Test | Finissez le travail avec Manhunt 2
25 janv. 2009

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Manhunt 2

En offrant une séquelle à Manhunt, les développeurs de chez Rockstar tentent une nouvelle fois de vous proposer un voyage mémorable dans l'ultra-violence. Seulement, pas moins de cinq ans se sont passées depuis le premier volet. Reprendre le même concept après tant d'années n'est il pas dangereux ? Trop le modifier pour essayer d'en faire quelque chose de nouveau peut l'être aussi. Quoiqu'il en soit, surtout si vous ne connaissez pas Manhunt, passez jeter un œil sur ce qui pourrait prochainement hanter vos nuits.

Vite, un clou rouillé dans les cervicales

Les premières secondes de jeu vous mettent immédiatement dans le bain : on vous crache et urine dessus. Un homme défèque dans sa main et vous jette au visage sa production. Parfait. Vous êtes David Lemb et, pour le moment, votre seul but est de sortir de cet hôpital psychiatrique. Cela vous arrange : une mutinerie générale est en cours. C'est plutôt une bonne occasion pour prendre le jeu en main. Le stick analogique est pleinement utilisé pour modérer votre vitesse de déplacement. Vous appréhendez alors les parties d'infiltration qui se profilent. Ensuite les salles se succèdent en se ressemblant beaucoup et les premières heures de jeu se révèlent être bourrées d'actions répétitives. De plus, le tout est mal desservi par des angles de caméra pour le moins stressants ainsi qu'un effet visuel visant à ajouter des parasites à l'écran sur des décors déjà ternes. Une histoire construite vous amène à continuer l'aventure qui vous fait découvrir une difficulté croissante. C'est un stage de survie que vous propose Manhunt 2. A effectuer de préférence dans le noir, un casque audio sur les oreilles. Alors vous commencez à profiter de la boucherie qui se présente à vous.

Tout ce qui bouge peut nuire et est donc à détruire

Les ennemis rencontrés reflètent un univers très "gang"

Vous cherchez les zones d'ombre à la manière d'un Sam Fischer évitant les gardes qui font leur ronde. Si vous savez être patient vous attendez le moment où l'un d'entre eux s'isole. Vous le prenez à revers. Ce que vous avez ramassé récemment vous est maintenant bien utile. Il peut s'agir d'un stylo, d'un bout de verre ou même une boite de conserve. En choisissant le degré de violence avec lequel vous assassinez votre proie vous lui plantez votre arme dans le dos. Ou lui tranchez la gorge. Mais vous le faites vite avant de cacher son corps. Ces armes presque improvisées révèlent des trésors d'ingéniosité morbide et donnent lieu à des séquences d'une rare violence. Seulement ces scènes sont sous couvert d'un filtre visuel : cela gâche un peu le paysage. Les armes gagnent vite en efficacité et se cachent sous diverses formes : matraque, gourdin, scie circulaire, pied de biche ou même une faucille, la liste est longue. Maniez bientôt les armes à feu. Elles permettent de traverser les niveaux avec deux degrés de distance de combat. Alors les niveaux grouillent d'ennemis : l'intensité monte mais bien vite vous comprenez que de proie vous êtes passé à chasseur. Heureusement l'action reprend.

Des environnements propres, à défaut d'être propres

Au cours de ces scènes vous en apprenez sur vous-mêmes. Jusqu'à la dernière minute...

En effet le scénario vous offre des retours vers le passé ou permettent d'emprunter l'histoire d'autres protagonistes. De ce fait, vous vous retrouvez souvent au début d'un niveau les mains vides, un hélicoptère à vos trousses. Les montées d'adrénaline deviennent alors monnaie courante. Vous ne pouvez vous empêcher de vous retrouver imprégné de la crasse ambiante car les décors rendent bien et les détails ne manquent pas. Seulement les niveaux se traversent sans risque de vous voir perdu à la recherche de votre chemin. De la même trempe, les énigmes rencontrées sont légères. Généralement, elles consistent à ouvrir une porte qui donne sur une autre afin de récupérer un objet. Certaines scènes sont cultes comme un combat dans un cinéma pour adulte, avec comme bruits de fond le film du moment : déroutant. Par ailleurs, un autre stage composé de salles de torture mérite d'être parcouru ne serait ce que par la variété d'exécutions possibles mises à votre disposition. Ces morts spécialement gores sont représentées par un crâne sur votre radar. Ce radar permet de connaitre l'angle de vision de vos ennemis et par la même occasion leur position.

Des bugs vieux comme Hérode : de qui se moque t'on ?

Surprenez vos ennemis lorsque vous n'avez pas la puissance de feu nécessaire.

L'Intelligence Artificielle, sans être d'une rare finesse n'est pas inintéressante. Hormis les snipers qui ne vous touchent que rarement les ennemis ne vous font pas de cadeau. De plus, il n'est pas rare que les gardes modifient leur ronde après une alarme donnée. De surcroît, lorsque vous mourrez et êtes obligé de parcourir de nouveau un niveau, les ennemis ne réapparaissent pas exactement au même endroit pour la plupart d'entre eux. N'oubliez tout de même pas que la version est sur PS2 et que donc vous avez droit aux membres bloqués dans le décor. Les scènes cinématiques sont le ciment du scénario : elles font ici la jonction entre les niveaux et vous expliquent les quelques failles que vous pourriez trouver. De ce fait l'histoire tient debout : cela renforce votre implication mais au final c'est une histoire comme tant d'autres, tout juste prétexte aux centaines de meurtres que vous venez d'accomplir. Au final, passée les premières heures de surprise pour qui découvre la série, Manhunt 2 laisse un goût de trop peu.
Les Plus
  • Beaucoup de morts sanglantes
  • De nombreuses scènes ne peuvent vous laisser insensible
  • Une ambiance parfaitement rendue et ce malgré les graphismes qui datent
Les Moins
  • Un filtre visuel permanent vite gênant
  • Des angles de caméra mal négociés
  • Des combats à l'arme à feu qui ne laissent pas beaucoup de choix quant au sort de vos ennemis
  • Les niveaux linéaires
Résultat

Manhunt 2 n'est pas aussi basique qu'il n'y paraît de prime abord. Fort heureusement pour lui – et pour nous – car sans cela nous assisterions à une collection de "Fatalities" à la manière d'un Mortal Kombat. Passées les premières appréhensions dûes à un univers glauque et des angles de caméra pas judicieux pour un sou, vous gagnez à parcourir ce monde sans pitié. Seulement, vous passez à un autre stade qui annule le précédent. Un peu à la manière du rythme du jeu qui tantôt vous passionne, puis vous ennuie, avant de vous passionner de nouveau. Certes "passionner" est un bien grand mot. Pour mieux situer le titre, disons qu'il mérite la moyenne mais qu'il est difficile de mieux le noter car il est pourvu de trop nombreux défauts.

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