Test | God Eater 2 : Rage Burst
24 oct. 2016

Un jeu Vita moi... ça c'était avant !

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God Eater 2 : Rage Burst

À l'origine pensé pour concurrencer Monster Hunter, son rival primitif, God Eater s'est vu récompenser d'un beau succès. Alors que son rival, plus malin s'en est allé sur DS, God Eater restait sur la console éteinte de Sony. [/b]Namco-Bandai[/b] n'avait d'autre choix que de l'adapter sur console de salon pour lui offrir un destin plus conséquent.

L'histoire

L'humanité n'est plus, ou ce qu'il en reste se déplace à travers un monde dévasté, apocalyptique dans un gigantesque paquebot sur roues (belle idée au passage). À l'intérieur de ces paquebots des hommes puissants forment des unités d'élites nommées les God Eater. Ils sont chargés d'aller tuer des monstres (vraiment pas beaux et très peu variés). Vendu comme ça, c'est un peu simpliste, mais l'histoire est étonnante, portée par des personnages haut en couleur, à l'esthétique shonen bien trempée. Certains continueront de trouver ridicule et peu sérieux, que le J-RPG perpétue ce genre d'archétypes disproportionnés pour emmener des histoires bien trop sérieuses. Car God Eater 2 : Rage Burst délivre une narration soignée sur des problématiques sociales, écologiques et politiques. Avec humour, le jeu n'hésite jamais à aborder l'après-Fukushima, une critique militaire du sacrifice, à envoyer des pics bien sentis aux otakus et sur leur obsession de la jeunesse.
God Eater 2 délivre une narration soignée

L'emballage

Un moment de détente avant le désordre.

Lorsque vous arrivez sur God Eater 2 : Rage Burst, vous êtes prévenu. Vous savez que c'est une adaptation d'un jeu nomade, que vous n'en prendrez pas plein les yeux et que l'écran va s'en trouver réduit par de magnifiques bandes noires. Puisque vous le savez, impossible de lui en tenir rigueur surtout que les développeurs ont le mérite de faire simplement les choses et que le jeu n'est jamais surchargé esthétiquement. À double tranchant. Le manque d'inventivité des décors est tout de même déplorable, très exigus, en lignes droites ou en ovales, sur vue du ciel, d'eau, ce qu'il reste d'une ville au loin... Certes, vous êtes sur Vita mais tout de même.

A contrario, les intérieurs s'en sortent bien, même si réduits à leurs plus simples expressions : quelques pièces spécifiques, un comptoir à missions, quelques ordinateurs copiés collés en guise de menus richement informatifs, qui vous permettent d'acheter, de créer ou d'améliorer armes et personnages, un ascenseur et un salon. Dans ces endroits se retrouvent les protagonistes de l'histoire, par leurs quelques dialogues en pilote automatique où des scénarii secondaires se distillent des préoccupations, un esprit de camaraderie, un enthousiasme contagieux et des états d'âmes de fin du monde.
Vous n'en prendrez pas plein les yeux

Le principe

Une mission typique : une carte, des ennemies, un temps limité.

Là où le titre ne fait pas d'effort sur son emballage, il dévoile une jouabilité cadeau. À l'expression directe, un comptoir où vous choisissez votre mission, puis vos alliés en prenant en compte des adversaires à rencontrer et vous foncez vers la porte de sortie. Chargement. Dans le feu de l'action. Jouabilité extrêmement bien pensée, ultra-dynamique. Une arme deux en un, tranchante au corps à corps, explosive de loin. Les impacts physiques autorisent l'utilisation de l'arme à feu. Plus le combat dure et plus les interactions entre les coéquipiers offrent des possibilités d'attaques puissantes. C'est un régal. La mission se termine lorsque tous les monstres sont tués.

Le statut nomade du jeu se prête mal au premier abord sur console. Les missions-prétextes à la collecte d'argent, d'expérience, aux matériaux sont nombreuses, multipliées à l'infini. On s'en lasserait. Puis il y a les autres, exceptionnelles, éreintantes contre des monstres puissants, nombreux qui dévoilent un jeu complexe, tactique. Vous mesurez l'éventail de vos possibilités sur le terrain : vous attaquez, vous fuyez, vous planquez, vous posez des pièges, vous vous régénérez, vous priez pour que les coéquipiers fassent le travail et ils s'en sortent plutôt bien. Vous oubliez que c'est un jeu nomade et vous avez du mal à vous arrêter. Un petit goût de reviens-y tellement prégnant.
Un petit goût de reviens-y tellement prégnant

Pour qui ?

Un jeu pour les romantiques.

Ceux qui ont aimé le premier l'ont déjà. Les autres ne connaissant pas, hésitent, se posent des questions quant à la pertinence d'acheter un deuxième épisode alors qu'il ne connaissent pas le premier. Namco-Bandai régale le joueur en lui offrant cet épisode manquant, mais la vérité c'est qu'il n'en a même pas besoin : tout est très bien expliqué, raconté, chaque personnage, chaque action, chaque force en place ; c'est d'une belle générosité.
Namco-Bandai régale le joueur.

L'anecdote

Il y a une petite chose sympathique dans God Eater 2 : Rage Burst. Le joueur ne meurt pas, enfin pas tout de suite. Il aura la possibilité d'être réveillé (jusqu'à cinq fois) par un de ses coéquipiers avant que la partie ne se termine. Système intégré d'office, que les joueurs les plus aguerries peuvent contourner sans problème en relançant la partie, après un K.O. Cette idée est très agréable puisqu'il y a toujours dans ce genre de jeu une quantité de missions de remplissages pour le loot, sans vraiment y être. La possibilité de ces vies, à l'avantage de permettre de jouer en dilettante, en assurant juste ce qu'il faut.

Puis pour les débutants (comme moi), c'est rassurant de se dire qu'il y a encore une petite chance, que ce combat éreintant que vous menez depuis maintenant plus d'une demi-heure ne va s'arrêter comme ça, alors que vous y étiez presque. Cela offre, au milieu de tant d'intensité, un confort, qui vous motive à aller jusqu'au bout du combat.
Pour les joueurs du diamanche.
Les Plus
  • Un scénario original
  • Des combats jouissifs
  • De belles possibilités de personnalisations
Les Moins
  • Les graphismes
  • La pauvreté des arènes
  • Un principe de jeu qui peut devenir rébarbatif
Résultat

Il faut avoir une arrogance incroyable pour sortir à l'identique un jeu PS Vita sur PlayStation 4, d'autant plus quand ce jeu sort en Europe avec quatre ans de retard sur sa sortie japonaise. God Eater 2 : Rage Burst pourrait se résumer à ce genre d'insolence, celle qui lui permet sans embarras de réduire un monde post-apocalyptique à l'espace d'une voie de garage. Mais après tout pourquoi pas, God Eater 2 est à ce point divertissant, qu'il n'a besoin d'aucune actualité, c'est un jeu vorace qui vous renvoie le plus vite possible dans l'arène.

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