Test | Tycoon City New York : un jeu pour 7 ou 77 ans
28 mars 2006

Testé par sur
Tycoon City : New York

New-York est réputée pour être la ville de tous les excès : les bâtiments les plus hauts, les voies aériennes les plus basses, les gens les plus gros, tout y est mêlé. Mais c'est surtout le lieu idéal pour voir le "rêve américain" s'accomplir sous vos yeux et, pourquoi pas, en être un acteur. Prenez par exemple ces immigrés italiens, Corleone et ses copains qui ont monté une des plus grosses affaires de tout le territoire. Grâce à Tycoon City : New York, vous aussi avez la chance de participer à la construction de cette ville légendaire, et au passage amasser la plus grosse fortune de tout l'état. Suivez le guide.

Une ville où il fait bon faire des affaires

Pas city builder pour un sou comme l'est SimCity 4, Tycoon City : New York se concentre sur le micro management. Ici, les quartiers sont dessinés au préalable. Il ne vous reste donc plus qu'à placer vos immeubles en fonction de la place libre. D'entrée de jeu, on vous propose de partir en mode bac à sable – totalement libre avec plein d'argent – ou de construire la grosse pomme telle que nous la connaissons actuellement. Deux missions, cela peut paraître court, mais imaginez un peu l'ampleur de la tâche pour l'une et la liberté d'action quasi infinie pour l'autre. Point important, l'action débute de nos jours. Il n'est effectivement pas question de démarrer avec des colons puis de faire évoluer les édifices. Dans Tycoon City : New York les pionniers ont des piercings, mettent des baggys et vous réclament des cybercafés. C'est en tous cas en donnant satisfaction aux jeunes étudiants de votre quartier, pas celui où vous habitez mais que vous compter posséder, que vous prenez en main le jeu. Au cours de ce sympathique tutorial, vous découvrez que chaque type d'habitant possède une multitude de besoins. Ces derniers se décomposent en une dizaine de thèmes : santé, nourriture, vêtements, etc. Votre mission, si vous l'acceptez, est de satisfaire chacune de leurs envies. Ainsi vos magasins seront pleins, vous engrangez une tonne de brouzoufs, et en profitez pour construire de nouveaux commerces ou logements. C'est surtout ça, New York.

Le choix dans l'édifice

Ce commerce comporte une devanture en 3D. Chaque type de commerce peut être amélioré de la sorte.

Côté bâtiments, vous avez le choix : de l'épicerie au supermarché, du bar miteux à la discothèque huppée, Tycoon City : New York vous propose de placer une multitude de ces affaires aux quatres coins de la ville. Vos commerces fonctionneront selont 3 critères, dont les niveaux augmenteront en fonction des améliorations apportées. En effet, il vous faut passer en revue chacune de vos acquisitions afin de leur donner plus d'attrait et d'esthétisme. Ces optimisations permettent bien entendu de mieux satisfaire les clients qui viendront ensuite de plus en plus nombreux. La manipulation consiste à utiliser le capital de points d'améliorations qui vous sont attribué lors de l'achat d'un bâtiment. Chaque élément installé (devantures, animations, places supplémentaires, climatisation, etc.) consomme un certain nombre de ces points. A vous de bien les utiliser. De cet aspect du jeu qui, de prime abord, se veut très intéressant découle en fait la première grosse déception de ce titre. Vous pouvez mettre des bancs ou des arbres de la même espèce côte à côte et constater que vos niveaux grimpent à 100% dans la plupart des cas, y compris la barre de beauté. Dans la réalité, le fait d'installer 5 pots de fleurs sur le toit d'une papeterie n'a jamais eu cet effet là, même si on se perd dans les méandres du marketing. Cependant les fans de tycoon s'appliqueront à décorer du mieux qu'ils peuvent les rues de la ville, pour allier rentabilité et beauté. Les fous !

Un plan de la ville est nécessaire

Appliquez des filtres (ici celui des bénéfices) pour repérer vos propriétés en un clin d'oeil.

Pour ne pas se perdre dans le dédale des rues et la vaste étendue qui s'offre à vous, Tycoon City : New York vous guide en proposant des missions sous forme de défis divers. Ceux-ci permettent de connaître en un temps record toutes les facettes du jeu et de pouvoir évoluer librement en parallèle de ce fil conducteur. On découvre ainsi que l'on peut rapidement obtenir des gratte-ciels en construisant ses propres sièges sociaux, ou encore décorer à loisir le parc municipal pour obtenir le respect des gens du quartier. Cependant, les objectifs à atteindre sont étrangement libres, sans aucune contrainte. Il s'agit d'augmenter le pourcentage de contentement de la population, améliorer la rentabilité d'une rue, ou de l'équiper, mais c'est toujours très sommaire et l'on atteint les objectifs presque sans s'en rendre compte ou du moins sans efforts particuliers. De plus, un défi non terminé n'empêche pas d'attaquer le suivant et à aucun moment on ne viendra vous rappeler à l'ordre sur ces missions inachevées. Ces dernières sont surtout faites pour que vous vous intéressiez à la population, ces polygones qui vous interpellent, vont au resto et font la queue. Les développeurs ont effectué un réel travail sur la diversité des genres au sein des habitants, en prenant aussi en compte les besoins changeants avec le sexe de la personne. Les défis primés donnent droit à des titres permettant de construire les célèbres monuments de la ville, et tout au long de votre carrière, il vous est expliqué les particularités des quartiers. On ne parierait pas qu'en finissant le jeu vous pourriez vous promener les yeux bandés dans NYC, mais ce côté instructif n'est pas déplaisant. Enfin un bon point, même s'il est tout à fait inutile.

Un moteur poussé

Tout bouge, y compris les passants sur les trottoirs et les feux rouges.

La pépite du jeu se situe au niveau des graphismes, en plus d'être agréable, la vue générale laisse pantois lorsqu'on se rend compte que des millers de lemmings fourmillent sur votre écran. En fait, voitures et piétons donnent lieu à un bal incessant, de jour comme de nuit. En zoomant d'assez près, vous vous amusez à observer tel un dieu votre populace. Les commentaires audio que vous prenez au vol ça et là font bien souvent sourire et en tous cas décrivent sans ménagement l'opinion qu'a votre citoyen du commerce qu'il vient de quitter. Le gros souci qui vient plomber un jeu correct comportant de bonnes idées est que bien vite vous vous rendez compte que vous avez le temps de flâner. En fait, il n'y a pas de réel défi dans ce Tycoon City : New York. Certes, il a tous les aspects d'un bon Tycoon. Beaucoup de données et de besoins de la population semblent être pris en comte mais on s'aperçoit rapidement que peu sont réellement gérés. Ce qui doit motiver le joueur à aller de l'avant disparaît donc totalement. Par exemple, le coiffeur comble les besoins médicaux de vos citoyens et quand les top models de Soho veulent un grand magasin, peu importe lequel vous leur donnerez tant que la taille y est...
Les Plus
  • Le jeu est beau et la ville est bien animée, des trottoirs jusque dans les boutiques
  • Le réalisme des lieux et des monuments
Les Moins
  • Le titre est sans difficulté aucune
  • Les bâtiments se ressemblent la plupart du temps
  • Les éléments de gestion sont ignorés
  • Bien vite, on s'ennuie et on rêve de pommes...
Résultat

Des éléments tels que le cercle d'attrait ou la gestion de la concurrence, trop peu exploitée dans les titre concurrents, donnent un réel plus à ce type de jeux et complexifient la donne. Même si les mises en scènes sont du plus bel effet, on s'aperçoit qu'elles se déclenchent les missions à peine terminées, comme la restauration du parc public où le fait de dépenser ses points d'amélioration n'importe comment suffisent à faire de vous un héros. Les dates butoirs à respecter sont beaucoup trop éloignées. Pour preuve, essayez juste le premier défilé d'Halloween où vous aurez terminé en mai ce qui devait être achevé en octobre. La simplicité du jeu n'a pas de rapport avec les compétences de la personne aux commandes, il n'y a pas de risque, c'est ainsi. Tycoon City : New York est fait pour ceux qui ne veulent surtout pas réfléchir, ou perdre. Pour jouer, il faut qu'il y ait un risque, c'est la règle et Tycoon City : New York ne la respecte pas. Donc, le jeu devient vite inintéressant et le joueur passera à autre chose, comme la concurrence par exemple.

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