Test | Champions of Anteria
22 oct. 2016

Loin d'être champions

Testé par sur
Champions of Anteria
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Blue Byte
  • Sortie initiale 30 août 2016
  • Genre Stratégie temps-réel

Champions of Anteria est développé par Blue Byte, les créateurs de la célèbre série de jeux de stratégie The Settlers. Cette fois, ils tentent de rassembler plusieurs idées dans un seul et même jeu. Était-ce vraiment la meilleure chose à faire ?

L'histoire

Champions of Anteria raconte l'histoire, on vous le donne en mille, des champions du royaume d'Anteria. Alors que trois champions pénètrent dans un village et le libèrent des bandits qui l'occupent, ils délivrent par la même occasion un gredin enchaîné sur la place du village. Mais impossible de le libérer complètement, ses menottes étant enchantées par un sortilège. Le gredin apprend aux trois héros qu'un seigneur maléfique règne sur le royaume. Nos héros prennent alors conscience qu'ils ont peut-être déclenché quelque chose qui les dépasse... L'introduction est assez longue et tente d'être drôle. Seulement, être drôle ne signifie pas obligatoirement faire une blague toutes les deux secondes. Une chose que les développeurs ne semble pas avoir compris, puisque après quelques minutes d'introduction, vous en aurez a déjà assez de cet humour un peu lourdingue et ne souhaiterez qu'une chose : ne plus jamais voir ces jolis dessins statiques servant la narration.
On ne peut pas tous être humoriste

Le principe

Ça prend doucement forme.

Champions of Anteria repose sur plusieurs mécanismes de jeux : du hack'n'slash, de la stratégie et de la gestion. Présenté comme ça, vous ne pouvez que baver devant un tel concept. Mais voilà, entre la théorie et la pratique, il y a un monde, et ce monde là est vaste, très vaste pour Blue Byte. Champions of Anteria est d'abord un jeu de gestion et de stratégie. Vous commencez par gérer votre royaume, composé de différentes parcelles de terres. Pour l'étendre, vous devez conquérir des territoires qui jouxtent le vôtre via des sessions sous forme de hack'n'slash dont nous reparlerons plus tard. Une fois conquis, à vous d'y disposer des tours de garde afin de pouvoir ensuite construire d'autres bâtiments ayant chacun des spécificités (ils vous fourniront des ressource particulière).

Chaque bâtiment vous permet de produire des objets utiles en combat comme des potions. Cet aspect est bien maîtrisé par les développeurs mais il manque cruellement d'intérêt dans le fond, car vous finirez un peu par délaisser ce côté du jeu. Non pas qu'il soit inutile, au contraire, il est même nécessaire pour progresser sans encombre. Mais voilà, l'ambiance générale et le côté plat du gameplay ne donnent pas envie de prêter plus d'attention à cette partie du jeu. Une fois votre royaume géré, vous devez choisir entre attaquer l'ennemi ou défendre vos terres. Le choix est crucial puisque vous n'avez le droit qu'à une phase de combat par tour. Ne pas défendre un territoire fera que ce sont vos villageois qui le défendront à la place de vos héros.

Aux commandes de trois héros sur cinq disponibles, vous parcourez des niveaux. Ces derniers sont assez grands mais malheureusement les missions ne sont pas très passionnantes. Entre renforcer vos défenses, anéantir l'ennemi ou encore escorter une caravane de provisions, vous n'allez pas sauter au plafond devant tant d'originalité. Les missions d'escorte sont datées, la caravane continuant son chemin quoiqu'il arrive, même sans escorte (elle ne s'arrête que lorsque des ennemis l'attaque). Ce type de mission n'est plus proposé aujourd'hui sauf dans Champions of Anteria, allez savoir pourquoi. Bref, les phases de hack'n'slash ne sont pas très jouissives.

De plus vous pouvez ajouter à ça des soucis de gameplay. En combat, vous cliquez souvent à côté de vos cibles, ce qui conduit votre personnage à se diriger à proximité de votre ennemis et d'attendre sans attaquer. Élargir la zone pour cliquer sur un ennemi n'aurait pas été une mauvaise idée. Blue Byte a néanmoins développé un système de combat classique mais solide. Les héros ont chacun un élément attribué ayant l'ascendant sur un autre élément mais ayant lui-même une faiblesse quand il se retrouve face à un autre. Ainsi, le Métal prend l'ascendant sur la Nature qui elle-même domine l'élément de la Foudre, ce dernier domine l'Eau qui est très forte face au Feu qui enfin inflige des dégâts supérieurs au Métal... La boucle est bouclée, le schéma des éléments est toujours affiché ce qui permet d'y voir très clair en combat et donc de ne pas se tromper. Il est possible de mettre le combat en pause afin de bien adapter sa stratégie. Malgré le gros problème lié au miss-clic, les développeurs s'en sortent plutôt bien du côté du hack'n'slash.
Les yeux plus gros que le ventre

Pour qui ?

Ça va donner !

Difficile de trouver à qui s'adresse Champions of Anteria. Le conseiller à des fans de The Settlers ne serait pas très opportun, tant l'expérience de jeu proposé par le dernier né de Blue Byte, d'un point de vu gestion et stratégie, est minime. Il n'offre pas vraiment de challenge et le joueur ne peut pas y ajouter sa patte perso puisque des emplacements pour les bâtiments son prédéfinis. Du côté du hack'n'slash, il existe bien mieux, bien plus passionnant et surtout bien plus beau. Les développeurs ont quand même fait l'effort de proposer des environnements variés, un minimum.
On cherche encore...

L'anecdote

Un aperçu des "cinématiques" statiques assez pauvres.

Champions of Anteria manque beaucoup d'ergonomie. Par exemple, pour quitter un menu de la partie gestion, vous devez cliquer sur la petite flèche en bas à droite. Appuyer sur la touche Echap ouvrira la fenêtre des options, de sauvegarde... Impossible de retourner en arrière en appuyant sur Echap. Ce détail parait anecdotique mais en réalité, c'est symptomatique de tout le jeu et du fait que les développeurs soient passés à côté de leur sujet. Rien n'est vraiment à sa place dans Champions of Anteria et cela ne donne pas envie de continuer à jouer au jeu.
Ces petits touts qui font un gros rien
Les Plus
  • Un système de combat classique mais solide
  • Les cartes variées et assez grandes
Les Moins
  • Des miss-clics en pagaille
  • C'est moche
  • Trop d'humour tue l'humour (dès l'introduction)
  • Très répétitif dans les types de missions
  • Un mode gestion trop timide
Résultat

En mêlant différents genres, Champions of Anteria avaient de belles ambitions. De plus, ce titre promettait puisqu'il était développé par les créateurs de The Settlers. Mais voilà, ils ont vu trop grand et auraient dû se contenter d'un seul genre et de le faire bien. Le titre n'est pas beau, le gameplay est bancal, l'histoire n'est pas passionnante et des phases très répétitives sont présentes. Vous allez vite vous ennuyer en jouant à Champions of Anteria et mieux vaut choisir trois valeurs sûres dans chaque genre : vous vous amuserez bien plus.

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