Test | N'essayez pas de ripper Bully
06 déc. 2006

Testé par sur
Canis Canem Edit

Les parents du célébrissime GTA, Monsieur et Madame Rockstar, ont décidé de changer d'air. Fini pour un temps les grandes villes polluées. Fini la drogue et ses truands. C'est à coup d'élastiques et de tire-slips que vous, un rude boy, sévissez. Oui, c'est un mise au vert, alors n'oubliez pas votre casquette et surtout le lance pierres.

Un bien mauvais départ

Triste vie que la vôtre. Votre mère vous jette devant la porte d'un pensionnat : la Bullworth Academy. Ainsi, elle peut passer l'année qui suit en lune de miel en compagnie de son riche et nouveau mari. Vous êtes intérieurement dépité mais rien ne doit paraître au travers de votre physique de rude boy. Car derrière le nom pompeux de l'établissement scolaire qui est maintenant votre domicile, se cache un tout autre aspect. En effet, malgré ses règles strictes et la multitude de surveillants qui la sillonnent, l'école est une sorte de prison avec ses gangs et ses lois internes. Vous voila seul, jeté dans la fosse aux lions. En tant que petit nouveau, vous êtes apparenté à de la chair fraîche et ce malgré le discours autoritaire du Directeur. Heureusement, vous avez plus d'un tour dans votre poche !

Microcosme

3 contre 1 : facile.

Et la première de vos nombreuses qualités se porte à votre droite et possède 5 doigts. Effectivement, c'est de la tartine qu'il faudra jouer pour ne pas vous retrouver soubrette dans les vestiaires des garçons. Certes, le tableau est quelque peu noirci par trop de saisons de Oz. Mais l'idée y est : les différents gangs se partagent la cour de récré. Les Grosses Têtes – injustement traduits en français par "Fayots" –, Sportifs, Bourges et Blousons noirs sont de la partie. Vous aurez plus ou moins la cote auprès de chacun de ces groupes, en fonction des missions que vous accomplissez. Vous grimpez néanmoins d'échelons sociaux et les aurez "à votre botte" tôt ou tard. Alors patience, commencez à saper la pyramide par le bas et surtout ne faites confiance à personne.

Du gunfight sans gun

Comment se défouler sans trop de bleus : la balle au prisonnier.

Les combats, sans armes à feu, sont des plus agréables. Quelques challenges et un peu d'entraînement vous permettent de parfaire vos combos. A partir d'une succession d'appuis longs ou courts sur certaines touches, vous cognez, mettez à terre et émasculez temporairement à coups de genoux. Il vous faut maîtriser correctement cet aspect du jeu car vous êtes sans cesse pris à parti. Notez la possibilité de s'excuser auprès des costauds. C'est parfois utile mais bien vite, vous oubliez cette fonction. Certaines armes, dont à peu près tout ce qui se ramasse, entrent en ligne de compte. Batte de base ball et lance pierres permettent de prendre le dessus. Il est possible d'arracher un objet des mains de vos adversaires ce qui – répétons le – donne un dynamisme supplémentaire et une réelle qualité à ces passages. Tout est dans un esprit bon enfant, car n'oubliez pas que vous n'avez que 15 ans.

Bully enfonce le clou

Une manière bien habile de faire descendre la barre de danger.

Et à votre âge, il vous faut de l'encadrement. Que ce soit au sein de l'établissement ou dans les rues de la ville, les adultes veillent au grain. Dans un premier cas, ce sont les surveillants qui arpentent les couloirs. Il vous renverront au dortoir lors du couvre feu, et en cours la journée. Dans un second, ce sont les policiers qui vous ramèneront. Vous pouvez vous débattre lorsque l'on tente de vous capturer. Voir même taper les surveillants et vous enfuir à toutes jambes. Ensuite, les poubelles et autres intérieurs de casiers sont vos abris le temps que les recherches se calment. A la manière d'un Metal Gear Solid, vous jetez un oeil à l'extérieur de votre planque. L'immersion est totale !

Enseignement pour tous

Le prof de chimie. Ses cours sont assez difficiles mais tellement instructifs.

Néanmoins, ne perdez pas de vue que vous êtes à l'école. Il faut donc suivre un minimum de cours, ne serait ce que pour votre enrichissement personnel. Aussi les matières Anglais, Gymnastique, Chimie, Technologie, Dessin et Photographie sont disponibles. Elles sont représentées par des mini-jeux. En Anglais, par exemple, vous devez trouver des tonnes de mots de longueurs différentes à partir de 6 lettres. Rassurez-vous : les mots demandés sont français. Il vous faut passer 5 niveaux de difficultés dans chaque matière. Au final, vous gagnez des compétences, comme les combos en Gym. Ou encore la succession de touches sur les quelles vous appuyez en Chimie donnent accès aux pétards ou autres boules puantes. Ces phases de jeu sont loin d'être rébarbatives, elles donnent du relief au titre, qui en possède déjà beaucoup. A côté de cela, les missions sont nombreuses et donnent lieu à des centaines de situations, pour la plupart loufoques. Elles assurent une durée de vie plus que conséquente au titre. De plus, elles sont souvent entrecoupées par des cinématiques utilisant le moteur. Ce qui implique – ô joie – que vous êtes habillé de la même manière que vous l'étiez 3 secondes auparavant.
Les Plus
  • Un certain calme émane du titre, sans pour autant laisser l'action de côté.
  • Les combats sont instinctifs et ne lassent pas.
  • Des tonnes de déguisement sont à votre disposition.
  • Les missions et les situations sont nombreuses, intéressantes et ne se répètent pas.
  • Très attachant ce "rude boy" limite hooligan, vous l'accompagnez partout !
  • Le système de navettes de bus évite bien du temps passé en déplacement.
Les Moins
  • Pas assez de punitions (infirmerie, tonte de pelouse, sermon) alors qu'un bon "game over" aurait été plus motivant.
  • Quelques bugs sont à déplorer.
Résultat

Cependant, n'espérez pas revivre les sensations procurées par un Grand Theft Auto 3. Ici, nulle question de se positionner en haut d'une tour et de tirer sur les passants en attendant le FBI. Tout est à moindre échelle : vous vous placez en haut d'un arbre et tirez au lance-pierres. C'est tout de suite moins impressionnant mais Rockstar a bien réussi à ficeler son affaire. Vous restez suspendu à la progression – quasi libre – du titre. Le gros point noir reprochable à Bully est que la punition est inexistante. Hormis le fait que vous ayez une barre de vie, que vous remplissez aisément et qui n'implique qu'un aller simple à l'infirmerie, vous ne craignez pas grand-chose. Cognez un surveillant, il vous enverra au pire chez le directeur, ou vous devez tondre la pelouse. Les policiers vous déposent aux portes de l'académie... C'est limite s'ils ne vous bordent pas avant de dormir ! Certes, le pilori et les coups de fouets n'auraient rien apporté au jeu. Au final, c'est tout de même un très bon titre que nous ont concocté les créateurs de GTA. Il est donc à conseiller pour tous les amateurs du genre et aussi à ceux qui veulent le découvrir mais sont rebutés par la couleur du sang.

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