Test | Mirror's Edge Catalyst
04 juil. 2016

Catalyseur de sensations

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Mirror’s Edge Catalyst
  • Éditeur Electronic Arts
  • Développeur DICE
  • Sortie initiale 9 juin 2016
  • Genre First Person Shooter

La revoilà ! Après huit ans d'attente, Electronic Arts sort enfin une suite à Mirror's Edge qui, en 2008, avait connu un succès d'estime mais des ventes décevantes. Pour le plaisir des fans de la première heure, l'éditeur américain et son studio DICE nous livrent donc Mirror's Edge Catalyst.

L'histoire

Faith sort de prison et se retrouve à affronter un nouvel organe du Conglomérat. Alors qu'elle se faufile dans la société KrugerSEC, l'héroïne tombe nez-à-nez avec un homme vêtu de noir en train de sauvegarder des données sur une espèce de disque dur. L'individu se donne la mort avant de tomber entre les mains de Kruger, Faith en profite pour récupérer les données et s'enfuir. À elle de découvrir ce qui se cache derrière tout ça...

Bien que le scénario de Mirror's Edge Catalyst reste simple, il est mieux mis en avant que dans le précédent volet. En effet, le jeu abandonne sa narration sous forme de séquences animées pour un parti pris plus direct : désormais, tout se passe "in-game", comme dans la plupart des jeux d'aujourd'hui. Le premier avantage, c'est que le titre gagne assurément en rythme.

Le deuxième, c'est qu'il homogénéise son esthétisme. Fini les passages façon bande dessinée et bonjour le tout-réaliste. Et si le jeu n'est pas forcément un cador technique (parfois les textures sont décevantes), il brille tout de même par une direction artistique épurée et toujours aussi efficace. Mention spéciale, aussi, à la belle Faith et au doublage français plutôt convaincant.
L'histoire de Faith

Le principe

Vous pouvez améliorer les compétences de la jolie Faith en gagnant de l'expérience.

Côté gameplay, nous assistons à un petit paradoxe. Tandis que Mirror's Edge s'apparentait à un jeu novateur en son temps, Catalyst se contente de suivre les bases de ce dernier. De ce fait, le résultat est un peu étrange : les éléments ajoutés vont certes dans le sens de la mouvance actuelle (Faith peut se balader dans un environnement ouvert bien que limité), mais l'expérience conserve étonnamment le feeling d'autrefois. Ainsi, le jeu vous propose toujours de parcourir des environnements à la première personne, avec des chemins plus ou moins balisés.

Pourtant, ce serait avoir la mémoire courte de dire que Catalyst n'apporte rien à son prédécesseur. Si sur le papier les nouveautés ne sont pas flagrantes, en matière de ressenti Catalyst bonifie assurément la recette. Tout d'abord, la narration et l'environnement ouvert fluidifient tout de même le rythme et donnent l'illusion d'une certaine démesure (illusoire seulement). Ensuite, le jeu rend son gameplay plus souple.

Bien que les chemins soient relativement définis, les petites variantes sont plus nombreuses. Un apport aussi lié à un level design un peu moins neuneu : contrairement au précédent volet, Mirror's Edge Catalyst est mieux calibré et évite la frustration inhérente aux chutes intempestives et autres soucis de ce type. Le tout est facilité par la présence d'un "sens urbain" amélioré, et notamment par celle d'une ligne vous donnant une idée théorique du chemin à emprunter. De ce fait et malgré une facilité de surface, le titre gagne en vitesse et en sensations.

Dernier point et non des moindres : les phases d'action abandonnent définitivement les armes à feu et privilégient plus que jamais les combats au corps-à-corps. Désormais, les possibilités sont plus nombreuses et le système se base sur la déstabilisation des opposants. En les projetant contre un obstacle ou sur un autre adversaire, ces derniers deviennent plus vulnérables à vos coups. De plus, les interactions avec l'environnement (coups de pied sautés ou plongeant) gagnent aussi en impact et rendent les bastons plus dynamiques.
Des ajouts pas si anecdotiques

Pour qui ?

Projeter un adversaire sur un autre vous facilitera souvent le travail.

Mirror's Edge Catalyst se destine donc avant tout à ceux ayant aimé le précédent épisode. Ces derniers trouveront en Catalyst une suite plutôt réussie et qui bonifie le feeling de son aîné. Pour autant, les nouveaux venus pourraient ne pas trop comprendre l'expérience proposée, et être freinés par quelques aspects faisant surtout office d'écran de fumée. Toutefois, condamner le jeu pour autant serait une erreur tant l'expérience reste singulière.
Les adeptes du premier volet

L'anecdote

Le sens urbain et cette ligne rouge apportent de la simplicité mais aussi du dynamisme.

D'ailleurs, j'ai justement rejoué à Mirror's Edge quelques semaines avant la sortie de cet épisode. Déjà en 2008, j'avais été surpris par les avis dithyrambiques d'une partie de la presse, tant le jeu regorgeait d'éléments pour le moins frustrants. Il posait certes des bases novatrices, mais il était plus qu'étrange que certains points n'aient pas été plus critiqués. De ce fait, j'ai tout de même été agréablement surpris par cette suite qui est probablement comme nous l'imaginions en 2008. Le temps a passé et les envies ne sont plus forcément les mêmes, mais je préfère voir dans la démarche de DICE un joli caprice : celui de vouloir réaliser le souhait des fans de l'époque.
Une suite vraiment au niveau ?
Les Plus
  • Les passages animés ridicules ont disparu
  • Esthétiquement, c'est réussi
  • Des élémenrts qui fluidifient vraiment le rythme et le gameplay
  • La suite bonifiée que nous voulions en 2008
  • La gestion des affrontements
  • Des défis multi en chrono
Les Moins
  • Un jeu "pas très 2016"
  • Un environnement ouvert illusoire (quêtes annexes anecdotiques, manque de vie, etc.)
  • Des choix radicaux qui rendent le jeu élitiste, et qui dissipent toute chance de suite
Résultat

Certes, Mirror's Edge Catalyst ne plaira pas à tout le monde. D'ailleurs, il ne plaira peut-être pas à grand monde. Pourtant, Catalyst est un jeu tellement figé dans le passé qu'il en devient attachant. Gommant de nombreux aspects frustrants de Mirror's Edge, ce nouvel épisode fluidifie son rythme et son gameplay sans jamais se soucier des tendances actuelles. Un point étonnant et un beau cadeau d'Electronic Arts aux fans de la (toute) première heure. Nous serions tentés de dire que l'on aimerait voir une suite, mais ce serait sûrement en demander un peu trop.

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