Test | Battlefield 6
12 oct. 2025

Retour sur le champ d'honneur

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Battlefield 6

Presque quatre ans après la catastrophe Battlefield 2042, DICE revient avec une formule censée être un véritable retour aux sources pour la licence. Attendu au tournant par les joueurs de FPS du monde entier, Battlefield 6 fait figure de test ultime pour la série : peut-elle enfin sortir de son "arc maudit" et revenir se battre auprès de son grand rival Call of Duty ?

L'histoire

L'histoire se déroule en 2027, dans un monde géopolitique fragilisé. Plusieurs nations européennes se sont désengagées de l'OTAN (car oui, tout le monde sait aujourd'hui que c'est l'Europe qui veut se désengager de l'OTAN, évidemment) à la suite de l'assassinat du secrétaire général de l'organisation, ce qui creuse un vide de pouvoir.

Au cœur du conflit apparaît la Pax Armata, une puissante organisation militaire privée financée en partie par d'anciens états membres de l'OTAN. Leur objectif : profaner l'ordre mondial, profiter du chaos et imposer leur influence.


Voilà pour le contexte général du jeu. Maintenant, pour le solo : vous y incarnez plusieurs membres d'une unité d'élite des Marine Raiders, envoyés aux quatre coins du monde pour contrer la Pax Armata.
Les gentils (OTAN) vs les méchants (Pax Armata)

Le principe

C'est ça le chaos qu'on aime.

Avec Battlefield 6, DICE revient à une recette simple : des cartes à la bonne taille (fini les 128 joueurs en simultané), des classes simples, des véhicules "actuels", des explosions et un chaos parfaitement orchestré. Pas de gadgets trop compliqués ni d'expérimentations futuristes : juste le bon vieux Battlefield que les fans réclamaient depuis des années.

Une campagne solo est bien disponible mais clairement là pour "faire plaisir". Le jeu est pensé à 99 % pour le multi, et ça se ressent dès le menu principal.


Le gameplay reste fidèle à l'ADN de la série, tout en affinant la formule et en corrigeant les excès de Battlefield 2042 : plus brut qu'un Call of Duty, moins nerveux, mais infiniment plus satisfaisant... ou frustrant, selon de quel côté du canon vous vous trouvez.

En infanterie, chaque frag se mérite : positionnement, lecture du champ de bataille, coordination – rien n'est laissé au hasard. Et pour ceux qui préfèrent la mécanique, les véhicules font toujours le show : enchaîner les kills depuis la mitrailleuse d'un tank ou arroser un point de capture depuis un hélico reste un plaisir coupable, presque indécent quand ça fonctionne.


Battlefield 6 conserve et amplifie donc cette sensation unique d'être plongé dans un conflit d'envergure, où chaque explosion compte et où le chaos, paradoxalement, semble suivre une forme de logique.
Cet épisode a un petit goût de “retour à la maison”

La campagne solo

Oh là là, les méchants ont attaqué la base par surprise. Vite, allons nous venger.

Ne tournons pas autour du pot : c'est une tentative assez molle de recréer le sensationnalisme des FPS des années 2000/2010. Vous enchaînez entre phases d'infiltration bidon et explosions "spectaculaires" toutes les deux minutes, dialogues et doublages clichés au possible, patriotisme de rigueur... Ça se laisse jouer, mais sans jamais surprendre. Mais ça aurait pu être pire.

La campagne dure six heures ; pas assez selon certains, mais bon... On suppose qu'il y a encore un public pour ce genre de campagne pop-corn, mais clairement, ce n'est pas là que Battlefield 6 brille.
Un solo so 2010...

Le multi

Conquête : un rush inégalé.

C'est donc sur le multi que Battlefield 6 joue sa crédibilité. Et bonne nouvelle : sur ce terrain, DICE sait toujours y faire. Les affrontements à grande échelle reprennent ce qui faisait la force de la série : un joyeux chaos où le travail d'équipe peut (parfois) faire la différence.

L'interface est de nouveau compréhensible, les classes sont mieux équilibrées, les rôles plus lisibles, et la boucle de gameplay reste satisfaisante. Quand tout s'aligne pour vous lors d'un multi, Battlefield a cette magie que peu de FPS multijoueurs savent reproduire.


Alors oui, au début – surtout si vous êtes un peu rouillé ou que vous jouez sur PC – le multi risque d'être un peu rude. Les snipers sont impitoyables, voire franchement frustrants. Mais c'est aussi ça, le charme des grandes batailles : on apprend, on s'adapte, et on trouve des méthodes plus ou moins conventionnelles.

Côté modes de jeu, c'est plutôt généreux. Les grands classiques sont présents : Conquête, Percée, Ruée, Domination et Team Deathmatch, mais aussi quelques variantes plus originales comme Roi de la colline et Crescendo, pour une touche de rythme et d'intensité bien sentie.

Dommage toutefois que le lancement ait été un peu timide côté contenu et stabilité : pas mal de cartes manquent d'identité, la progression pour débloquer le contenu est assez lente, et les bugs plus les problèmes de serveur n'ont pas aidé à avoir un lancement au top.


Reste que, manette ou souris en main, quand les balles sifflent et que tout explose autour de vous, c'est toujours aussi grisant. Et malgré ces accrocs, Battlefield 6 vous rappelle pourquoi vous aimez tant plonger dans son chaos orchestré.
Une belle courbe de progression vous attend

Pour qui ?

Un retour aux choses simples.

Battlefield 6 s'adresse aux purs et durs, ceux qui recherchent le vrai Battlefield d'antan : brut, grandiose (mais pas trop) et exigeant. Il va aussi séduire ceux qui veulent revivre l'excitation d'un Battlefield 3, remis au goût du jour.

Les amateurs de gameplay tactique et d'affrontements d'envergure y trouveront leur compte. Le plaisir vient de la coordination, du chaos organisé, et de ces moments improbables où tout explose autour de vous mais où, contre toute attente, votre escouade tient bon.

En revanche, si vous cherchez une expérience plus nerveuse, immédiate, à la Call of Duty, vous risquez de décrocher rapidement. Le jeu prend son temps, récompense la patience, et punit l'improvisation.

Enfin, pour ceux qui ont connu les grandes heures de la licence, il n'est pas révolutionnaire, mais rassurant. Et c'est déjà bien.
Pas pour les touristes, mais pour les vétérans du front

L'anecdote

Coucou, tu veux voir mon tank ?

J'avais passé pas mal d'heures sur la bêta il y a quelques semaines, et j'avais adoré au point d'avoir vraiment hâte de poser mes mains sur la version complète. Mais au final, je n'ai pas vraiment retrouvé cette excitation une fois le jeu en main. Quelque chose avait disparu.

Personnellement, Battlefield 2042 ne m'avait pas tant déplu : il y avait de vraies nouveautés, un vrai pari, et je reste convaincu que le jeu aurait eu meilleure presse s'il avait été plus stable à son lancement (on a jeté le bébé avec l'eau du bain).

Aujourd'hui, ça sent un peu le réchauffé : on fait vite le tour. D'autant que, dès le lendemain du lancement, le mode Conquête – censé être le plus populaire – était quasiment vide, au point que ma partie s'est remplie avec des bots. Ajoutez à cela l'impression un peu désagréable d'avoir parfois plus de bugs que dans la bêta, et la progression qui semble bien plus lente (impossible, d'ailleurs, de transférer les avantages obtenus pendant la bêta !). Bref, le fun n'est pas au max. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir tout le temps envie d'y jouer pour l'instant.

Donc, rien d'alarmant : on imagine bien que DICE corrigera rapidement le tir. Après tout, c'est familier, bien fichu, et les sensations sont là. Que demande le peuple ?
Une légère impression que la bêta était plus fun et stable qu'aujourd'hui
Les Plus
  • Niveau gameplay et graphismes : c'est la guerre !
  • Un retour aux choses simples et efficaces pour les classes et l'interface
  • Un gameplay multi soigné
Les Moins
  • Une campagne solo très moyenne
  • La moitié des maps de lancement sont d'un ennui...
  • Aucune véritable innovation
Résultat

Battlefield 6 fait le job : efficace, carré, il livre exactement ce qu'on attendait de lui – ni plus, ni moins. La campagne solo reste sans saveur mais tout le monde sait que ce n'est pas vraiment pour ça qu'on achète un Battlefield. Le multijoueur est fun, sensationnel, et renoue avec les sensations qu'on espérait revoir depuis longtemps. Reste ce petit goût d'inachevé : le jeu joue la sécurité, sans oser grand-chose de neuf. On peut le comprendre après les précédentes débâcles et la peur du jugement impitoyable des joueurs d'aujourd'hui. Mais qui sait ? Peut-être que les semaines à venir apporteront cette touche d'audace qu'on attend encore.

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