Test | NBA 2K20

12 nov. 2019

La série NBA 2K est la référence basket-ball sur consoles et PC depuis de nombreuses années maintenant. Grâce à son souci du détail, ses mécaniques de jeu réalistes et son enrobage à rendre un FIFA morose, le jeu développé par Visual Concepts est souvent cité lorsque le débat de la meilleure simulation sportive arrive sur le parquet. Pourtant, la franchise semble perdre de sa superbe saison après saison. En se concentrant de plus en plus sur ses loot boxes et sa monnaie virtuelle et en oubliant ce qui a fait son succès il y a une dizaine d'années face à l'ogre NBA Live, NBA 2K20 frôle la faute technique à chaque action.

En effet, l'arrivée du mode Mon Joueur a marqué un tournant dans l'histoire la série. Pour le meilleur et pour le pire. Assez rafraîchissant, ce mode est rapidement devenu le mode le plus populaire parmi les joueurs grâce notamment à la possibilité d'affronter d'autres joueurs dans des matchs en 3 contre 3 en ligne grâce au mode Mon Parc. Face à ce succès, 2K Sports a flairé le bon filon et a rapidement imposé sa propre monnaie virtuelle. Et chaque écran vous invite à investir votre argent, bien réel lui, afin d'augmenter les capacités de votre joueur ou de lui faire porter le maillot d'une ancienne gloire de la NBA afin de frimer dans les rues de Mon Quartier. Si tous ces éléments étaient uniquement dérangeants dans un premier temps, ils sont maintenant les symptômes d'un jeu en perdition.

Car même si le nouveau créateur de joueur est plutôt bien pensé et que l'introduction possède le meilleur scénario jamais écrit dans un jeu de sport (bon d'accord, la concurrence n'est pas très relevée), le mode Mon Joueur est une copie conforme de celui de l'année dernière (qui était une copie conforme de l'année d'avant, qui elle, était aussi une copie conforme de l'année précédente, etc.). Les quelques ajustements apportés ne bouleversent en rien une formule qui peine à se renouveler et l'élément le plus marquant restera, sans doute, les rues du quartier qui changent au fil des saisons. C'est dire.

Le constat est le même pour les autres modes de jeu. Mon Équipe, par exemple, mode qui vous permet de créer votre équipe ultime à l'aide de cartes virtuelles, ne se cache même plus de n'être qu'une gigantesque loterie. Vous pourrez ainsi dépenser votre argent virtuel, certes, mais bien acheté avec de l'argent réel afin de pouvoir lancer une bille et prier les dieux du basket afin de peut-être gagner une récompense intéressante. Les paquets de cartes sont tellement chers et les récompenses en match tellement faibles que vous êtes poussés sans cesse à l'achat si vous souhaitez progresser sans frustration. Tel un mauvais free-to-play sur mobile.

Seule éclaircie dans la tempête : l'arrivée de la WNBA. Vous pourrez de cette manière incarner les plus grandes stars de la ligue féminine dans des matchs d'exhibition ou au cours d'une saison complète. Une belle avancée sur le papier mais une déception certaine après quelques matchs joués tant les différences en terme de gameplay sont peu flagrantes.

À part ça, NBA 2K20 reste un excellent jeu de basket à la durée de vie gargantuesque pouvant engloutir sans broncher des centaines d'heures de votre vie personnelle. Mais à condition d'être prêt à fermer les yeux sur son modèle économique écœurant. Surtout que face à une concurrence inexistante, NBA 2K20 est le seul jeu capable de combler vos envies de balle orange et de parquet luisant. Malheureusement, difficile de vous conseiller de passer à la caisse si vous avez déjà usé vos semelles sur les terrains la saison dernière. Et si votre seule raison est l'envie de jouer avec les nouveaux effectifs, sachez qu'il est tout à fait possible de télécharger des mises à jour réalisées par des fans sur NBA 2K19.

J'avoue éprouver un amour presque infini pour la franchise NBA 2K depuis ses débuts sur Dreamcast. Quel plaisir immense d'avoir la sensation de contrôler les plus grandes stars qui me faisaient briller les yeux à l'époque. J'étais capable de regarder les ralentis de nombreuses fois en fin de match avec une boule au ventre à cause de l'étonnement d'avoir pu réaliser une telle action moi-même. Aujourd'hui, je me retrouve à matraquer les touches de la manette pour pouvoir passer les ralentis, temps morts ou autres animations de lancers francs. Un peu comme si sous les superbes mises en scène à l'ambiance ultraréaliste, j'avais finalement découvert la gangrène qui se répandait de plus en plus chaque année.