Test | Mon petit FPS ne craint pas la crise avec Crysis 2
26 avr. 2011

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Crysis 2

Digne héritier de Far Cry, Crysis premier du nom posait fin 2007 la barre très haut, aussi bien graphiquement qu'en termes de gameplay. Quatre ans plus tard, Crytek rempile en proposant une suite, à la fois sur PC et sur consoles HD. Les FPS étant plus que jamais implémentés dans le paysage vidéoludique actuel, Crysis 2 peut-il faire honneur à son épisode fondateur, voire titiller le mastodonte Call Of Duty ?

New-York 1997

En 2023, soit trois ans après les évènements du premier Crysis, la Grosse Pomme est en proie à un dangereux virus. De nature extra-terrestre, la menace – loin d'être fantôme – requiert l'intervention de l'armée et même d'une force para-militaire privée. Au beau milieu de ce carnage, vous incarnez Alcatraz, un marine venant d'échapper de peu à la mort. La raison de sa survie : la nano-combinaison de Prophet, major présent dans Crysis qui décède au début de ce deuxième épisode. Une fois la fameuse combinaison revêtue, Alcatraz se retrouve malgré lui à devoir sauver New-York de l'invasion "cthulhuesque".

Un scénario tentaculaire

Une bonne douzaine d'améliorations vous attendent concernant votre nano-suit.

Chose assez rare pour être soulignée, l'histoire de Crysis 2 est écrite par Richard Morgan, un ancien professeur d'anglais reconverti dans l'écriture. Le bonhomme est notamment connu pour ses romans cyberpunk ainsi que ses contributions à quelques comics mettant en scène le personnage de Black Widow de Marvel. Plutôt bien écrit, le scénario de Crysis 2 est cependant loin de vous clouer à votre canapé. Le mode solo, plutôt long pour le genre (une bonne dizaine d'heure en difficulté normale), se laisse faire sans souci mais le lot de trahisons et de faux rebondissements est parfois un peu limite. Pire, les liens scénaristiques avec Crysis sont quasi inexistants, rendant l'immersion dans ce New-York post-apocalyptique un peu trop tirée par les cheveux.

Nanosuit 1.5 ?

Les arènes jouent plus sur la verticalité que l'horizontalité désormais.

La véritable force de Crysis reste sans aucun doute son gameplay grisant. Grâce aux possibilités offertes par la nanosuit, vous pouviez envisager des tactiques d'approche complètement différentes selon vos envies. Celle-ci avait quatre particularités : l'armure (pour être plus résistant), la vitesse (pour aller plus vite), l'invisibilité (pour se la jouer Solid Snake) et la force (pour sauter encore plus haut ou envoyer des objets sur les ennemis par exemple). La version 2.0 de la nanosuit tend vers la simplicité et l'uniformisation. Ainsi, le mode vitesse a tout bonnement disparu et celui de base (l'armure) doit désormais être activé. Tout mode consomme une partie de l'énergie de votre combinaison, cette dernière se rechargeant toute seule assez vite une fois vidée. Tout porte à croire que vos choix tactiques devront donc être judicieux puisque tout ou presque coûte de l'énergie : courir (en enfonçant le stick gauche), sauter plus haut, devenir momentanément plus résistant ou activer les modes camouflage ou thermique.

Au final, il n'en est rien. Les développeurs ont sûrement voulu minimiser les pénalités des prises de risque des joueurs. Dommage car c'est ce qu'il faisait entre autre la force du gameplay de Crysis. Désormais, vous pouvez aisément passer incognito certains passages trop fournis en ennemis grâce à l'invisibilité. Les stealth kills ou morts furtives sont monnaie courante tant la jauge dure relativement longtemps pour s'approcher tranquillement des aliens sans se faire repérer. Rajouter à cela les possibilités d'amélioration de votre combinaison (suppression des bruits de pas, réduction de la consommation...) et vous obtenez un jeu plus abordable qu'auparavant et surtout beaucoup moins bien équilibré. Certaines caractéristiques comme la glissade (courir puis se baisser en même temps) façon Vanquish du pauvre s'avèrent même obsolètes.

Possibilité d'une île

Les effets lumineux restent magnifiques.

Hormis son gameplay innovant, Crysis a évidemment beaucoup fait parler de lui en son temps pour la quintessence de son moteur graphique. Végétation luxuriante, décors destructibles, effets lumineux à couper le souffle, sens du détail incroyable et distance d'affichage bluffante : l'île paradisiaque qui faisait office de décor en mettait plein la vue. Forcément, New-York dévasté par des aliens semble moins rêveur comme environnement. La grisaille des bâtiments et l'aspect confiné des décors sont effectivement moins jouissifs à l'œil qu'avant. Certes, le jeu reste beau et certains effets de lumière sont particulièrement somptueux. Mais globalement, le titre impressionne moins que Crysis en son temps et la mouture PS3 accuse parfois quelques chutes de framerate malvenues.

Aliens vs Predators

Les statistiques du mode multi demeurent relativement fournies.

Enfin, qui dit FPS dit mode multi-joueurs. Crysis 2 n'échappe pas à la règle et propose avant tout les modes classiques du genre (Deathmatchs en solo ou en équipes, King of the Hill et Capture the Flag), la nanosuit en plus. L'intérêt du multi repose en partie sur les possibilités d'améliorations de votre personnage ainsi que ses gains d'expérience. Rien de neuf à ce niveau donc. Les quelques nouveautés viennent des deux modes assault ; dans le mode éponyme, chaque joueur en attaque ne dispose que d'une seule vie avec sa nano-combinaison. Les plus kamikazes y réfléchiront à deux fois avant de foncer dans le tas. Visuellement en dessous de l'expérience solo, le mode multi et sa douzaine d'arènes est un ajout sympathique à défaut d'être vital. Là encore, l'absence du mode Power Struggle est regrettable tant sa richesse reste exemplaire.
Les Plus
  • Les caractérisiques de la nano-combinaison sont jouissives...
  • La bonne durée de vie en solo
  • Les doublages anglais de qualité
  • Le moteur graphique reste impressionnant
Les Moins
  • ...mais le gameplay demeure moins bien équilibré qu'auparavant
  • Trop d'espaces confinés
  • La progression plus scriptée qu'avant
  • Des bugs persistent
  • L'I.A. est perfectible
Résultat

A trop vouloir simplifier son contenu, Crysis 2 perd une partie de son âme. Le FPS de Crytek reste dans le haut du panier de ce qui se fait dans le genre sur consoles. Mais il accumule les petits défauts pour en faire un incontournable au même titre que le premier épisode. Gameplay bizarrement équilibré, environnements plus confinés, moteur graphique moins percutant qu'avant : Crysis 2 déçoit. L'histoire solo, relativement longue pour le genre, se laisse néanmoins parcourir sans forcer mais vous n'y reviendrez pas forcément de sitôt une fois le générique de fin atteint.

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