Test | Crashday  : plus qu'un crash
29 mars 2006

Testé par sur
Aussi disponible sur
Crashday

C'est après bien des reports et des péripéties financières qui ont bien failli faire avorter le projet que Crashday a finalement vu le jour. Originellement prévu sur de nombreuses plate formes, il n'arrive que sur PC sans que cela ne mette en défaut ses points forts, à savoir un massacre automobile qui n'est pas sans rappeler Destruction Derby, ainsi que des niveaux de folies empruntés au fameux Trackmania. De bien belles références en tous cas, mais est ce que le résultat de ce melting pot est à la hauteur de ses pairs ?

A chaque circuit sa course

La forte particularité de Crashday est de dédier chaque course à un type de gameplay. Ainsi, les différentes phases de jeu telles que la destruction totale des adversaires ou les séances de cascades ne se retrouvent pas sur le même circuit. Au total vous pourrez vous essayer à des meetings de cascadeurs, du stock car pur et dur mais les armes à feu en plus, du Hold the Flag, un mode Pass the bomb et son opposé Bomb run. Il est à noter un mode de test qui se situe en dehors des épreuves. De cette manière, chaque niveau a son type de conduite et plutôt que de mélanger les genres pour certainement donner un fouillis monstre, le titre permet d'alterner les plaisirs et de se donner à fond dans le type d'épreuve proposé. Une bonne idée en fait.

Imposez vos figures

Bien que très agréable en course, la vue intérieure est à déconseiller lors des séances de cascades.

Le mode carrière qui ne propose pas – pour une fois – une trame de fond uniquement présente pour enchaîner les niveaux se voit pour sa part un peu terni de ce manque de scénario. Il permet néanmoins de faire évoluer son véhicule de départ et d'en débloquer de plus puissants, qui feront la différence en multi joueurs. Cependant chaque palier atteint (amateur, professionnel...) donnera droit à un changement d'environnement (ville, campagne...) mais aussi à de nouvelles améliorations (armes, armures...). Chaque type de course possède des objectifs à atteindre, qu'ils soient une position à obtenir, un temps à respecter ou encore une vitesse sous laquelle il ne faut pas descendre sous peine de se voir atomisé (comme dans Speed). Les meetings de cascadeurs imposent un nombre total de points à obtenir en réalisant des figures pour le moins osées, vous obligeant à mêler vitesse, folie et précision. Ces épreuves rappellent les Tony Hawk's Pro Skater où les combos s'entremêlent pour donner une note finale de la figure. Bien entendu, le terrain est propice à l'envolée de votre monstre mécanique et c'est pourquoi les blocs en bétons et les cassures du bitume sont légion. Le contrôle possible, mais pas évident de la voiture en plein vol en ajoute aux possibilités déjà présentes dans ces aires de jeu. Au final, on contrôle très aisément ces skate boards métalliques pour donner lieu à des figures pour le moins délirantes.

Une folle diversité de modes de jeux

Quel bonheur de pulvérisrer plusieurs adversaires avec une seule roquette.

Le mode Hold the flag consiste à récupérer un drapeau puis à passer un nombre conséquent de checkpoints sans se faire toucher par les adversaires, sans quoi vous passez du rôle de chasseur à celui de chassé. Vous retrouvez le même stress dans le mode Pass the bomb où le porteur de la bombe n'a de cesse de vouloir vous taquiner afin de se débarrasser du fardeau. Lorsque vous en avez marre de jouer les intellos en puissance en empruntant ces biais, vous pouvez vous plonger dans la mêlée en mode Destruction, mais là encore un choix crucial s'impose : vous la jouez à la Destruction Derby, soit en attaquant de front et en utilisant votre masse mécanique, soit en utilisant la mitrailleuse lourde et les missiles mis à votre disposition. Certes, un tel équipement monté sur une Diablo choque de prime abord, mais très vite on s'y fait pour n'en retenir que l'essentiel : la destruction saine et rapide de vos adversaires. Le carnage s'effectue seul ou en équipe, on aime ça et on en redemande.

Ca plane pour moi

Les sauts sont fréquents. Une épreuve de saut en longueur est même présente.

Bien que réalisé correctement et ne souffrant pas des problèmes inhérents aux portages multi plate formes, Crashday ne bluffe pas pour autant le joueur moyen et ce quelle que soit la configuration utilisée. Les voitures sont détaillées mais ne présentent pas le même attrait que l'on peut retrouver dans les jeux de course actuels. Les niveaux, bien que vastes, riches et offrant une bonne distance de champ, apparaissent dépouillés. La prise de raccourcis judicieux est autorisée du fait d'une certaine liberté dans les trajectoires, ce qui donne une tout autre dimension aux courses après quelques essais. La pépite du moteur se situe dans les déformations des véhicules, ceux-ci sont totalement chiffonés après quelques chocs, les vitres partent en éclat et les pièces restent sur la route. Quel bonheur de voir partir en lambeaux ces voitures d'exception, soumises à des rodéos barbares. Qu'importe car elle reviendront comme neuves une fois l'étape terminée. L'autre point attrayant du moteur est la gestion des sauts, une fois la bonne vitesse acquise, votre bolide partira dans les airs tels un A320 bourré d'alcool de riz. De là vous négocierez plus ou moins bien son atterrissage qui peut rapporter un maximum de points s'il est bien exécuté. Du Tony Hawk motorisé !
Les Plus
  • Les modes de jeu
  • Le moteur très agréable
  • La vue intérieure est très sympa, surtout lors des coups de nitro
  • L'esprit Carmageddon "Faut tout raser !"
  • La démolition des bolides est excellente
  • Il y a du monde dans les parties
Les Moins
  • Peut mieux faire dans tous les domaines abordés
  • On en fait vite le tour
  • La conduite sur piste n'est pas réellement agréable, ce qui plombe une bonne partie du jeu
  • Les décors sont intensément vides
Résultat

Bien entendu, tout cela aurait une portée moindre s'il n'était possible d'utiliser le titre entre joueurs humains. Les gameplays, même s'ils sont variés, se répètent. C'est pourquoi il est urgent d'humilier ses congénères. Les modes sus cités sont repris en mutlijoueur et accueillent 8 personnes au plus, ce qui suffit à provoquer de bons gros délires entre amis. En fait, cela relance l'intérêt mais un temps seulement et hélas le soufflet retombe lorsque, tard dans la soirée, un Trackmania est relancé. De là, on se rend compte que Crashday reprend les éléments de ses congénères sans rien y apporter, ce qui donne au total un titre moyen car voulant trop se diversifier. Il souffre d'un manque d'ambition, cachée derrière une réalisation des plus honorables, qu'une maniabilité très spéciale qui demande beaucoup de persévérance finit de ternir. Au final, Crashday est et restera un petit frère des titres auxquels il emprunte ses idées, bien que des mini-jeux et un éditeur soient présents, il manque cruellement d'originalité. Mais pas d'inquiétudes, si malgré tout, vous en faites l'acquisition à bas prix, vous passerez de bons moments.

Partagez ce test
Tribune libre