Test | Silent Hill revient à ses origines
03 janv. 2008

Testé par sur
Silent Hill Origins
  • Éditeur Konami
  • Développeur Konami
  • Sortie initiale 15 nov. 2007
  • Genre Survival

En manque de nouveautés depuis quelques temps, la série Silent Hill s'essoufflait. En passant le relai à un autre studio, Konami espère donc relancer son survival horror. C'est en Outre-Manche, que ce nouvel épisode baptisé Silent Hill Origins a vu le jour. Comme son nom l'indique, il se veut être un retour aux sources. Le support choisi peut étonner puisque Konami a toujours déclaré que les consoles portables ne pouvaient pas retranscrire les sentiments de peur. Climax prouve que la PSP peut encore surprendre.

Un raccourci vers l'enfer

Certaines de nos actions peuvent changer le cours de notre vie. Travis Grady, un simple routier sans histoire, regrettera à jamais le moment où il décide d'emprunter un raccourci pour effectuer sa livraison. Ce chemin de traverse le mène tout simplement vers la ville brumeuse de Silent Hill. Tout à coup, il freine brusquement afin d'éviter de percuter une forme humaine. Travis craint le pire, il décide donc de descendre de son semi-remorque pour voir si la personne se porte bien. A peine descendu, il est accablé d'étranges visions en regardant dans son rétroviseur : il aperçoit une fillette aux cheveux noirs et à la robe bleue derrière lui mais pourtant il n'y a personne. Remise de ses émotions, la victime a profité de l'égarement de Travis pour prendre la fuite. Ce dernier tente de la suivre avant d'arriver devant une vieille bâtisse en bois en proie aux flammes. Des cris de jeunes filles se font entendre, Travis n'attend pas une minute pour se transformer en héros et se jette à l'intérieur de la maison. Evitant un à un toutes les embûches, il finit par découvrir le corps calcifié d'une jeune fille qui, toujours en vie, lui demande de la laisser là. Travis ne semble pas y prêter attention, embarque le corps et rebrousse chemin. Il parvient à s'extraire du bâtiment et entend les secours arriver avant de s'effondrer, intoxiqué par les dégagements de fumées. Le lendemain, il se réveille sur un banc dans une ville déserte où le brouillard est le seul habitant. Bienvenue à Silent Hill !

Retour aux sources

Miroir, miroir... Dis-moi qui est le beau !

Vous l'aurez compris, Silent Hill Origins vous permet de connaître le pourquoi du comment. A travers le scénario du jeu, vous découvrirez pourquoi Silent Hill est devenue cette ville maudite que l'on connait aujourd'hui. Pour cela Climax n'a pas hésité à emplir le jeu de clins d'œil aux autres épisodes de la série mais aussi au film. Cela n'empêche pas le scénario de rester compréhensible si vous n'avez jamais goûté à la série. Les développeurs ont donc tenté de trouver le parfait compromis pour combler les fans sans pour autant léser les autres, rendant certainement le scénario un peu fade. Si les débuts de l'aventure vous poussent plutôt sur l'histoire de cette fille que vous aviez sauvée la veille, la suite se centre plus sur la passé de Travis en laissant de côté la malédiction de la ville. Vous apprenez donc à découvrir, petit à petit, le caractère du routier qui semblait si peu charismatique mais qui fini par être attachant. Tout au long de votre périple, vous parcourez différents endroits : passant du célèbre hôpital aux infirmières sans visages à la boucherie atypique de la ville. Bien entendu, ne vous attendez à rien d'extraordinaire. L'ensemble reste dans du très (trop ?) classique : endroits lugubres, monstres affreux, brouillard, lampe de poche, énigmes, etc. Mais cette première apparition sur PSP réserve quelques nouveautés : les armes sont maintenant destructibles, il est donc indispensable de s'équiper correctement surtout que tous les objets sont maintenant utilisables que ce soit un grille-pain, une perfusion ou encore une télé. Cependant, la plus grosse innovation est la possibilité de pouvoir passer d'un monde à l'autre. En touchant simplement un miroir, vous êtes aspiré dans l'autre monde rempli de rouille où l'atmosphère est encore plus dérangeante.

Au bout de la technique

Bienvenue dans l'autre monde !

Silent Hill Origins est pratiquement irréprochable techniquement. Avec tout d'abord, une réalisation graphique impressionnante et ensuite avec une bande son tout simplement excellente. Graphiquement, la PSP ne s'était jamais rapproché autant de la PlayStation 2. Les décors fourmillent de petits détails, les personnages sont bien modélisés et la gestion des ombres en temps réels est présente. Que demander de plus ? Ajoutez à cela, une bande son exceptionnelle dès les premières minutes du jeu lorsque Travis se dirige vers la maison en flamme sous une musique accompagnée par une voix fantomatique. Vous êtes directement plongé dans l'ambiance. De plus, si comme il est recommandé au lancement du jeu, vous jouez avec les écouteurs, vous pouvez attendre les moindres bruits de craquements. Au niveau de l'ambiance, il apparait difficile d'en demander plus à la petite portable de Sony. Rien que pour cela, Silent Hill Origins mérite son investissement. Dommage que quelques éléments viennent ternir ce magnifique tableau. La caméra doit sans cesse être réglée manuellement tellement elle est capricieuse. Vous perdez autant de temps à régler cette fichue caméra qu'à faire vos phases d'exploration. Peut-être est-ce voulu pour rallonger cette durée de vie scandaleuse pour un jeu de nos jours. Les plus rapides d'entre vous peuvent boucler l'aventure en moins de cinq heures, les autres passeront huit heures au grand maximum. Un problème dût aux énigmes bien trop faciles comparées aux versions consoles de salon.
Les Plus
  • Une bande son à couper le souffle
  • Honore la PSP graphiquement
  • Une ambiance bien retranscrite
Les Moins
  • Gestion calamiteuse de la caméra
  • Bien trop court
Résultat

Au final, Silent Hill Origins se révèle être un véritable hit en puissance. Cette phrase manque peut-être d'objectivité compte tenu du catalogue peut fourni de la PSP. Mais avec une réalisation aussi excellente, il serait difficile de s'en priver autant pour les fans du genre que pour les autres puisque Climax semble avoir trouvé le parfait compromis. Certes, il n'y a pratiquement aucune nouveauté à se mettre sous la dent. Vous êtes dans un survival horror plus que classique mélangeant des énigmes, de l'exploration et du beat'em'all. Les puristes cracheront certainement sur le manque de difficulté qu'offre le titre, mais dans une période où le jeu vidéo se veut accessible à tous, ce "défaut" est voulu de la part des développeurs.

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