Test | Dirt 3 manque d'audace
17 juin 2011

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DiRT 3

De Colin McRae DiRT, DiRT 3 n'a gardé que le dernier qualificatif. La fin d'une époque, mais aussi un désir de s'affirmer encore un peu plus, notamment pour ce qui est du côté arcade et pop-corn. Mais à vouloir en faire toujours plus, le jeu parvient-il à garder son charme ?

Vers un DiRT 2.5 ?

Comme tout épisode de la franchise, le lancement de DiRT 3 est l'occasion de constater divers changements d'interface, mais surtout le nouvel aménagement du mode Carrière. Après la pyramide d'épreuve du premier volet et le bivouac du second, DiRT 3 base son système de progression sur des "saisons". Des saisons qui portent bien mal leur nom, la progression étant relativement simpliste : chaque épreuve remportée vous rapporte un certain nombre de points, déverrouillant ainsi d'autres étapes et ainsi de suite. Rien de bien neuf donc, et rien à voir avec un véritable mode Carrière. Au rayon regrets, il y a aussi l'interface, au moins aussi lourdingue que dans le volet précédent. A force de vouloir faire dans le visuel, Codemasters nous impose une fois de plus des écrans multiples aux temps de chargement parfois interminables. Heureusement, le jeu brille toujours par ses graphismes, véritablement magnifiques et faisant la part belle aux paysages et effets en tous genres. A ce titre, la variation de la météo (soleil, pluie, neige, etc.) fait plaisir à voir et donne au jeu un côté très underground. Une sorte de lot de consolation luxueux, tout de même légitime compte tenu des temps d'attente qui frôlent parfois l'indécence (45 secondes malgré l'installation obligatoire sur le disque dur de la PlayStation 3).

Une impression confirmée

Malgré les apparences, la neige n'influe que très peu sur la conduite.

Côté gameplay, DiRT 3 fait également dans le classique. Ainsi, vous retrouvez la tendance arcade apparue avec Colin McRae DiRT et surtout sa suite. Le jeu est donc toujours basé sur une alchimie entre l'aspect speed des courses, apportant de bonnes sensations de vitesse, et un visuel clinquant. Pourtant, bien que le plaisir de jeu soit toujours présent, on ne peut s'empêcher de penser que la licence est en fin de cycle. Car dans le fond, DiRT 3 n'apporte rien ou presque à ses ancêtres. Pire : nous retrouvons quelques défauts loin d'avoir été corrigés dans cette mouture. Par exemple, l'IA est encore une fois très agressive, et a toujours tendance à foncer dans l'arrière de votre véhicule afin de vous faire faire un tête-à-queue. Toujours aussi énervant, surtout quand on sait que c'était l'un des principaux problèmes apportés par le deuxième épisode en son temps (pas si lointain qui plus est). Pareillement, le design des tracés demeure fort peu excitant par moment et on aurait apprécié un peu plus de créativité et d'audace dans leur construction tant certaines courses paraissent ennuyeuses. Le gameplay de DiRT 3 laisse donc un goût de trop peu, que l'on retrouve malheureusement dans la gestion des conditions climatiques. Si l'arrivée de celles-ci constitue un enchantement visuel, notre appréhension de la conduite s'en retrouve que très peu chamboulée. A vrai dire, il n'y a pas de différence sensible entre le fait de conduire sur terre en plein soleil ou sur une piste enneigée. Vraiment dommage, car ce point finit de donner à DiRT 3 (où du moins à son fond) un goût d'inachevé.

Heureusement, le contenu est toujours au rendez-vous

Le multijoueur en écran partagé est l'une des grosses nouveautés de ce volet.

Malgré tout cela, l'achat de ce troisième contentera le plus grand monde, et ce grâce à son contenu plus que conséquent. En plus des habituelles épreuves de rallye, de rallye cross et de land rush, DiRT 3 marque le retour au premier plan des head 2 head, ces courses opposant deux concurrents sur des tracés parallèles. Bien sûr, de nouvelles variantes d'autres courses sont apparues, mais la plus grosse nouveauté réside dans l'arrivée des épreuves de gymkhana. Ces dernières s'apparentent à des concours vous imposant des figures essentiellement basés sur le saut et le drift. Assez divertissant même si cela ne constitue pas non plus une réelle révolution. Il n'empêche toutefois que la pléthore de courses et de véhicules à débloquer reste le point fort de cette suite, avec la possibilité de partager des vidéos sur YouTube et la présence d'un mode multijoueur local venant s'ajouter à l'habituel mode en ligne. En espérant que cette nouveauté se généralise à la concurrence (en fin de génération, il serait plus que temps). Enfin, un dernier mot sur les musiques des menus qui, pour leur part, sont plus sobres que par le passé. Un bon point compte tenu des temps de chargement longuets qui ponctuent le jeu.
Les Plus
  • Magnifique sur le plan graphique
  • Du contenu en veux-tu en voilà
  • L'arrivée des conditions météorologiques, qui apportent de la variété au niveau des environnements
  • L'arrivée d'un mode multijoueur en écran partagé (enfin !)
  • Les head 2 head qui reviennent au premier plan ou presque
Les Moins
  • Des ajustements de gameplay auraient vraiment été les bienvenus
  • Des conditions climatiques qui n'influent en rien sur le gameplay
  • Des temps de chargement trop nombreux et paraissant interminables
  • Un pass nécessaire (fourni dans le jeu neuf) pour jouer en ligne et accéder à du contenu : bye bye le marché de l'occasion
Résultat

DiRT 3 est finalement dans la continuité de son prédécesseur. Ainsi, le jeu conviendra aux fans les plus fervents de la franchise, ceux-là mêmes qui recherchent avant tout du contenu inédit pour prolonger l'expérience. Malgré cela et au vu des annonces faites au cours du développement, certains peineront à accrocher à ce troisième volet. Alors que sur le papier l'ajout de la météo constituait un plus indéniable qui aurait pu justifier à lui seul l'achat de ce volet, le résultat final est bien en deçà de nos attentes tant les conditions influent peu sur la conduite. Pareillement, on regrette que certains ajustements de gameplay n'aient pas été effectués, notamment en ce qui concerne les collisions et l'intelligence artificielle. Reste alors la présence d'un multijoueurs local. Avouons que ce n'était pas trop tôt.

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