Test | Dead Space 2 : immense immersion...
22 févr. 2011

Testé par sur
Aussi disponible sur
Dead Space 2

Vous pensiez vous être enfui d'Aegis VII, voire même avoir trouvé le repos de votre esprit en finissant le premier Dead Space ? Quoi de plus normal puisque vous avez échappé avec brio à vos agresseurs et détruit le Monolithe. Souvenez-vous : celui qui transforme les humains en bêtes sanguinaires... Seulement, à ce stade de l'histoire, vous ne pouviez savoir que votre cauchemar ne faisait que commencer. A tel point que si une maxime devait ressortir de Dead Space 2, elle serait certainement "Parfois, il vaut mieux mourir".

Pas franchement historique

Bien que doté d'un scénario tenant la route dans son domaine, Dead Space 2 ne met pas l'accent sur son histoire à proprement parler. Quelques interactions, minimalistes, avec certains protagonistes laissent à penser que les développeurs tenteront à l'avenir de donner plus de profondeur au personnage principal. Tel Dante, Isaac est de plus en plus torturé au cours de l'histoire, et de différentes manières. Dans ses chairs bien sûr, vu les attaques incessantes dont il fait l'objet, mais aussi et surtout dans son esprit. Cette facette donne droit à des flashs faisant irrémédiablement penser à F.3.A.R., cette comparaison est présente pour vous donner l'ampleur de l'horreur qui se répercute sur vous, en tant que joueur. Une belle aventure à suivre, certainement dans un prochain volet mais, pour le moment, vivez pleinement l'horreur viscérale qui se dégage de celui-ci.

Un début prometteur

Graphiquement saisissant, le jeu laisse entrevoir un monde déchu.

L'histoire recommence alors que vous êtes emmaillotés dans une camisole de force, au milieu d'ennemis dont il faut vous échapper. Les premiers instants de jeu plantent plus que le décor : ils mettent en place une ambiance de désespoir, de folie et de tentative de survie qui ne vous lâche qu'à la fin du jeu. Et encore, cela reste à prouver tant l'expérience est grande, il est possible qu'elle continue dans votre tête... Bien entendu, vous trouvez une bonne âme qui vous libère avant qu'il ne se tranche la gorge, quoi de plus normal ? D'office vous savez aussi que le sang et la barbarie sont légions. D'ailleurs, pour récupérer de nombreux items, il vous faut démembrer à coups de talons les corps gisants dans ces couloirs sombres. Alors l'aventure commence réellement : récupération d'une arme sommaire, d'un scaphandre adapté aux dépressurisations et acquisition de pouvoirs... Tout un programme pour un épisode dont vous ne voudrez plus vous souvenir.

Une suite qui l'est tout autant

Des cinématiques où vous avez un minimum de contrôle, sauf celui d'en ralentir le rythme.

Isaac peut, à la manière d'un Half-Life², attraper des objets à distance et les rejeter. Ce pouvoir n'a pas réellement de vertus offensives. Vous l'utilisez surtout pour actionner des interrupteurs ou bouger des caisses : oui, le décor permet quelques interactions. Rien de bien transcendant de ce côté mais sachez que cela contribue aussi à la mise en place de l'action. Elle prend place dans une succession de couloirs qui parfois laissent entrevoir l'extérieur, ou plutôt le vide. Autre pouvoir : le Stase qui permet de ralentir momentanément les ennemis, ce qui est diablement utile vu la vitesse à laquelle ils fondent sur vous. Notez un point ingénieux du jeu : il n'y a pas de HUD, vous savez : barre d'énergie, balles restantes, etc. En effet, les jauges de vie et de "Mana" – dirons-nous – sont placées directement sur votre scaphandre. Les munitions restantes sont affichées sur l'arme, votre inventaire dans une sorte d'écran holographique. Cet aspect est tout simplement génial car il renforce l'immersion et surtout ne la casse pas lorsque vous voulez par exemple changer d'équipement. A ce niveau du jeu, vous avez peur, vous vous sentez oppressé, et surtout vous ne savez pas comment en sortir. Bien, continuons.

Linéaire sans linéarité : du génie !

Le jeu aurait pu être un long couloir étroit mais bizarrement, il n'en est rien.

Revenons sur les décors qui sont glauques, fourmillant d'objets de la vie courante qui laissent imaginer des massacres, et parfois ils sont pleins de surprises. Prenons par exemple une scène classique de 5 nécromorphes qui surgissent d'un étage supérieur. C'est une question de réflexes, vous envoyez immédiatement une rafale de "dents de trancheur". Notez au passage que les munitions sont rares, pour plus de stress bien évidemment. Seulement, au fond du couloir se trouve une vitre qui se casse au contact de vos projectiles : la dépressurisation est immédiate et si vous n'êtes pas en retrait total vous êtes aspiré dans le vide. Mais là encore survient un retournement de situation qui prend la forme d'une porte d'étanchéité qui se lève... au mauvais moment et vous coupe en deux. Vos morts sont tellement bien mises en scène qu'elles vous inspirent de la crainte et vous poussent à réfléchir avant d'agir, bien que les temps de réflexion soient courts, très courts. De plus, le jeu balance bien entre scènes d'action et couloirs vides aux bruits inquiétants, les passages dans les conduits d'aération rendent claustrophobe. De ce fait, vous sursautez fréquemment, le stress augmente, l'adrénaline aussi lorsque la bataille (parfois grandiose) fait rage. C'est du grand survival-horror qui atteint un niveau que Resident Evil 5 n'a pas su atteindre .

Un arbre d'évolution bien pensé

Vous devez obtenir les plans des armes avant de pouvoir les acheter.

Pour survivre dans ce dédale, il vaut mieux être correctement équipé et les développeurs l'ont bien compris en incluant un arbre d'évolution intéressant pour vos armes : il est quasiment inutile de le dévier. Ces dernières, ainsi que les armures qui, au passage, offrent plus d'espace d'inventaire et autres bonus, s'achètent avec des crédits ramassés ça et là (surtout dans les cadavres frais). Les évolutions se font plus rares car elles nécessitent de précieux points qui ne se trouvent pas sous votre semelle. C'est avec quatre armes qu'il vous faut jongler, ainsi que leurs tirs secondaires permettant souvent de placer mines et explosifs à distance. De là jaillit une technique de survie qui parfois vous surprend alors que vous en êtes l'auteur. Le challenge offert est plus qu'à la hauteur car dès le mode "normal" vous êtes sacrément mis à mal. Chaque aventure terminée peut déboucher sur une nouvelle dont vous avez conservé l'équipement. Cela facilite le remise en appétit, mais pour un moment seulement car les festivités sont de tailles. Toujours dans une progression idéale, les combats sont alternés avec des séquences plus calmes et ce allant jusqu'à des passages en totale liberté dans l'espace, le tout est graphiquement sublime : disons-le. Le multijoueur, rappelant Left 4 Dead est pour le moment trop en deçà du mode solo pour réellement le concurrencer. Reste à voir ce que les prochains DLC donneront...
Les Plus
  • Livré avec une version PS Move
  • Ambiance terrible
  • Graphismes magnifiques
  • Peur omniprésente
  • Challenge à la hauteur
  • Superbe évolution des armes
Les Moins
  • Faites sortir les enfants de la pièce avant d'y jouer
Résultat

"Énorme" et "viscéral" : voici les deux adjectifs qui correspondent le mieux à Dead Space 2. Énorme de par ses graphismes, son ambiance ultime digne d'un film d'horreur, en bref : un cauchemar en vrai. Mais aussi cette progression qui laisse oublier que vous suivez sans cesse des couloirs étroits. Il aurait été facile de s'y sentir guidé mais non, vous avez bizarrement un sentiment de liberté. Juste assez pour vous sentir concerné et ne pas avoir envie de mourir. En 3 mots : vous avez peur. C'est là l'essentiel. Énorme aussi de par ses scènes d'actions interactives qui vous laissent le souffle court, bien que les 3 derniers niveaux en abusent légèrement. Enfin, ce jeu est viscéral car vous êtes pressé de vous y remettre, vous vous identifiez à Isaac et voulez sortir de ce labyrinthe. Nulle question de le laisser dans cette jungle glauque. En bref, Dead Space 2 est une tuerie de mode solo qui rappelle énormément de bons jeux, sans les copier. Et si vous voulez souffler un peu et user votre PS-Move, une version de Dead Space Extraction travaillée pour l'esquimau de Sony est présente sur le même blu-ray. Le "Rhaaaaaaa/lovely" est au maximum !

Partagez ce test
Tribune libre