Test | Retour mitigé pour Silent Hill Homecoming
06 avr. 2009

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Silent Hill 5

Une certaine logique préside normalement le monde des jeux vidéo. Lorsqu'une nouvelle génération prend place, la fournée de titre doit être époustouflante, tant sur le plan graphique que sur la profondeur de l'intrigue (renouveau oblige). Silent Hill : Homecoming décide donc de ne pas respecter ses règles en alternant le bon et le médiocre, pas toujours de manière très habile ma foi. Je n'oublie pas les fans de la saga qui peuvent jouer des castagnettes devant le résultat final. Comme quoi, il fait peur parfois.

Welcome Home

Début simple et efficace, Alex se réveille attaché sur un lit d'hôpital et se voit promener dans les couloirs dignes des plus beaux films d'horreur. Des personnes y sont torturées et votre tour approche à grand pas. Comme par hasard, vos docteurs favoris sortent prendre l'air et patatras, l'un deux se fait découper net par une ombre. Pris de panique, il faut marteler le bouton A afin de se libérer et retrouver le frère du héros, Joshua. Cinématographique au possible, le grain de l'image renforce cette sensation de film interactif, et le début quasi incompréhensible se révèle mettre dans l'ambiance assez rapidement. Malheureusement, les chapitres suivants ne suivront pas avec autant de ferveur et quelques passages seront même un véritable calvaire. Fort dommage, d'autant plus que la bande son reste excellente, que se soit les musiques un peu plus Rock-Pop (sans pour autant guincher) ou les gouttes d'eau, la respiration des chiens errants et les hurlements du passé qui couvrent votre aventure. Mais avant de retourner à Silent Hill, il faudra bien connaître Sheperd's Glen et ses habitants.

Rien de neuf à l'horizon

Chaque boss à sa propre façon d'être vaincu. Classique.

Car oui, une fois sain et sauf, votre périple débute réellement dans cette ville voisine bordée par le lac Toluca. Vous y croiserez quelques pèlerins bravant le danger, se moquant éperdument du brouillard journalier ou des monstres qui ont élu domicile chez eux. Vous serrez amené à discuter avec ces fameux résistants, duquel des cinématiques réalisées avec le moteur du jeu montre l'inégalité entre le faciès d'Alex qui joue avec les émotions et ses interlocuteurs. En revanche, vous pouvez parfois choisir les questions/réponses que vous dites, débloquant succès ou scènes nouvelles. C'est une fois arrivé chez vous que les choses semblent enfin bouger. Une mère morte de l'intérieur vous reconnaît à peine et c'est à vous de débloquer la situation en retrouvant Josh et votre père, partis depuis bien trop longtemps. A partir de là, c'est comme si le titre enlevait son masque pour vous montrer enfin sa véritable essence. Au fur et a mesure de votre progression, les déplacements paraissent trop rigides, la gestion de l'inventaire reste somme toute basique, comme les lieux déjà vu et revu et corrigés.

Pourquoi est-il si méchant ?

Dans l'obscurité, la lampe torche est un allié précieux

N'affichant pas des montagnes de détails, Silent Hill Homecoming se permet des ralentissements impardonnables. Dans un cimetière vide ou dans les limbes de votre esprit, ces aléas gênent des combats pourtant bien lourdauds, amenant des dégâts mal localisés, permettant à l'énervement d'agripper vos épaules tendues. Que ce soit des chiens ou des rôdeurs, mieux vaut privilégier les armes à feux pour en finir vite. Au final, les codes du genre sont respectés jusqu'au bout des doigts, et c'est ça qui est dommage car une fois passé outre, de très bonnes phases de jeu prennent vie. En prison, il faudra coopérer avec le shérif adjoint Wheeler pour sortir vivant de ce fléau. Bien entendu c'est à vous qu'incombe la fouille des cellules noires aux senteurs mortelles. En fait, tout comme Resident Evil 5, l'impression de mettre l'action en avant prend le dessus sur ce qui devrait être la moelle épinière du Survivol Horror : la peur. Et pas que sur le plan graphique, elle devrait être parfois sous entendu, à peine perceptible, rendant l'atmosphère irrespirable et jouable à toute heure, pas seulement à minuit avec un casque.
Les Plus
  • Certaines directives percutent
  • Le grain de l'image est saisissant
  • La bande son pop/rock habille bien le tout
Les Moins
  • Les adversaires sont fatiguants
  • Pourquoi personne ne fait rien à Silent Hill ?
  • Vous recommencez juste pour les succès
Résultat

Silent Hill Homecoming déçoit malgré les efforts réalisés par Konami, plus précisément par Akira Yamaoka (compositeur). C'est d'ailleurs sur la vague de l'occidentalisation que surfe les éditeurs nippons, ôtant le charme pourtant authentique de leurs productions. Est-ce pour cela que ces titres tant attendus nous déçoivent manettes en main ? Il me semble que oui, même si ça n'explique pas tout. Vous qui êtes fan de la saga depuis ses débuts sur PlayStation en 1999, vous serez troublé devant cette œuvre qui répond à une petite partie de vos attentes. Cependant, un jeu qui se termine en une dizaine d'heures et qui ne suscite pas l'envie de recommencer l'expérience vaut-il la peine ? Trop d'interrogations tuent l'interrogation alors vivement le retour à la maison old school !

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