Test | Hard to be a God ou comment passer inaperçu
12 avr. 2008

Testé par sur
Hard to be a God
  • Éditeur Akella
  • Développeur Burut
  • Sortie initiale 18 janv. 2008
  • Genre Rôle

Burut est une boite de développement au lourd passé. Comprenez par là que leur nom ne rime pas forcément avec "Hits". Kreed ne démentira pas cette rumeur. Cependant, c'est dans le Kack'n Slash qu'ils nous reviennent armés jusqu'au dents de bonne intentions. Hard to be a God inversera t'il la tendance en vous plongeant dans l'univers d'un roman des frères Strougatsky ?

De solides bases

Les frères Strougatsky, écrivains russes de science-fiction, ont inspiré certains jeux dont le récent S.T.A.L.K.E.R.. Leur univers est riche, reste alors aux programmeurs à l'appliquer au jeu vidéo. C'est ici le cas car vous voila lâché dans l'univers d'Arkanar. A contrario de l'Empire Terrien, ce monde est resté au stade du Moyen-Age. Les interrogations de début de partie fusent car aucune explications du pourquoi et du comment de votre présence ne vient pour l'instant vous combler. Par la suite, vous comprenez pourquoi vous devez être encore plus discret que ce que votre profession vous y oblige. Comme accueil, seul un homme vous convie à remplir une mission après un bref entrainement. D'autres en chemin font de même et vous vous apercevez par la même occasion de la liberté dont le jeu vous fait jouir. Etant donné que vous êtes perspicace, et surtout curieux, vous découvrez votre appartenance aux renseignements généraux du royaume. C'est un bon début. Cette situation vous place au cœur d'une histoire gâchée par un manque flagrant de mise en scène.

Bizarre orientation

Changez vite d'aspect ou vous le regretterez.

Hard to be a God impose le héros, mais n'impose pas sa progression et là est le plus intéressant. Certes, les premiers niveaux sont semblables pour tous les joueurs : tuer de la bête (surtout des loups) fait grimper les premiers échelons. Les combats bénéficient de coups spéciaux. Ils se déroulent à l'arme blanche que vous soyez à cheval ou non. En effet, la magie ne fait pas partie de l'univers de votre héros. C'est encore un choix radical de la part des programmeurs qui divise le public de Hard to be a God et le pousse vers un excellent Hellgate : London. Dans ce cas, l'action se résume vite à un martelage de boutons de souris. Alors utilisez la possibilité offerte de vous déguiser afin de passer en douceur les barrages. Plus de 200 vêtements et armures comblent votre large inventaire. Vous avez alors une garde robe adaptée à bon nombre de situations.

Du jeu simplifié

Les décors peuvent être intéressants.

Ici, point de classes et de longue création de personnage. Si cet aspect simplifié du jeu de rôle en satisfait certains, il en déçoit beaucoup d'autres. Néanmoins, cette politique est compréhensible puisque la plupart des jeux du genre se limitent aux classes les plus communes. Souvent, il ne vous reste qu'à choisir l'importance de la poitrine de votre avatar et vous voici de retour au point de départ de l'aventure. Le moteur graphique ne fait pas longtemps illusion. Bien que les décors soient correctement remplis, la raideur des personnages et les défauts de collision agacent. L'interface est pénalisée par un bon nombre de points qui auraient mérité un perfectionnement. Comme l'utilisation du double-clic pour les actions répétitives. Quoiqu'il en soit, si vous cherchez un jeu de rôle profond pour vous occuper une saison durant, penchez-vous plutôt sur The Witcher. Si par contre ce genre vous plait mais vous rebute de par sa trop grande complexité, ne serait ce que par la mise en place d'un personnage, tentez-donc la démo de Hard to be a God. Vous pourriez être surpris.
Les Plus
  • Un monde d'Arkanar qui réserve quelques surprises
  • Les déguisements permettent le jeu en finesse
Les Moins
  • Des réponses possibles lors des dialogues bien trop manichéennes
  • La raideur des personnages qui brise l'immersion
  • Des missions qui nécessitent de nombreux d'allers-retours
Résultat

Hard to be a God est loin d'être une référence. La platitude de son scénario, malgré l'utilisation d'un monde existant, sa jouabilité restreinte et ses graphismes vieillots le classe d'emblée dans le rayon des curiosités. Et pourtant, il y a du charme à découvrir pour celui qui sait y regarder. Seulement, il faut s'y accrocher et vu ce que fournit la concurrence, rien ne vous y oblige. Gardez tout de même la démo dans un coin de votre disque pour occuper un dimanche pluvieux. Qui sait, vous pourriez ne pas le regretter.

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