Test | Painkiller
11 nov. 2025

Le retour du shoot qui fait mal

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Painkiller

Plus de vingt ans après avoir traumatisé nos PC, Painkiller revient avec un reboot signé Saber Interactive. Annoncé en tant que Doom-like en coop multi, comment se positionne véritablement ce nouveau opus ?

L'histoire

Painkiller s'ouvre sur une série de cinématiques fixes qui tentent, tant bien que mal, de poser un contexte. Vous incarnez une "championne" humaine sans nom, qui devra coopérer avec d'autres "champions" (quoique cela veuille dire) dans le purgatoire pour éradiquer une infestation démoniaque menée par le tout-puissant Azazel. Et... c'est tout ce qu'on saura. C'est à la fois simple et inutilement flou.

Le jeu vous balance donc dans la mêlée, sans explication ni échappatoire – et quelque part, ça colle parfaitement à son ADN : ici, on ne parle pas aux démons, on les explose. Mais un effort supplémentaire aurait tout de même pu être fait...
En général, ce genre de FPS ne brille pas par son scénario, mais là…

Le principe

Quel plaisir de voir ses ennemis projetés avec le lance-pieux.

Le cœur de Painkiller, c'est le tir pur. Un FPS où vous ne rechargez jamais, où vous ne vous cachez pas derrière un mur, et où vous avancez en straffant comme un dératé pendant que les démons explosent par dizaines. Chaque niveau est en fait une succession d'arènes avec des vagues de démons et de boss, avec son ballet de projectiles, de cris et de viscères.


Imaginez un Doom qui enchaînerait les arènes de combat... en version coop. Vous alternez entre le fusil à pieux, le lance-glace ou la mitrailleuse démoniaque, tous dotés de doubles tirs aux effets délicieusement excessifs. Le plaisir vient donc du rythme : pas de temps mort, pas d'hésitation, juste une transe nerveuse, portée par une bande-son metal qui vous martèle la rétine autant que les tympans.
C'est une coop PvE arcade, simple et efficace

Le multi

Miam-miam.

Au final, il n'y a pas vraiment de "mode multi" à proprement parler : tout le jeu est du multi, à la manière d'un Left 4 Dead. C'est un repositionnement clair pour la franchise : Painkiller devient un "Doom en coop", un défouloir partagé où la coordination compte davantage que le skill individuel.

Sur le papier, l'idée est bonne. Dans les faits, cela signifie surtout que vous devez toujours jouer avec deux autres personnes, amis et/ou IA. Et disons-le : les bots ne sont pas très fun.

On sent immédiatement que Painkiller a été pensé pour être vécu à plusieurs. C'est une expérience collective à 100 %, taillée pour la rejouabilité, la chasse au score et l'amusement immédiat entre amis. Et les puristes du premier opus regretteront sans doute la noirceur quasi mystique de l'original : ici, tout est plus accessible, plus coopératif, presque trop propre.

Mais lorsque tout s'aligne – les vagues d'ennemis, les combos, les cris et la guitare saturée – la sauce prend. Et là, le chaos devient pur plaisir.
Un Doom en coop, pour le meilleur et pour le pire

Pour qui ?

Il y a quand même quelques arbres de compétences.

Painkiller s'adresse avant tout aux groupes d'amis puristes du FPS d'antan, ceux pour qui "tirer sur tout ce qui bouge" était un compliment, pas une critique. Il séduira celles et ceux qui veulent enchaîner ensemble des tableaux à la Doom, sans compromis sur la vitesse, la lisibilité ni la brutalité.

Mais c'est aussi là que réside le problème de ce jeu : les amateurs de ce genre de gameplay sont aujourd'hui de moins en moins nombreux à pouvoir se réunir à trois pour jouer ensemble. Et faute d'un mode solo, d'un gameplay plus varié ou d'une histoire un peu solide, la lassitude s'installe assez vite.

Difficile, en 2025, de s'engager durablement dans un tel jeu quand l'offre autour déborde de propositions plus riches, plus spectaculaires... et souvent plus accessibles au final.
Un jeu pensé pour un public bien précis

L'anecdote

Une ambiance très Doom.

Étant un fan de la série Doom qui a été déçu par le dernier opus, ce Painkiller a eu un effet inattendu : celui de me redonner les sensations perdues depuis le passage de Doom Eternal à Doom : The Dark Ages.


Cette violence et cette nervosité... C'est tout ce que ce dernier avait oublié de me faire ressentir avec ce type de FPS. De plus, le côté multi coop de Painkiller, façon Left 4 Dead, apporte une vraie fraîcheur : une dimension collective, rythmée, et fun !
Différent, et diablement plus vivant qu'attendu
Les Plus
  • Le soin apporté au gameplay, viscéral et percutant
  • La simplicité et le rythme des combats qui s'enchaînent
  • Le pivot de la franchise en PvE coop
Les Moins
  • Un intérêt très limité en solo
  • Pas mal de bugs au lancement (textures, collisions, serveurs)
  • On tourne vite en rond...
Résultat

Painkiller n'essaie pas vraiment de rivaliser avec les mastodontes du genre. Il vise juste à retrouver le plaisir brut du tir, sans loot, sans cinématiques, sans détours. Un shooter "moyenne gamme" qui assume son statut, calibré pour le fun immédiat. Alors oui, il est répétitif et parfois maladroit. Mais il est aussi d'une honnêteté rafraîchissante. Un défouloir brut, pensé pour ceux qui ne cherchent pas la révolution, mais juste le frisson d'une bonne vieille explosion de démons.

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