Test | Spore Creatures, un jeu à part
03 oct. 2008

Testé par sur
Spore Creatures

L'adaptation d'un jeu tel que Spore sur DS ne peut qu'exciter la curiosité et le pessimisme. Sachant que son créateur est le responsable de Sims et de ses dizaines de versions marketing. Etant donné la complexité et la richesse de la version PC, il est difficile d'imaginer un portage correct. Seulement, Spore Creatures donne de suite le ton : il se veut différent. Ne serait ce que par son nom qui ne se contente pas d'un bête suffixe "DS" accolé au titre de son aîné. Mais aussi par son contenu, vous le verrez, sans concession. Au final, vous avez droit à un titre... à part et engageant.

Bienvenue chez toi

Les premiers sacrifice de cette version se font au niveau des phases de jeu. De cinq, vous passez à une seule : la phase terrestre. Si vous rêviez donc de voir évoluer votre amibe au stylet, ce ne sera pas pour cette fois. Ici, vous naissez dans le "configurateur" de créatures. Vous avez peur de manquer quelque chose ? Il est vrai que plus de variété de gameplay aurait apporté de la consistance au titre. Mais ça l'aurait certainement desservi. Arriver à faire cohabiter sereinement les dernières phases (tribu, civilisation et conquête galactique) parait tout bonnement impossible sur une cartouche. Vos premiers moments de jeu sont dédiés à look de votre animal. Héritage des Sims oblige ? Pas tant que ça car outre le fait que vous puissiez coloriser et donner des formes pour le moins étranges à votre "chose", ses membres feront ou non votre succès. Plutôt que de le déguiser, créez-le de toutes pièces pour vous adapter à votre environnement.

Avec 4 bras, la vie est plus simple

Tapez sur les fleurs en suivant le rythme pour vous faire un ami.

Votre Gougui naît sur la première des 6 planètes disponibles : Tapti. Sur cette terre hostile se trouve d'autres animaux, que vous pouvez amadouer ou non. En premier lieu, avant de faire ami-ami, vous devez intéresser les passants en poussant un cri de rut. Puis, s'il est possible d'entretenir des liens amicaux, un petit jeu d'adresse permet de sceller cette entente cordiale. Vous vous faites ainsi des alliés. S'ils sont bien nourris, ils vous accompagnent au long du niveau. Ils vous donnent des membres ou des tuyaux sur les quêtes en cours. Intervient alors la gestion de votre personnage : tout se passe dans son nid. D'un coup de stylet, vous rentrez à domicile afin de vous équiper au mieux. Vous placez très simplement les éléments fraichement reçus sur votre corps. Ne vous laissez pas trop submerger par la fierté d'avoir quatre bouches si elles ne vous sont pas utiles, car du fait de correctement personnaliser votre créature dépend sa survie.

Tout dans l'originalité, mais pas trop

Bio-pouvoir en action.

C'est en fonction de vos besoins que vous choisissez les morceaux les plus adaptés : les jambes qui permettent de marcher sur les ronces, la bouche qui permet de mieux se régénérer, etc. Vous disposez d'un nombre croissant de points de corps, chaque partie ajoutée à votre squelette vous en coûte. C'est donc en fonction de ce total que vous devez ou non faire de cruels choix. Vous avez aussi un compteur de sociabilité, d'intelligence, d'attaque, de défense et de vue (pour fouiller le décor). Au final, cela donne de drôles de créatures. Les graphismes en 3D qui laissent évoluer en leur sein ces bêtes – en 2D – correspondent d'ailleurs avec la loufoquerie ambiante. Les combats sont présents pour rappeler que le but n'est pas que de rigoler. Ils manquent un peu d'originalité et consistent généralement en de furieux coups de stylets. Des bio-pouvoirs se gagnent. Ils permettent par exemple de cracher du feu ou de soigner votre protégée. Cependant, il en aurait fallu plus pour redonner du piment aux bagarres.

Court mais bon

La collection est le moteur pour beaucoup d'amateurs du genre.

Vous suivez alors sans trop réfléchir le fil de l'histoire composée de mini-quêtes. Ces-dernières arrivent, il est vrai, comme des cheveux sur la soupe. Heureusement que des mini-missions sporadiques relancent l'intérêt de l'unique mode solo. Le charme de Spore Creatures est basé sur cette ambiance qui rappelle le rose bonbon tout en imposant une gymnastiques quasi permanente. Battez tels adversaires, récupérez telle partie d'un corps, équipez-en votre créature, puis recommencez. Vous pouvez même regretter un peu de vous prendre au jeu mais c'est instinctivement que vous le finissez en une dizaine d'heures. C'est court mais qui se prend aux joies du déguisement et aime collectionner toutes sortes de récompenses y revient forcément tôt ou tard. Des airs d'Animal Crossing s'en dégagent, sans pour autant ne serait ce que frôler un univers enfantin. Si d'aventure vous souhaitez goûter à l'originalité de ce titre, gardez l'esprit ouvert.
Les Plus
  • L'univers mêlant 2D et 3D original
  • L'interface simplissime sans grands défauts
  • Un concept solide et bon
  • Pas un mauvais portage de la version PC
Les Moins
  • Trop court pour qui n'est pas un grand collectionneur d'items
  • Un mode de déplacement parfois déroutant
Résultat

Gentil, bien fait mais un peu court et simpliste, Spore Creatures vous happe tel un trou noir. Ses graphismes sobres peuvent rebuter mais ils sont certainement une preuve de tout le sérieux dont à bénéficié le gameplay. Remarquez au passage que la jouabilité évolue au fil du jeu. Au final, il n'y a pas beaucoup de faille dans ce principe qui apporte une touche de singularité qui ne laisse pas de marbre.

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