.

Noire c'est noir

Vous incarnez Cole Phelps, ex marine ayant servi durant la reconquête du Pacifique lors de la Seconde Guerre mondiale. Comme beaucoup de soldats à l'époque, notre héros décide de continuer d'être loyal envers son pays en s'engageant dans les forces de police de Los Angeles. Commençant au plus bas de la pyramide, le vétéran flaire la moindre piste et a l'œil pour débusquer les indices. Doté d'un instinct et d'un professionnalisme exemplaires, le petit agent de patrouille en uniforme bleu va bien vite s'acheter un costume et arborer une plaque d'inspecteur flambant neuve. Cependant, son ascension va être progressive. En effet, son premier poste d'inspecteur sera à la circulation. Peu glorieux avouons-le, surtout aux vues de ses prouesses en tant que simple agent et de son passé de héros de guerre médaillé de la Silver Star. Pourtant, un banal accident de la route peu cacher un meurtre déguisé, une histoire de jalousie, de rancune ou encore de vengeance. Après quelques enquêtes rondement menées, vous serez amené à rejoindre la fameuse brigade criminelle, tout en continuant à gravir les échelons un à un. Dans un Los Angeles pourri par la drogue, l'alcool, la corruption et le manquement de sens moral, vous remplirez les cellules de la prison de malfrats en tout genre. Du mari jaloux au dealer de grande influence, tout en passant par le criminel bas de gamme. Idéaliste, Phelps veut toujours à tout prix explorer toutes les pistes et interroger tous les suspects afin de coincer la bonne personne. Pourtant, vos supérieurs se fichent éperdument de ce dernier point. Du moment que les rues sont plus sûres et que vous redorez un tant soit peu l'image de la police dans la presse, peu importe si des raccourcis sont pris et les mauvais coupables inculpés. Cupidité, corruption et intérêts personnels sont les trois entités qui animent la Cité des Anges dans L.A. Noire.

L.A. jolie

Après une nuit d'orages, l'aube se lève sur la Cité des Anges, resplendissante.

L.A. Noire propose des environnements de qualité d'un bout à l'autre de la carte qui n'est, reconnaissons-le, pas négligeable. En effet, pour relier les deux points les plus éloignés de la surface de jeu disponible, comptez environ une bonne vingtaine de minutes, à condition de rouler pied au plancher, de zigzaguer entre les voitures et d'éviter les collisions. On admire la richesse et la fidélité dont les petits gars de la Team Bondi ont fait preuve en représentant les grands monuments de la ville à l'époque. De la bibliothèque municipale coiffée de sa somptueuse pyramide ornée de motifs égyptiens que vous aurez l'occasion d'admirer de près, au quartier de Hollywood opposé aux pans de la ville modestes ou en passant par l'hôtel Roosevelt, tous avec leur apparence de l'époque, il ne reste plus qu'à sortir l'appareil photo. C'est grand, c'est beau, c'est varié, c'est historique, c'est les fourties. La réalisation graphique est quand à elle très honorable, malgré quelques textures pas toujours très nettes. Mais faisant fi de ces dernières, vous en prenez vite plein les yeux. En voiture par exemple. Rutilantes et éclatantes sous le soleil, vous admirez à leur volant le défilement du paysage californien soigné et varié. Mais le plus remarquable reste les personnages. Modélisés à l'aide du Motion Scan, ils sont criants de vérité, dans leurs démarches mais surtout dans leurs expressions faciales. Car oui, le visage des protagonistes est très important dans L.A. Noire, notamment lors des interrogatoires. Ça change des interlocuteurs raides et carrés, manquant de naturel. Vous l'avez donc compris, les graphismes sont un des points forts du jeu. Les costumes, les voitures, les bâtiments, les environnements et surtout les visages sont fins, propres et soignés, malgré quelques défauts bien présents.

Élémentaire mon cher Watson !

Les expressions faciales sont parfois dures à déchiffrer.

Pour ce qui est de la prise en main, les australiens de la Team Bondi ont fait en sorte que n'importe quel joueur, même néophyte en termes de jeu d'aventure, puisse s'y accoutumer sans problème, et très rapidement. La maîtrise totale de la conduite requiert tout de même un peu plus de temps car même à la dernière mission, vous n'êtes pas protégé d'un éventuel poteau ou d'une collision malvenue avec un citadin. Cependant, si vous ne désirez pas prendre le volant, votre coéquipier peut tout à fait s'en charger. Mais c'est dans la progression des enquêtes que la jouabilité possède son véritable intérêt. La chasse aux indices, les interrogatoires ou bien encore les phases d'actions telles que des fusillades ou des courses-poursuites. C'est ici que réside le vrai potentiel du titre. Certains diront que le jeu est trop facile, à cause de aide conséquente pour trouver les indices. Votre manette vibre lorsque vous passez à proximité d'un détail important. Et une musique continue à se faire entendre jusqu'à ce que le dernier indice ait été manipulé, observé et catalogué. Ainsi, les plus courageux désactiveront ces deux aides citées afin de corser un peu plus le jeu. Les interrogatoires sont quand à eux diablement efficaces et extrêmement bien mis en scène. Lors de ces moments, il vous faut choisir les bonnes questions à soumettre au suspect ou témoin, puis observer attentivement ses réactions et ses réponses afin de discerner la vérité du mensonge et du doute. Un regard évasif, un rictus, une hésitation sur un mot, une certaine nervosité... Nombreux sont les facteurs pouvant vous mettre la puce à l'oreille. Mais prenez garde car certains protagonistes sont d'excellents acteurs et bien malin est le joueur qui ne se trompera jamais quand à l'interprétation des sentiments qu'éprouvent les prévenus ! Malheureusement, lors de la lecture des sous-titres, il n'est pas rare que vous ratiez quelque chose, vous compliquant ainsi la tâche. Enfin, les courses-poursuites en voiture sont excellentes et nerveuses à souhait. Toutes vos compétences en matière de conduite sont nécessaires. Il vous faut coller au train du fuyard, puis le percuter violemment à plusieurs reprises pour ensuite lui passer les menottes. On regrette simplement le fait qu'elles soient trop scriptées et prévisibles.

Il vous faudra parfois filer un témoin pour trouver le coupable.

En tout, L.A. Noire compte 21 enquêtes, de quoi vous occuper pendant une bonne quinzaine d'heures. A cela s'ajoute les 40 délits à arrêter lorsque votre radio grésillante vous le demande, et la quête des 100%, accessible à l'unique condition d'avoir essayé les 95 types de voitures circulant dans la ville, d'avoir trouvé toutes les bobines de film, tous les journaux et surtout de décrocher trois étoiles à chaque bilan de fin d'enquête. Environ un peu plus de 25 heures devraient vous suffire à réaliser tout cela. Hélas, une certaine routine, un sentiment de redondance, peut s'installer au bout d'un moment. En effet, chaque début d'enquête se ressemble. Vous assistez au crime sans pour autant distinguer le visage du coupable, puis vous voilà au commissariat où votre capitaine vous annonce les faits et vous ordonne de vous rendre sur les lieux dans les plus brefs délais. Ainsi, une certaine lassitude peut alors parfois apparaître, entraînant une baisse de régime. La faute notamment aux interminables et nombreux temps de chargements qui cassent le rythme. De plus, l'atmosphère aurait pu être beaucoup plus noire. Seuls les courtes animations disponibles avec les journaux de presse apportent une lumière plus crue et sordide sur les événements ayant lieu dans les bas-fonds de la ville. Corruption, crimes sauvages de sang froid, réunions à l'écart... Le titre n'en possède pas assez. Il devrait y en avoir plus, mais malheureusement, il nous faut faire avec.
Les Plus
  • Les environnements, divers et variés
  • La réalisation des protagonistes
  • La durée de vie, honorable
  • Les répliques, fameuses
  • L'investigation, la recherche des indices
  • Les deux fils rouges, classiques mais efficaces
  • Les courses-poursuites
  • La carte
Les Moins
  • L'atmosphère pas assez creusée
  • La routine qui s'installe au bout d'un moment
Résultat

En conclusion, L.A. Noire parvient à mêler aventure et GTA-like avec brio. La bonne utilisation de musiques et de flashbacks de la guerre vous permet de fusionner entièrement avec le personnage de Cole Phelps. De plus, on ne peut qu'acclamer le jeu pour ses doublages fameux et pour l'admirable animation des personnages, possible grâce au Motion Scan qui révolutionne le genre. Jamais plus vous ne supporterez des visages inexpressifs, peu crédibles et fades. Le réalisme présent dans le titre émerveille et rend l'immersion encore plus grande. Parallèlement, difficile d'oublier les quelques textures ratées recouvrant certains immeubles ou rues, la routine qui s'installe au bout d'un certain temps et l'atmosphère de la ville, pas assez crue et pas assez fouillée. Des hauts et des bas donc, mais au final, vous finirez toujours par aimer jouer à L.A. Noire, rien que pour sillonner les rues de la ville en coupé cabriolet, sirènes hurlantes. Vraiment, chapeau bas !

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