Test | City life peut vous "Simmerger"
05 juin 2006

Testé par sur
City Life

Sim builder aux graphismes prometteurs – comme nous l'avions vu dans la previewCity Life arrive enfin en version finale et française. N'oublions pas qu'en plus de l'aspect technique, ce jeu se démarque par une gestion des conflits inter-culturels, pour ne pas dire inter-ethniques. Prenez en compte toutes les facettes qu'implique un titre de ce genre, secouez le tout et lisez ce qui suit pour savoir si nous sommes plus près d'un délice vidéoludique que d'un infâme gloubi-boulga.

Révisons nos fondamentaux

Pour ceux qui ne connaissent pas SimCity 4, le jeu dont City Life se rapproche le plus à première vue, revoyons un peu le principe. Sur une parcelle de terre, vous devez y apposer votre mairie ("Town Hall" pour les geeks). Autour de ce bâtiment principal, construisez les éléments nécessaires à la bonne vie de vos citoyens. Tout d'abord les routes, autour desquelles vous placez des logements. Ces derniers abriteront bien vite une populace en manque de nourriture, de soins, de travail, d'écoles pour leur progéniture, bref de tout. Satisfaisez les donc, tout en gardant un oeil sur votre porte-monnaie. C'est ainsi que vous découvrez le coût des déchets ou de l'electricité. City Life ne propose pas une gestion poussée des énergies ou du budget. Vous n'auvez donc pas à vous soucier du bon acheminement de l'eau par exemple, ni des tableaux d'amortissement qui vont de pair. Le titre est donc simplifié sur ce point, mais pas forcément sur les autres.

Les gens, jamais contents

Vous pouvez acheter les parcelles voisines et étendre votre cité.

En contraste avec une construction simplifiée de la ville, la gestion de ses occupants nécessite toute votre attention. Les logements créés sont occupés par la population qui vient travailler dans les entreprises aux alentours. Ces travailleurs ont besoin de loisirs ou de supermarchés en rapport avec leur condition sociale. Donc, votre cité est rapidement découpée en blocs. Ceci augmente le défi car les édifices tels que les hopitaux ou les déchetteries n'ont qu'un rayon limité, donc il faut veiller à en mettre plusieurs. Les coûts s'en verront augmentés. Les 6 classes présentes dans le jeu cohabitent plus ou moins bien. On dénombre les démunis, les cols-bleus, les bobos, les cols-blancs et les élites. Par exemple, installer des familles de démunis, vivant dans des taudis très bien modélisés, à proximité de vos hôtels de luxe donne inévitablement lieu à des heurts. Mettez les donc près des honnêtes cols-bleus, ils se supportent mutuellement. Et voila le premier reproche que l'on peut faire au titre. L'idée de devoir apaiser les esprits en modifiant la structure même de la ville est excellente, mais les conflits n'ont pas grande importance. Tout au plus, les émeutiers déclencheront des incendies. C'est facilement contrable par l'installation d'unités adaptées. Qui a dit que nous aimerions voir la ville à feu et à sang ?

Quand beauté rime avec efficacité et simplicité

City Lifers Vs City Simers. Les textures fourmillent de détails.

Le titre est indéniablement beau. Les différents types de terrains vous font voyager entre les décors tropicaux et les vallées enneigées, toujours dans un style soigné. Les bâtiments, quelqu'ils soient, sont remplis de détails humoristiques et leurs textures sont de toute beauté. Les rues sont activées par le passage incessant des passants et des voitures. Il y'a mieux encore : à grande échelle, le moteur ne se montre pas poussif. Un mode "Photo" vous permet de débarasser la ville de ses occupants et l'écran de son interface pour shooter au mieux votre oeuvre. Choisissez également les conditions météo optimales (aube, journée, crépuscule et nuit) pour silloner les rues dans l'ambiance de votre choix. L'interface est claire et soignée. L'absence de tutorial ne porte pas préjudice dans la mesure où toutes les actions sont commentées par des bulles d'aide. Les différents bâtiments disponibles portent le logo de la classe à laquelle ils sont destinés. Ainsi, vous ne vous perdez pas dans un arbre d'évolution confus, car celui-ci est tout de même conséquent. Les erreurs de placement ne sont pas pénalisées outre mesure et ne vous couteront que quelques crédits. La gestion monétaire quant à elle se retrouve dans son plus simple appareil. Empruntez lorsque vous êtes à court, ce qui permet de ne pas vous freiner dans votre élan. Vous pouvez taper le montant voulu, c'était un problème de la version preview qui est désormais résolu. Oui, mais alors où se situe le challenge ?
Les Plus
  • Moteur graphique excellent : un exemple à suivre
  • Prise en main rapide malgré le nombre de paramètres à prendre en compte
  • Les décors fourmillent de détails
  • Les paysages sont à pleurer
Les Moins
  • Trop simple : la ville se suffit à elle-même
  • Les conflits ethniques ne prennent pas de grosses proportions
Résultat

Le défi n'est pas très élevé car l'erreur est justement de comparer City Life avec SimCity 4. S'il fallait le définir par rapport à ses pairs, ce serait plus un compromis avec ce dernier et RollerCoaster Tycoon. C'est du moins ce qu'il en ressort après de nombreuses heures de jeu de part et d'autre. Le point le plus parlant est le fait de pouvoir laisser tourner votre ville en vitesse accélérée pour engranger du crédit sans risques. D'ailleurs, il faut noter un autre problème résolu de la version preview : l'accélération du temps a été revue à la hausse. Ceci nous tourne irrémédiablement vers le Tycoon. Et dans ce domaine, City Life excelle. A tel point qu'il aurait pu se nommer "City Tycoon". Effectivement, les quelques défauts cités plus haut n'en sont pas. Les férus de SimCity 4 ont encore du temps à passer sur leur titre préféré qui a encore de beaux jours devant lui. La communauté est forte et les extensions pleuvent, et ce malgré l'âge du titre de Maxis. Par contre, ceux qui recherchent une action plus reposée, qui aiment jouer parfois sans but si ce n'est contempler leur oeuvre seront interessés. Où se situe la motivation ? Dans le fait d'accomplir quelque chose de beau certainement, ou du moins quelque chose qui vous satisfasse. Certes quelques conditions sont nécessaires pour débloquer tous les niveaux du jeu. Il est dommage de constater qu'elles imposent une répétitivité dans les actions. Heureusement, un mode libre ainsi qu'un éditeur de niveaux sont là pour que le fan de Tycoon finisse de tomber tout à fait sous le charme de ce City Life.

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Tribune libre